De l’article Bars
De l’article «R.-L. Etienne Barnett»
De l’article Clichés
De l’article Réjean Ducharme
De l’article 450
De l’article Robert Lévesque
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
De l’article Bars
De l’article «R.-L. Etienne Barnett»
De l’article Clichés
De l’article Réjean Ducharme
De l’article 450
De l’article Robert Lévesque
L’Oreille tendue écrit des livres, en édite, en lit, en analyse. Elle est donc nécessairement sensible à la critique littéraire. Il lui est même arrivé de proposer des conseils à un jeune critique (une première série; une seconde).
Aujourd’hui, entre 14 h et 15 h, elle sera à la radio de Radio-Canada, à l’émission Plus on est de fous, plus on lit !, au micro de Marie-Louise Arsenault, pour parler des mots de la critique littéraire qui lui déplaisent.
De quoi sera-t-il question ? De posture, d’histoire et de décomplexé, entre autres choses. Il y a de quoi faire.
[Complément du jour]
On peut (ré)entendre l’entretien ici.
L’Oreille tendue a déjà eu l’occasion de parler de Gilles Marcotte (1925-2015). Elle le refait dans la plus récente livraison de la revue Études françaises (Presses de l’Université de Montréal) :
«Présences de Gilles Marcotte», Études françaises, 53, 1, 2017, 169 p. Numéro préparé par Micheline Cambron, Pierre Popovic et le Comité de rédaction. ISSN : 0014-2085; ISBN : 978-2-7606-3740-5.
Table des matières
Cambron, Micheline, Pierre Popovic et le Comité de rédaction, «Présentation», p. 5-9. https://doi.org/10.7202/1039558ar
Daunais, Isabelle, «L’essayiste discret», p. 11-22. https://doi.org/10.7202/1039559ar
Dumont, François, «L’étrangeté de la poésie», p. 23-41. https://doi.org/10.7202/1039560ar
Beaudet, Marie-Andrée, «Gilles Marcotte, lecteur du XIXe siècle québécois», p. 43-57. https://doi.org/10.7202/1039561ar
Cambron, Micheline, «Gilles Marcotte, Montréaliste», p. 59-73. https://doi.org/10.7202/1039562ar
Biron, Michel, «La passion du banal», p. 75-89. https://doi.org/10.7202/1039563ar
Popovic, Pierre, «M. Marcotte, Gilles, la sociocritique, l’École de Montréal, le CRIST, et pour suivre…», p. 91-105. https://doi.org/10.7202/1039564ar
Lecture
Marcotte, Gilles, «Clara», p. 109-113. https://doi.org/10.7202/1039565ar
Envois
Brault, Jacques, «Un écrivain et son lecteur», p. 117-120. https://doi.org/10.7202/1039566ar
Melançon, Robert, «L’écrivain», p. 121-123. https://doi.org/10.7202/1039567ar
Brochu, André, «L’un des plus grands», p. 125-130. https://doi.org/10.7202/1039568ar
Lapointe, Martine-Emmanuelle, «Gilles Marcotte au CRILCQ», p. 131-132. https://doi.org/10.7202/1039569ar
Nardout-Lafarge, Élisabeth, «Gilles Marcotte, lecteur de Réjean Ducharme», p. 133-141. https://doi.org/10.7202/1039570ar
Sing, Pamela V., «Un encadrement probablement pas comme les autres», p. 143-146. https://doi.org/10.7202/1039571ar
Melançon, Benoît, «Instantanés», p. 147-152. https://doi.org/10.7202/1039572ar
Nepveu, Pierre, «Monologues extrêmes», p. 153-155. https://doi.org/10.7202/1039573ar
Documents
«Bibliographie des articles de Gilles Marcotte parus à Études françaises», p. 157-158. https://doi.org/10.7202/1039574ar
Collaborateurs, p. 159-164.
Résumés, p. 165-169.
Soit la phrase suivante, tirée de l’Histoire de la littérature canadienne-française de Berthelot Brunet (1946) :
[Mgr Camille Roy] eût vécu en France qu’il aurait été quelque chanoine Lecigne, quelque abbé Calvet, et il aurait reçu des lettres de remerciements et des envois d’auteur de Paul Bourget, Henry Bordeaux, René Bazin, Arsène Vermenouze et, une seule fois, de Maurice Barrès (p. 115).
Le «une seule fois» réjouit l’Oreille tendue. Certes, Camille Roy, vivant en France plutôt qu’au Québec, aurait eu des échanges avec quelques auteurs célèbres, mais Maurice Barrès, lui, ne s’y serait pas fait prendre deux fois. Trois mots, tant de cruauté.
P.S. — Autre exemple, en six mots : «Blanche Lamontagne ou la Pythie gaspésienne» (p. 95).
Référence
Brunet, Berthelot, Histoire de la littérature canadienne-française, Montréal, L’Arbre, 1946, 186 p.
Le professeur, écrivain, critique et chroniqueur Gilles Marcotte (1925-2015) est mort hier. À l’Université de Montréal, l’Oreille tendue a suivi ses cours, travaillé avec lui, occupé un bureau à côté du sien. Ils ont été collègues. Souvenirs.
* * *
«Mauvais sang» est le titre d’un poème de Rimbaud. Gilles Marcotte en faisait, pour ses étudiants de première ou de deuxième année, une lecture détaillée, imaginative, étonnante. Ils ne s’imaginaient pas alors qu’il était possible de faire dire tant de choses à ces deux petits mots. Certains s’en souviennent encore, presque quarante ans plus tard.
La tournure favorite de Gilles Marcotte ? «Oui, mais.» Les discussions avec lui n’étaient jamais simples. Elles pouvaient être dures, orageuses. Elles se faisaient toujours dans le plus grand respect, y compris sur des sujets qui pouvaient le fâcher, et se terminaient fréquemment par des éclats de rire. Mais il fallait être prêt et tenir son bout.
«Je sais que je suis un imbécile. Je n’aime pas qu’on me le dise.»
On pouvait parler sport avec lui, baseball et hockey. Il a écrit sur les Expos. Quand, en 1983, la revue Liberté a publié un recueil de pastiches d’écrivains québécois, «Nos écrivains par nous-mêmes», celui de Marcotte s’intitulait «L’attaque à cinq».
Il lui est même arrivé de parler de Maurice Richard, le plus célèbre joueur des Canadiens de Montréal, notamment dans ses entretiens avec Pierre Popovic en 1996 :
Il est vrai que si le hockey, disons le hockey canadien-français, c’est Maurice Richard, il faut dire qu’il ne célèbre pas le calcul, la stratégie ou la lente conquête, comme le football, mais le coup de sang ou d’énergie, le miracle soudain, l’exception, l’explosion. Avez-vous déjà vu Maurice Richard écrasé par deux défenseurs extrêmement costauds, non seulement à genoux mais couché sur la glace, et réussissant malgré tout, contre tout espoir, dans un effort qui conscrit l’extrême des forces humaines, à soulever la rondelle et à l’envoyer derrière un gardien de but stupéfait ? C’est ça, le hockey. C’est-à-dire, au choix, ou tous ensemble : Dollard des Ormeaux, d’Iberville à la baie d’Hudson, la bataille de Chateauguay, le débarquement de Dieppe… (p. 49-50)
C’était cela, Gilles Marcotte, et tant d’autres choses encore.
* * *
En 1995, au moment de son départ à retraite, les éditions Fides publiaient des Miscellanées en l’honneur de Gilles Marcotte. Avec l’autorisation de l’éditeur, on en lira la présentation ici.
[Complément du 24 octobre 2015]
«Un machin inépuisable, c’est ça la littérature.»
Calligraphie difficile à déchiffrer et expérience du journalisme : Gilles Marcotte préférait écrire à la machine, souvent sur des feuilles de petits formats (voir un exemple là). Il aimait particulièrement les feuilles de couleurs des tablettes Alouette.
[Complément du 19 janvier 2016]
Le ton de ceci est un peu plus solennel :
Melançon, Benoît, «Hommage au professeur Gilles Marcotte», Nouvelles de l’APRUM (Association des professeurs retraités de l’Université de Montréal), novembre-décembre 2015. https://www.aprum.umontreal.ca/Lettres/2015_11_02/Courriel151102.html
[Complément du 24 février 2016]
Et enfin :
Melançon, Benoît, «Oui, mais», Liberté, 311, printemps 2016, p. 48. https://doi.org/1866/32183
[Complément du 22 avril 2017]
Et encore un coup :
Melançon, Benoît, «Instantanés», Études françaises, 53, 1, 2017, p. 147-152. https://doi.org/10.7202/1039572ar
[Complément du 11 août 2022]
Ce n’était finalement pas tout : Melançon, Benoît, «Gilles Marcotte», dans Pierre Hébert, Bernard Andrès et Alex Gagnon (édit.), Atlas littéraire du Québec, Montréal, Fides, 2020, p. 241-242.
[Complément du 16 juin 2023]
Là, ça devrait être tout : Melançon, Benoît, «Gilles Marcotte», dans Claude Corbo et Sophie Montreuil, avec la collaboration de Sarah Bardaxoglou et Zoé Barry (édit.), Faire connaissance. 100 ans de sciences en français, Montréal, Cardinal, 2023, p. 116-119.
Références
Marcotte, Gilles [pseudonyme], «L’attaque à cinq», Liberté, 145 (25, 1), février 1983, p. 62-63. https://id.erudit.org/iderudit/30403ac
Melançon, Benoît et Pierre Popovic (édit.), Miscellanées en l’honneur de Gilles Marcotte, Montréal, Fides, 1995, 422 p.
Popovic, Pierre, Entretiens avec Gilles Marcotte. De la littérature avant toute chose, Montréal, Liber, coll. «De vive voix», 1996, 192 p. Ill.