Nouveaux conseils (titrologiques) à un jeune critique

Le jeune critique doit faire face à plusieurs difficultés. Parmi elles, le choix d’un titre percutant. Il devra se méfier impérativement des titres éculés.

Exemples de titres à fuir comme la peste.

Un roman coup-de-poing

Un poète entre tradition et modernité

Un ovni littéraire / théâtral / cinématographique (voir ici)

Écrire à livre ouvert

Un ouvrage fascinant qui se laisser dévorer… (pour un livre de cuisine)

X a passé le test du deuxième roman (merci à @david_turgeon)

P.-S. — Ce conseil s’ajoute à ceux déjà prodigués par l’Oreille tendue le 17 février et le 2 mai 2014.

Cinq (autres) conseils à un critique littéraire débutant

Le 17 février 2014, l’Oreille tendue pontifiait sur la critique littéraire. Rebelote et suite.

VI.

Utilise des verbes conjugués, pas seulement des verbes à l’infinitif. (Ne fais pas comme certaine chroniqueuse du Devoir.)

VII.

Ne parle pas de l’indicible. Si tu peux parler de quelque chose, c’est du dicible. Si tu ne peux pas parler de quelque chose, ce n’est pas ton objet.

VIII.

Cesse de tergiverser, affirme, flushe sembler de ton vocabulaire.

(«“Semble”, soit dit entre parenthèses, semble bien être la principale ressource lexicale du critique, sans doute pour se protéger des poursuites légales», Ian Watt, «L’institution du compte rendu», Actes de la recherche en sciences sociales, 59, 1985, p. 85-86, p. 85. Traduction de Rosine Christin. Présentation de Pierre Bourdieu.)

IX.

Ne dis pas d’une œuvre qu’elle est «humaine». Sauf si un chat en est l’auteur. (Merci à @ppferland.)

X.

Ne qualifie jamais un livre singulier / déroutant / original / étrange / curieux / atypique de véritable ovni littéraire. (Merci à @revi_redac.)

Cinq conseils à un critique littéraire débutant

I.

Ne dis pas d’une œuvre qu’elle est bien écrite. Elle est écrite, ou elle n’est pas.

II.

N’utilise pas de termes qui, à force d’avoir été utilisés à toutes les sauces, ne veulent plus rien dire du tout (modernité, postmodernité, nation, etc.).

III.

N’affirme pas qu’une œuvre est subversive. Ça ne veut rien dire. (Sade est dans la «Bibliothèque de la Pléiade»… de Gallimard. Sade n’est pas subversif.) Note aussi que transgressive est aussi vide de sens que subversive.

IV.

Ne dis pas d’une œuvre qu’elle est écrite durant une période particulièrement troublée. Toutes les périodes sont particulièrement troublées.

V.

Dans la mesure du possible, ne couche pas avec ton corpus.