Quatre proverbes de saison

Les médias frétillent. Le 5 mars est le dernier jour où les échanges sont permis dans la Ligue nationale de hockey.

En cette journée solennelle, l’Oreille tendue s’en voudrait de ne pas participer à la frénésie.

Elle se contentera de rappeler certaines vérités que, par temps de crise, il vaut mieux ne jamais perdre de vue. Il y en a quatre.

Le meilleur échange est peut-être celui que tu ne fais pas.

Ton club est aussi bon que tes meilleurs joueurs.

Y en aura pas de facile.

C’qui s’passe dans chambre reste dans chambre.

Yapadkoi.

Autopromotion 094

L’Oreille tendue sera, vers 6 h 30, à l’émission Y a pas deux matins pareils de la radio de Radio-Canada à Toronto pour parler de son Langue de puck. Abécédaire du hockey.

Rebelote, vers 9 h 40, à l’émission Médium large de la radio de Radio-Canada.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien à Y a pas deux matins pareils ici.

On peut (ré)entendre la discussion à Médium large ici.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

De la rétention de la crosse

Il y a actuellement, dit-on, des jeux Olympiques, en Russie. S’y tiendraient des matchs de hockey.

Le français étant une des langues officielles du mouvement olympique, on rend compte des matchs dans cette langue. Cela peut donner ceci :

Vocabulaire du hockey aux Olympiques

(Merci à @jougosselin.)

Palais est mis pour palet (la rondelle). C’est mignon et ça ne porte pas à conséquence.

Pour rétention de la crosse, c’est plus délicat.

La rétention, selon le Petit Robert (édition numérique de 2014), est le «Fait de retenir». La crosse, pour certains, est un synonyme de bâton de hockey. Si l’on s’en tient simplement au sport, la rétention de la crosse désignerait donc le fait de retenir le bâton d’un adversaire. Le joueur s’en rendant coupable est puni.

Mais la crosse, ce n’est pas seulement le hockey.

C’est aussi la fraude, à petite ou grande échelle : il est bon de savoir que sa rétention serait punie sur la glace olympique.

La crosse, c’est encore la «Pratique qui consiste à provoquer le plaisir sexuel par l’excitation manuelle des parties génitales (d’un partenaire ou de soi-même)» (le Petit Robert, à «masturbation»). Or, quand on lit, dans la définition de rétention que, médicalement, celle-ci est une «Accumulation dans une cavité ou un tissu (d’une substance qui devait en être évacuée). Rétention d’urine. Rétention d’eau dans les tissus», on ne peut que laisser vagabonder son imagination.

C’est dangereux.

 

[Complément du 26 février 2014]

Aujourd’hui, la Commission (québécoise) d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction — la Commission Charbonneau, du nom de la juge qui la préside — entendait le témoignage du syndicaliste Bernard «Rambo» Gauthier.

Souhaitant manifestement éviter l’emploi de mots à ses yeux trop vulgaires pour le contexte dans lequel il se trouvait, «Rambo» a déclaré : «Je l’ai traité de… masturbateur. Ça va ça, non ?» (Merci à @Ant_Robitaille.)

À défaut de rétention de la crosse, on peut parler de rétention du crosseur.