Les deux solitudes

Depuis quelques semaines, le Canada a un nouveau premier ministre, Justin Trudeau. Hier, il prononçait son discours du Trône inaugural.

Interrogé par des journalistes anglophones, Jean Chrétien avait ceci à dire à son sujet : «I don’t want to be the mother-in-law» (phrase citée par @HannahThibedeau).

Les francophones n’avaient aucun mal à comprendre l’allusion : l’ancien premier ministre ne voulait pas se comporter comme une belle-mèremother-in-law») envers le nouveau, commenter ses faits et gestes, lui donner des conseils (non sollicités), se mêler de ses affaires. (On a vu cette expression ici et .)

En revanche, certains anglophones semblent s’interroger :

Plutôt que la famille, l’automobile («backseat driver») : à chacun ses métaphores.

Interrogation juridique du jour

La Société de transport de Montréal a une bien étrange conception de la langue au Québec.

L’Oreille tendue a déjà déploré, sur les réseaux sociaux et dans le quotidien le Devoir, que la STM impose aux abonnés de ses fils Twitter des messages toujours en double, l’un en français, l’autre en anglais. Que les messages existent dans les deux langues ne l’ennuie pas. Être obligée de les recevoir dans les deux langues, si.

L’autre jour, dans le métro, l’Oreille tombe sur cette affiche, uniquement en anglais :

Publicité unilingue, métro de Montréal, novembre 2015

 

Question : la Charte de la langue française ne s’applique donc pas dans le métro de Montréal ?

Remarque nostalgique du jour

L’Oreille tendue se baladait hier dans son quartier, N’Didji, quand, devant elle, un groupe d’adolescents anglophones s’est séparé.

Leur formule de salutation ? «Bye. Love you.»

Sans sujet (pas de I), lancée à la cantonade (you), cette adresse révèle que l’amour, ce n’est plus ce que c’était.

Le fossé des générations, encore et toujours, s’élargit devant nos yeux.