De l’article la Dague de Cartier / River City
De l’article Débile / Malade / Malade mental
De l’article GBS
De l’article Nafteur
De l’article Posture
De l’article Predrink
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
De l’article la Dague de Cartier / River City
De l’article Débile / Malade / Malade mental
De l’article GBS
De l’article Nafteur
De l’article Posture
De l’article Predrink
Comme un personnage des Fiançailles de Mr. Hire de Simenon, pour quelques jours, l’Oreille tendue aura «l’oreille tendue à la rumeur de Paris» (éd. de 2003, p. 307) et de la Normandie.
12 novembre
Aéroport Trudeau, Montréal
Un flambeau comme souvenir à rapporter à la maison ?
13 novembre
Boulevard Arago, Paris
Une nouvelle souscription paraît s’imposer.
Rue Daguerre, Paris
L’Oreille tendue : «Vous pouvez me recommander un bordeaux à boire tout de suite ?»
La caviste : «Vous préférez rive droite ou rive gauche ?»
L’Oreille s’est sentie soudain bien démunie.
Boulevard Edgar-Quinet, Paris
Aller si loin pour (encore) tomber sur un bar (à fruits).
Avenue du Maine, Paris
Dans une pizzeria, la voisine de l’Oreille tendue ponctue ses phrases de «voilà». Cela lui fait penser à @fbon, qui est au Japon.
Métro Pasteur, Paris, 19 h 37
L’Oreille croise un homme portant un maillot des Rangers de New York — c’est du hockey. Même ici.
Rue de la Gaieté, Paris, 23 h 30
Un homme et son enfant dorment sur le pas d’une porte. La main de l’enfant dépasse d’un amas de couvertures.
14 novembre
Square C.-Nicolas Ledoux, place Denfert-Rochereau, Paris
Décidément, il y a de l’avenir pour les souscriptions.
Au vol, boulevard Saint-Michel, Paris
«Donc du coup voilà.» Voilà deux tics d’un coup.
Avenue de Rivoli, Paris
«Vous boirez quelque chose ?»
«Éventuellement, un verre de vin.»
C’est ce qui s’appelle une réponse ferme.
Cours du Commerce Saint-André, Paris
Décidément, il y a de l’avenir pour les bars (à chocolat).
Sant-Germain-des-Prés
Au restaurant, le serveuse est ravie de notre accent. La personne avec qui l’Oreille mange lui explique que c’est un accent emprunté; il se dit marseillais, pratiquant l’accent québécois. La serveuse est sceptique. On est toujours l’accent de quelqu’un.
Entre Saint-Germain-des-Prés et Montparnasse, 22 h
Fréquemment, des personnes, seules ou en groupes, qui dorment sur le seuil des immeubles.
15 novembre
Gare Saint-Lazare, Paris
L’apocope était commune : Monop’ pour Monoprix. Elle s’est faite raison sociale.
Entre Mantes-la-Jolie et Vernon-Giverny
De la fenêtre du train, apercevoir une silhouette solitaire, debout dans un cimetière coloré. Il y a peu, c’était les vacances de la Toussaint.
Rouen
Arrivé en gare de Rouen, la SNCF espère que nous avons «effectué» un bon voyage. «Fait», c’est trop simple ?
Université de Rouen
Maurice Richard à l’université ? Bien sûr.
16 novembre 2016
Irish Pub, Rouen
L’Oreille (qui n’est pas née de la dernière pluie) va prendre un verre avec un collègue, aujourd’hui retraité. À la sortie, le serveur leur lance «Salut, les gars !» L’Oreille et son collègue auraient pu se sentir jeunes — à prononcer djeunes.
Quais de la Seine, Rouen
Un homme seul dort emmitouflé sur le seuil d’un immeuble.
Place Henri-IV, Rouen
Aptonyme du soir.
17 novembre 2016
Rouen
Le soleil existe-t-il toujours ? Brille-t-il quelque part ? L’Oreille s’inquiète.
18 novembre 2016
Université de Rouen, 10 h 13
Première occurrence du mot posture au colloque auquel participe l’Oreille.
Université de Rouen, 10 h 54
Première occurrence du mot rebondir.
