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L’Oreille tendue, toujours en quête d’aventures exaltantes, a décidé d’essayer de sa familiariser avec la plateforme Storify («Créer des histoires avec les réseaux sociaux»).

Première expérience : rassembler les contributions inscrites sous le mot-clic #HockeyLittéraire. À l’instigation de Daniel Grenier (@Saint_Henri), des usagers de Twitter se sont amusés à détourner, vers le sport, quelques titres d’œuvres littéraires. C’est ici.

Deuxième expérience : regrouper des tweets qui s’intéressent à la langue du hockey, ce que l’Oreille aime appeler la #LangueDePuck. C’est .

À nous deux maintenant, Storify !

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Si le hockey était…

Manchette de la Presse+, 17 janvier 2021

…un insecte, ce serait une guêpe : les joueurs ne bourdonnent-ils pas autour du filet ?

…un gène, il pourrait muter : les entraîneurs n’ont-ils pas le droit de muter leurs joueurs d’un trio à l’autre ?

…une bière, il pourrait se faire brasser : n’est-ce pas ce que craignent les équipes qui ne jouent pas physique ?

…une danse ou une musique, il aurait un rythme endiablé : c’est bien ce que l’on attend d’un match des séries éliminatoires ?

…un malade, on pourrait, pour le traiter, lui injecter du sang neuf : ne dit-on pas qu’il faut toujours prévoir la relève dans son équipe ?

…une librairie, on pourrait y fermer les livres : les joueurs et les dirigeants ne craignent-ils pas cela plus que tout au monde ?

…un rayon, il ne faudrait pas qu’il soit unidimensionnel : ne se méfie-t-on pas des athlètes qui manquent de polyvalence ?

…un salon de coiffure, on pourrait y régler le problème des gardiens qui ont un style échevelé : ne vaut-il pas mieux pratiquer un style classique ?

…un bateau, il pourrait baisser pavillon : des équipes en lice durant les séries éliminatoires, n’est-il pas vrai qu’il n’en restera qu’une seule à la fin, les autres ayant toutes concédé la victoire ?

…un tissu, ce pourrait être la flanalette : n’arrive-t-il pas à la sainte flanelle de perdre sa sainteté ?

P.-S. — Oui, il s’agit bien d’ajouts au Langue de puck. Abécédaire du hockey que l’Oreille tendue faisait paraître il y a quelques semaines.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

 

Retour (en clichés) sur une défaite crève-cœur

Hier après-midi, les Canadiens de Montréal — c’est du hockey — menaient 3 à 1, au milieu de la troisième période, contre les Bruins de Boston quand le ciel leur est tombé sur la tête. L’équipe était bien en selle — autrement dit, elle était dans le siège du conducteur — quand ses adversaires, qui avaient pourtant un genou au plancher, sont revenus de l’arrière pour l’emporter par la marque de 5 à 3. Les Canadiens se sont effondrés et ils ont bien mal paru, alors qu’ils avaient les Bruins dans les câbles.

Qu’ont-ils fait de leur avance ? Ils l’ont laissé filer, ils ne l’ont pas préservée, mieux (ou pire), ils l’ont dilapidée. Leurs joueurs se sont mis à jouer sur les talons. Une chose est sûre : ils ont essuyé une défaite et elle sera dure à avaler, puis à digérer.

Le débat est désormais ouvert. Les Canadiens vont-ils paniquer ? Seront-ils capables, avec l’avantage de la glace, de reprendre le momentum ? Le doute s’est-il installé en eux ? Pourront-ils rebondir dans l’adversité ? Cette défaire crève-cœur marquera-t-elle le début d’une descente aux enfers, d’une hémorragie ? Les revers vont-ils s’accumuler ? Laquelle des deux équipes sera la première à jouer au golf ?

Réponse à toutes ses questions (en clichés) mardi soir, lors du prochain match. Peut-être sera-t-il décisif.

P.-S. — Ce texte reprend quelques-unes des formules que l’Oreille tendue a consignées dans son Langue de puck. Abécédaire du hockey.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

 

Ford et la poésie sportive

Dans le quotidien la Presse du 1er mai, p. A13, ce poème :

Vous portez sur vos épaules
Le poids de 105 années d’histoire
De 24 conquêtes
Et d’aucune excuse possible

Vous portez la pression
Du bleu, du blanc et du rouge
De l’héritage de Maurice, Guy, Jacques et Jean
Et de savoir que c’est peut-être votre seule chance

D’une organisation victorieuse
D’une ville fébrile
Et d’une nation de croyants

Vous portez le rêve
De 3 autres rondes
12 autres victoires
Et d’écrire la prochaine page d’histoire

Alors que vous allez de l’avant
Portant le poids de la gloire
Jusqu’à ce que vous portiez la coupe à bout de bras
Notre passion vous transportera

Ensemble, allons plus loin.

