Soit la phrase suivante, tirée de la nouvelle «Cendres» que vient de faire paraître Éric Plamondon :
Quand il avait fini de souper après son shift au moulin à veneer, Finger venait s’en jeter quelques-unes dans le dalot (p. 52).
Qu’est-ce que ce dalot ?
Il ne s’agit pas (tout à fait) de ceux dont parle le Petit Robert (édition numérique de 2018) : «Trou dans la paroi d’un navire, au-dessus de la flottaison, pour l’écoulement des eaux»; «Petit aqueduc en maçonnerie pratiqué dans un remblai pour l’écoulement des eaux.»
Ni de celui, lié à l’univers trépidant du bowling, présent dans Usito : «Creux, dépression qui reçoit une boule ayant quitté la piste de jeu avant d’atteindre les quilles.»
Notre dalot a bel et bien à voir avec le liquide, mais pas seulement les eaux. Dans s’en jeter quelques-unes dans le dalot ou dans se rincer le dalot, il relève du vocabulaire de l’imbibition.
On l’aura compris : ce dalot, comme tout gosier qui se respecte, est proche de la dalle et du gorgoton.
Santé !
Référence
Plamondon, Éric, «Cendres», dans Aller aux fraises. Nouvelles, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 159, 2021, 106 p., p. 41-73.