Université de Rouen, 11 h 12-11 h 32
Le soleil existe.
Université de Rouen, 15 h 04
«Nous allons passer à la seconde intervention — pardon : à la deuxième.» Merci.
Rue du Général-Giraud, Rouen
Une demi-Oreille tendue.
Référence
Simenon, Georges, les Fiançailles de Mr. Hire, dans Romans. I, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 2003, p. 213-318. Édition établie par Jacques Dubois, avec Benoît Denis. Édition originale : 1933.
Le fils aîné de l’Oreille tendue a l’hospitalité innée. La semaine dernière, il avait une vingtaine d’invités, tous mâles, à la maison. Ce soir, Nuit blanche de Montréal en lumière oblige, ils devraient être «seulement» une quinzaine, des deux sexes. Comment appeler cette rencontre ? Un predrink (à prononcer pridrink). L’hôte et ses hôtes viennent boire, raisonnablement, œuf corse, avant d’aller, peut-être, boire. C’est une forme potentielle de pré-imbibition.
[Complément du 2 décembre 2016]
Ce soir, ils ne sont guère qu’une dizaine, de tous les sexes, mais leur nombre est suffisant pour affiner la définition. Ils ont été invités pour l’apéro; ils iront donc manger. Ce n’est pas un predrink; ils n’iront pas (seulement) boire.
À votre service.
[Complément du 1er octobre 2019]
Dans la langue de Malcolm Gladwell, on parlerait de «pregame» : «It’s a jargon. It’s a pre-party that involves drinking» (cité dans Talking to Strangers, p. 195).
Référence
Gladwell, Malcolm, Talking to Strangers. What We Should Know about the People We Don’t Know, New York, Boston et Londres, Little, Brown and Company, 2019, xx/386 p. Ill.
Un ami de l’Oreille tendue était à la maison ce matin. Interrogé sur un vin australien — dont elle taira le nom par grandeur d’âme —, il répondit sans hésiter : «Pas ce vin-là. C’est comme de la confiture sur un deux par quatre.» Bref, trop de fruit, trop de bois. Message bien reçu. Merci.
«Au bout de quelques heures à arpenter le Dutch sans succès, Hervé Monette et Euchariste ont la merveilleuse idée de joindre l’utile à l’agréable et de se mettre en boisson. Hank sort alors de son pick-up un vieux gallon de vinaigre blanc contenant un liquide qui s’évapore quand on se le verse sur la main. Un moonshine que le père Huot dédaigne parce qu’il sent trop le gaz à briquet pour être potable. Ils se placent en ligne en tenant des flasques métalliques, des vieux bidons d’huile à moteur plus ou moins nettoyés, des tasses à café ornées de gravures des chutes du Niagara ou encore des bouteilles de Coke en vitre — parce que celles qui sont en plastique risquent de fondre au seul contact du liquide — et il faut que Hank fasse passer sa mixture dans un tamis pour y recueillir les branches d’épinette, les pétales de fleurs, les boulons, les sous noirs et autres piles neuf volts qui donnent au breuvage sa saveur unique» (p. 54).
P.-S. — Pour une recette plus détaillée, en dix points, de cet alcool maison (moonshine), on consultera avec grand profit les p. 84-87.
[Complément du 13 novembre 2019]
Les personnages du roman Cercles de feu, de Thierry Dimanche (2019, p. 399), ont leur propre recette (saguenéenne) :
— Moonshine des monts Valin. Au moins soixante-douze pour cent d’alcool. Distillé avec le maïs familial et d’autres ingrédients secrets.
— On peut pas tout révéler, est intervenu Réjean avec un sourire de loup-garou. Ça fait des années que nos voisins essayent de deviner. Blé d’Inde, dattes, compost…
— Acide à batterie, shiitake, habanero, a continué Roger.
En bouche : Pine-Sol, réglisse, fruits secs, «décapant au clou de girogle».
À votre santé.
Références
Dimanche, Thierry, Cercles de feu. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 138, 2019, 438 p.
William S. Messier, Dixie. Roman, Montréal, Marchand de feuilles, 2013, 157 p. Ill.