Chantons la langue avec Renaud

Renaud, Marche à l’ombre, 1980, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Renaud, «It is not because you are», Marche à l’ombre, 1980

 

When I have rencontred you
You was a jeune fille au pair
And I put a spell on you
And you roule a pelle to me
Together we go partout
On my mob it was super
It was Friday on my mind
It was a story d’amour
It is not because you are
I love you because I do
C’est pas parce que you are me qu’I am you
Qu’I am you
You was really beautiful
In the middle of the foule
Don’t let me misunderstood
Don’t let me sinon I boude
My loving, my marshmallow
You are belle and I are beau
You give me all what you have
I say thank you, you are bien brave
It is not because you are
I love you because I do
C’est pas parce que you are me qu’I am you
Qu’I am you

This is a musical bridge

I wanted marry with you
And make love very beaucoup
To have a max of children
Just like Stone and Charden
But one day that must arrive
Together we disputed
For une stupid story of fric
We decide to divorced
It is not because you are
I love you because I do
C’est pas parce que you are me qu’I am you
Qu’I am you
You chialed comme une madeleine
Not me, I have my dignité
You tell me «You are a sale mec !»
I tell you «Poil to the bec !»
That’s comme ça that you thank me
To have learning you English ?
Eh ! that’s not you qui m’a appris
My grand-father was rosbeef !
It is not because you are
I love you because I do
C’est pas parce que you are me qu’I am you
Qu’I am you
It is not because you are
I love you because I do
C’est pas parce que you are me qu’I am you
Qu’I am you
Qu’I am you

 

Chantons la langue avec Pauline Julien

Collectif, le Disque de l’Automne show, 1974, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Pauline Julien, «Mommy», le Disque de l’Automne show, 1974

 

Mommy mommy, I love you dearly
Please tell me how in French
My friends used to call me ?
Paule, Lise, Pierre, Jacques ou Louise
Groulx, Papineau, Gauthier
Fortin, Robichaud, Charbonneau

Mommy mommy, how come it’s not the same
Oh mommy mommy, what happened to my name
Oh mommy, tell me why it’s too late, too late
Much too late

Mommy mommy, I love you dearly
Please tell me where we used to live in this country
Trois-Rivières, Saint-Marc, Grand-Mère
Gaspé, Dolbeau, Berthier
Saint-Paul, Tadoussac Gatineau

Mommy mommy, how come it’s not the same
Oh mommy mommy, there’s so much in a name
Oh mommy, tell me why it’s too late, too late
Much too late

Mommy mommy, I love you dearly
Please sing the song you sang when I was a baby
Fait dodo, Colas mon p’tit frère
Fait dodo, mon p’tit frère fait dodo tu auras du lolo

Mommy mommy, I remember the song
Oh mommy mommy, something seems to be wrong
Oh mommy, tell me why it’s too late, too late
Much too late

Mommy mommy, I love you dearly
Please tell me once again that beautiful story
Un jour, ils partirent de France
Bâtir ici quelques villages, une ville, un pays

Mommy mommy, how come we lost the game
Oh mommy mommy, are you the one to blame
Oh mommy, tell me why it’s too late, too late
Much too late

 

P.-S.—Parmi les interprètes qui ont repris cette chanson, il y a Marie-Jo Thério.

 

Chantons la langue avec Léo Ferré

Léo Ferré, la Langue française, 1962, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Léo Ferré, «La langue française», album la Langue française, 1962

 

C’est une barmaid
Qu’est ma darling
Mais in the bed
C’est mon travelling
Mon best-seller
Et mon planning
C’est mon starter
After shaving
J’suis son parking
Son one man show
Son fuel son king
Son slip au chaud
Rien qu’un p’tit flash
Au five o’clock
J’paie toujours cash
Dans l’bondieuscope
Et j’cause français
C’est un plaisir

C’est ma starlette
Ma very good
Mon pick galette
Mon Hollywood
C’est ma baby
Au tea for two
C’est ma lady
Au one two two
J’suis son jockey
Son steeple-chase
J’sais la driver
À la française
Dans le sleeping car
After paillasse
À son milk bar
Je m’tape un glass
Et j’cause français
C’est un plaisir

C’est ma call girl
Ma savourex
Qu’efface sa gueule
À coups d’kleenex
C’est ma Lucky
C’est ma Pall Mall
Ma Camel qui
Fait ça pas mal
Quand c’est OK
On fait l’remake
Quand c’est loupé
On fait avec
J’lui fais l’mohair
Et la syntaxe
Très rocking chair
Je shoot relax
Et j’cause français
C’est un plaisir

C’est une barmaid
Qu’est ma darling
Mais in the bed
C’est du forcing
C’est du pam pam
À chaque coup d’gong
C’est plus une femme
C’est un ping-pong
Quand je suis out
Elle m’sex appeal
Et dans l’black out
Je smash facile
Sur son standing
In extremis
J’fais du pressing
Au self service
Et j’cause français
C’est un plaisir

C’est mon amour
Mon coqu’licot
Mon petit bonjour
Mon petit oiseau
And je speak French
C’est un pleasure

 

Citation néologique du jour

Voltaire, buste

«Ni néologisme, ni servitude; mais la néologie convient aux Républiques : elle rendit la langue grecque complète et sonore; elle enrichit journellement la langue anglaise, lui a donné ce caractère mâle qui la distingue, et qui la rend propre aux discussions politiques. Un écrivain anglais est un homme libre, comme l’a dit Voltaire; un écrivain français doit l’être également. La langue que nous parlerons sera plus célèbre que celle des grands hommes du siècle de Louis XIV; et je ne vois pas pourquoi on sacrifierait aux talents les progrès que doit faire le génie de la liberté. Notre ordre social pouvant varier tous les neuf ans, il faut que notre langue soit susceptible de fournir les signes qui désigneront ces altérations.»

Bayard de la Vingtrie, Voyage dans l’intérieur des États-Unis, Paris, Batilliot, 1797, p. viij-ix.

Ursidé médian

Yogi Bear, «Hi kids ! Don’t feed the bears», 1961

Soit les deux phrases suivantes :

«Certes, il faut être beaucoup plus ambitieuse que la moyenne des ours pour être mairesse de Montréal» (la Presse+, 24 octobre 2024).

«“Nous sommes de petites bêtes”, m’a souvent confié Odile, pour qui la distinction entre les animaux et les êtres humains est moins tranchée que pour la moyenne des ours» (la Presse+, 28 novembre 2024).

Qu’est-ce que cette moyenne des ours ? En français de référence, on pourrait proposer citoyen lambda ou commun des mortels comme synonymes. Le dictionnaire numérique Usito suggère «la plupart des gens».

D’où cela viendrait-il ? Un groupe de discussion en ligne évoque une origine états-unienne. Il s’agirait d’une phrase du personnage de Yogi Bear se vantant d’être plus malin que l’ours moyen («I’m smarter than the av-er-age bear !»).

Les voies de la lange sont souvent impénétrables.

P.-S.—Ne parlons même pas de la prononciation du mot ours.

P.-P.-S.—Dans le magazine The New Yorker de cette semaine : «I don’t look like your average bear

 

Illustration : «Hi kids ! Don’t feed the bears», 1961, photo déposée sur Wikimedia Commons