[Logo de] Ford

Allons plus loin

[Logo des Canadiens de Montréal] Ford et ses concessionnaires sont fiers de soutenir les Canadiens jusqu’au bout.

La compagnie automobile Ford a donc voulu participer à la fièvre hockeyistique qui secoue actuellement Montréal, cette «ville fébrile», au moment où ses Canadiens affrontent les Bruins de Boston.

Elle le fait avec des figures imposées.

Le hockey serait une religion, celle du «Du bleu, du blanc et du rouge» : l’expression «nation de croyants» réjouira le théologien Olivier Bauer.

La liaison entre hockey et histoire ne serait plus à démontrer. Le poème martèle cela : «Vous portez sur vos épaules / Le poids de 105 années d’histoire»; le hockey serait un «héritage»; «Vous portez le rêve / De 3 autres rondes / 12 autres victoires / Et d’écrire la prochaine page d’histoire». Ford rejoint par là les campagnes publicitaires des Canadiens, cette «organisation victorieuse», au cours des dernières années (voir ici). La tradition est un double poids : «de 105 années d’histoire»; «de la gloire».

Le chemin vers «la coupe» à porter «à bout de bras» est long. Pour remporter la coupe Stanley, celle qui s’ajouterait aux «24 conquêtes», il reste trois «rondes» des séries éliminatoires et 12 victoires. La «pression» est lourde et il faut lui répondre par la «passion», celle des partisans comme celle de Ford. Il est nécessaire de travailler «ensemble».

Tout cela est convenu.

Il y a cependant un mystère dans ce poème. Quand il est question de «l’héritage de Maurice, Guy, Jacques et Jean», il est facile de savoir qui sont trois de ces quatre personnes. «Maurice» est Maurice Richard; «Guy» est Guy Lafleur; «Jean» est Jean Béliveau. En revanche, on peut se demander qui est «Jacques». Jacques Lemaire ? Ce joueur n’a pas grand-chose à voir avec la grandeur des trois autres.

Si peu de jours, tant de mystères.

P.-S. — «Portez» (trois fois), «Portant» (une fois), «portiez» (une fois), «transportera» (une fois) : c’est un peu beaucoup.

Langue de puck — Premiers compléments

Il y a quelques semaines, l’Oreille tendue publiait Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), recueil des textes publiés ici dans la rubrique «Dictionnaire des séries». À la fin de l’«Avant-propos», elle écrivait ceci : «Manque-t-il des choses ? Probablement.» La preuve ci-dessous.

Vous faites une passe sans vous soucier de sa réception ? On parle alors de passe à l’aveuglette. (L’Oreille s’est aperçue de ce monumental oubli deux jours après l’envoi du texte à l’imprimeur. Elle est maintenant complètement chauve.)

Le temps de glace se décline de deux façons. Il peut s’agir de réserver un aréna; ce temps de glace est rare (et coûteux). Il peut s’agir du temps de jeu dont bénéficie un joueur; ce temps de glace, constitué, dans le meilleur des cas, de minutes de qualité, est précieux.

Michaël Bournival, des Canadiens de Montréal, patine «comme le vent» (la Presse+, 18 avril 2014). Voilà quelqu’un qui est vite sur ses patins. Généralement, on ne s’attend pas à ce genre de performance quand quelqu’un patine en solitaire.

Le gardien de but, le cerbère, peut commettre des erreurs parfois coûteuses. Deux exemples. Il peut donner un retour juteux au lieu d’immobiliser le disque. Étendu sur la glace, plutôt que de contrôler ses gestes, il peut se battre avec la rondelle, voire nager (se déplacer sans direction précise). Si cela se produit, ses adversaires risquent de lui faire payer le prix en marquant contre lui. Il avait peut-être un coussin (une bonne avance); il risque de le perdre. En ces circonstances, un but peut faire mal; c’est alors un gros but.

Le hockey est un jeu d’erreurs, un sport de pouces (centimètres, dans ce contexte, fait un peu snob). Ce serait particulièrement vrai en séries éliminatoires. Les bonds capricieux ont des conséquences graves. Ce n’est pas le temps de se lancer dans un festival offensif. Il faut éviter les punitions stupides; c’est bien connu, dans le détail, on gagne ou on perd grâce à ses unités spéciales. Soulever la coupe demande des efforts de tous les instants. Voilà pourquoi il faut jouer du hockey inspiré, si possible avec l’énergie du désespoir. Mieux encore : on mouille ses culottes. Lever le pied ? Jouer sur les talons ou du bout de la palette ? Surtout pas. Ce n’est pas le temps de perdre son momentum (à prononcer momentoum, comme le fait remarquer à juste titre @oniquet).

Manque-t-il toujours des choses à ce vocabulaire du hockey ? Sûrement. Vous savez où trouver l’Oreille.

 

[Complément du 30 novembre 2021]

Laveuglette était au Centre Bell hier. @mcgilles l’y a croisé.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture