24 clichés pour le match de ce soir

Les Canadiens de Montréal — c’est du hockey — seront à Boston ce soir pour affronter les Bruins de l’endroit. Une des deux équipes sera éliminée.

Que dire en prévision de cette partie ?

1. Y en aura pas de facile.

2. Il faut donner son 110 %.

3. Nos meilleurs joueurs doivent être nos meilleurs joueurs.

4. Ça peut aller d’un côté comme de l’autre.

5. Ça va se jouer sur la glace.

6. Tout peut arriver.

7. C’est un match sans lendemain.

8. Il faut se présenter.

9. Il faut exécuter.

10. Travailler fort, y compris dans les coins, voilà la recette.

11. La puck devra rouler pour nous autres.

12. Ça n’est pas fini tant que ça n’est pas fini.

13. Il faut respecter le plan de match.

14. Il faut jouer du hockey structuré.

15. Tous les détails — les petites choses — vont compter.

16. Les unités spéciales joueront un rôle crucial; il faudra être discipliné.

17. Un match, ça dure soixante minutes, d’où l’importance de sortir fort en première.

18. Il est hors de question d’accepter le moindre relâchement.

19. Il est essentiel d’imposer son momentum à l’autre équipe.

20. L’équipe gagnante aura — évidemment — marqué plus de buts que l’autre, mais elle aura aussi été responsable défensivement.

21. On ne doit pas jouer du bout du bâton ou sur les talons (c’est pareil); ce serait le signe qu’on croule sous la pression.

22. Un joueur qui n’est pas prêt à payer le prix ne devrait pas être habillé.

23. On ne sait jamais.

24. Laissons les joueurs s’exprimer.

P.-S. — L’inspiration de ce billet est venue d’un tweet de @mcgilles.

P.-P.-S. — Beaucoup de ces expressions se trouvent dans Langue de puck. Abécédaire du hockey, le petit livre que faisait paraître l’Oreille tendue chez Del Busso éditeur en mars dernier.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

 

Le hockey et le temps

«pour le Canadien, il s’agira bel et bien d’un match sans lendemain»
La Presse+, 11 mai 2014

«ce match est potentiellement sans lendemain»
La Presse, 12 mai 2014

Les Canadiens de Montréal — c’est du hockey — feront face ce soir à l’élimination, aux mains des Bruins de Boston, les «Big Bad Bruins». Ils devront faire preuve de détermination, se présenter, exécuter; sinon, l’été sera long, à jouer au golf. Pour le dire comme Benoît Brunet, joueurnaliste de son état au Réseau des sports, tes meilleurs joueurs devront être tes meilleurs joueurs.

Il s’agit d’un match paradoxal.

Pour les Canadiens, c’est un match sans lendemain; s’ils perdent, ils sont éliminés. (Mais s’ils gagnent, il y aura un lendemain; c’est un peu compliqué.)

Pour les Bruins, c’est un match avec lendemain; s’ils perdent, ils pourront se reprendre plus tard cette semaine; s’ils gagnent, ils poursuivront leur parcours en série.

La menace de l’élimination, c’est l’adversité incarnée, du jour ou du lendemain, et vice versa.

 

[Complément du 27 mai 2014]

Nouveau match sans / avec lendemain ce soir entre les Rangers de New York et les Canadiens de Montréal. C’est écrit dans la Presse+ : «Michel Therrien s’attend à ce que ses joueurs abordent le match sans lendemain de mardi avec la même attitude que pour les sixième et septième rencontres de la série précédente contre les Bruins de Boston» (26 mai 2014); «Ils ont interrompu les nouvelles continues pour le point de presse de Michel Therrien, Yves, et discuter du match sans lendemain» (27 mai 2014).

 

[Complément du 6 août 2018]

Écrivant «C’est un match décisif et sans lendemain pour chacune des formations» (p. 107), Danielle Boulianne, en 2017, ne commet-elle pas un pléonasme ?

 

Référence

Boulianne, Danielle, Laflamme et le flambeau. Tome 9 de Bienvenue à Rocketville, L’île Bizard, Éditions du Phœnix, coll. «Œil-de-chat», 78, 2017, 211 p. Illustrations de Jocelyne Bouchard.

Les zeugmes du dimanche matin et du hockey

Le gardien «immobilise le disque et le jeu du même coup» (Pierre Houde, Réseau des sports, 5 avril 2014).

«Il entraîne la rondelle et l’arrêt du jeu» (Pierre Houde, Réseau des sports, 1er mai 2014).

«Carey Price était mieux d’avoir perdu ses chiens plutôt que ses repères» (@jpballeux, 5 mai 2014).

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Autopromotion 118

L’Oreille tendue, toujours en quête d’aventures exaltantes, a décidé d’essayer de sa familiariser avec la plateforme Storify («Créer des histoires avec les réseaux sociaux»).

Première expérience : rassembler les contributions inscrites sous le mot-clic #HockeyLittéraire. À l’instigation de Daniel Grenier (@Saint_Henri), des usagers de Twitter se sont amusés à détourner, vers le sport, quelques titres d’œuvres littéraires. C’est ici.

Deuxième expérience : regrouper des tweets qui s’intéressent à la langue du hockey, ce que l’Oreille aime appeler la #LangueDePuck. C’est .

À nous deux maintenant, Storify !

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Si le hockey était…

Manchette de la Presse+, 17 janvier 2021

…un insecte, ce serait une guêpe : les joueurs ne bourdonnent-ils pas autour du filet ?

…un gène, il pourrait muter : les entraîneurs n’ont-ils pas le droit de muter leurs joueurs d’un trio à l’autre ?

…une bière, il pourrait se faire brasser : n’est-ce pas ce que craignent les équipes qui ne jouent pas physique ?

…une danse ou une musique, il aurait un rythme endiablé : c’est bien ce que l’on attend d’un match des séries éliminatoires ?

…un malade, on pourrait, pour le traiter, lui injecter du sang neuf : ne dit-on pas qu’il faut toujours prévoir la relève dans son équipe ?

…une librairie, on pourrait y fermer les livres : les joueurs et les dirigeants ne craignent-ils pas cela plus que tout au monde ?

…un rayon, il ne faudrait pas qu’il soit unidimensionnel : ne se méfie-t-on pas des athlètes qui manquent de polyvalence ?

…un salon de coiffure, on pourrait y régler le problème des gardiens qui ont un style échevelé : ne vaut-il pas mieux pratiquer un style classique ?

…un bateau, il pourrait baisser pavillon : des équipes en lice durant les séries éliminatoires, n’est-il pas vrai qu’il n’en restera qu’une seule à la fin, les autres ayant toutes concédé la victoire ?

…un tissu, ce pourrait être la flanalette : n’arrive-t-il pas à la sainte flanelle de perdre sa sainteté ?

P.-S. — Oui, il s’agit bien d’ajouts au Langue de puck. Abécédaire du hockey que l’Oreille tendue faisait paraître il y a quelques semaines.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture