Autopromotion 225

Ce matin, vers 8 h 20, l’Oreille tendue sera au micro d’Alain Gravel, à la radio de Radio-Canada, pour parler de la réforme de l’orthographe. Celle de 1990.

Pour en savoir plus sur la question : le rapport de l’Académie française qui expose les rectifications; un texte de la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française sous la forme de questions / réponses.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien ici.

Profusion pronominale

Des élèves découvrent le iPad dans un cadre scolaire.

Elle dit : «C’est bien plus facile pour l’organisation et c’est bien plus le fun d’apprendre quand tu peux vraiment toucher les affaires, lance la jeune fille. […] Tous les papiers que les gens mettaient dans leurs agendas et qu’ils pouvaient perdre, dans l’iPad, tu sais que tout va rester là.»

Lui : «C’est un peu d’adaptation parce que tu n’es pas habitué au début.»

Elle aurait pu dire — l’emploi du pronom indéfini est banal au Québec —, mais elle ne dit pas : «C’est bien plus facile pour l’organisation et c’est bien plus le fun d’apprendre quand on peut vraiment toucher les affaires, lance la jeune fille. […] Tous les papiers que les gens mettaient dans leurs agendas et qu’ils pouvaient perdre, dans l’iPad, on sait que tout va rester là.»

Lui : «C’est un peu d’adaptation parce qu’on n’est pas habitué au début.»

Elle aurait aussi pu dire, plus simplement : «C’est bien plus facile pour l’organisation et c’est bien plus le fun d’apprendre quand je peux vraiment toucher les affaires, lance la jeune fille. […] Tous les papiers que les gens mettaient dans leurs agendas et qu’ils pouvaient perdre, dans l’iPad, je sais que tout va rester là.»

Lui : «C’est un peu d’adaptation parce que je n’étais pas habitué au début.»

L’identité n’est pas une chose toujours bien établie. Le choix des pronoms le révèle.

P.-S. — Merci à @GPinsonM19 d’avoir attiré l’attention de l’Oreille tendue sur l’article du quotidien le Droit d’où sont tirées les deux premières citations.

Le moteur de Bergounioux

Pierre Bergounioux, Aimer la grammaire, 2010, couverture

«Il s’agit d’abord de comprendre que toute phrase simple, si longue soit-elle, relève inévitablement de la structure fondamentale à trois groupes nominaux, rangés dans l’ordre, et un groupe verbal (GN1-GV-GN2-GN2’’). On peut la comparer au moteur à quatre temps (passant par les phases successives d’admission, compression, explosion, échappement et recommençant le cycle).»

Pierre Bergounioux, Aimer la grammaire, Paris, Nathan, 2010, 63 p., p. 56.

P.-S. — GN1/sujet; GV/verbe; GN2/objet; GN2’’/destinataire (p. 33).

Requiem pour un pronom relatif

L’ex-collègue de l’Oreille tendue qui lui disait un jour que le pronom relatif était une des choses les plus difficiles à expliquer en classe semble avoir raison.

C’est du moins ce que l’on peut penser à la lecture de ceci : «On aimait dont l’haïr» (la Presse, 21 décembre 2012, cahier Arts, p. 10).

Dont ? Non. Don’ pour donc ? Oui.