«I don’t want to wear a tie
Or a serious expression»
Carolyn Leigh et Mark Charlap, «I Won’t Grow Up», Peter Pan, comédie musicale, 1954.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«I don’t want to wear a tie
Or a serious expression»
Carolyn Leigh et Mark Charlap, «I Won’t Grow Up», Peter Pan, comédie musicale, 1954.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Depuis quelques semaines, le Canada a un nouveau premier ministre, Justin Trudeau. Hier, il prononçait son discours du Trône inaugural.
Interrogé par des journalistes anglophones, Jean Chrétien avait ceci à dire à son sujet : «I don’t want to be the mother-in-law» (phrase citée par @HannahThibedeau).
Les francophones n’avaient aucun mal à comprendre l’allusion : l’ancien premier ministre ne voulait pas se comporter comme une belle-mère («mother-in-law») envers le nouveau, commenter ses faits et gestes, lui donner des conseils (non sollicités), se mêler de ses affaires. (On a vu cette expression ici et là.)
En revanche, certains anglophones semblent s’interroger :
Is the mother-in-law as backseat-driver a common English usage? It's definitely a French thing. https://t.co/X8xx61mOYs
— Les Perreaux (@perreaux) December 4, 2015
Plutôt que la famille, l’automobile («backseat driver») : à chacun ses métaphores.
La Société de transport de Montréal a une bien étrange conception de la langue au Québec.
L’Oreille tendue a déjà déploré, sur les réseaux sociaux et dans le quotidien le Devoir, que la STM impose aux abonnés de ses fils Twitter des messages toujours en double, l’un en français, l’autre en anglais. Que les messages existent dans les deux langues ne l’ennuie pas. Être obligée de les recevoir dans les deux langues, si.
L’autre jour, dans le métro, l’Oreille tombe sur cette affiche, uniquement en anglais :
Question : la Charte de la langue française ne s’applique donc pas dans le métro de Montréal ?
Soit la phrase suivante, signée Jean Dion et tirée d’un article sur le baseballeur Roberto Clemente (le Devoir, 23 juin 2015, p. B6) : «Il est resté là, à 3000 [coups sûrs] sur le nez, comme un signe du destin…»
Sur le nez ? Exactement, précisément.
P.-S. — Oui, bien sûr, cela vient de l’anglais on the nose.
L’Oreille tendue se baladait hier dans son quartier, N’Didji, quand, devant elle, un groupe d’adolescents anglophones s’est séparé.
Leur formule de salutation ? «Bye. Love you.»
Sans sujet (pas de I), lancée à la cantonade (you), cette adresse révèle que l’amour, ce n’est plus ce que c’était.
Le fossé des générations, encore et toujours, s’élargit devant nos yeux.