Si vous le voulez bien, faisons le point

5000

 

L’Oreille tendue est née le 14 juin 2009.

En chiffres, cela donne :

5 000 billets (celui-ci est le 5 000e), dont 970 contiennent au moins un «Complément» (certains en contiennent plusieurs, notamment celui sur la folie des bars);

un peu moins de 3 050 000 vues;

5 635 commentaires;

3 228 photos;

164 vidéos;

15 566 URL uniques pour 28 603 liens (internes ou externes);

beaucoup de collaborateurs (merci à tous);

281 750 «tentatives de connexion malveillantes bloquées»;

98 674 «commentaires indésirables bloqués».

L’entrée la plus populaire ? Encore et toujours swag, avec plus de 580 000 visionnements. «Depuis le 1er jour», dixit WordPress, sa meilleure journée reste le 29 avril 2012, avec 6 094 vues, essentiellement pour ce texte.

Les quinze articles les plus populaires ?

Du postcool [swag]

Unicité vitale [yolo]

Sic

Divergences transatlantiques 012 [thermos]

Histoires (d’abord) de chalet [sauf une fois]

Au carré [malaisant]

Le dilemme de l’autobus

De la germaine

Divergences transatlantiques 015 [gosses]

Non, point du tout [pantoute]

Défense et illustration de la garnotte

Du mot(t)on

Crissement riche

Rime en -ag [vagg]

bs

Si l’on en croit Google («Top performing queries»), plein de gens visitent l’Oreille pour l’expression gueule d’empeigne. Elle ne sait pas trop quoi en penser.

Qu’est-ce que ce blogue ? L’Oreille tendue a donné un long entretien à ce sujet à Emmanuelle Lescouët en 2021. Ça se trouve sur le Carnet de la Fabrique du numérique sous le titre «Penser publiquement la recherche». (Il lui est aussi arrivé de répondre à ses propres questions, par exemple ici et .)

On continue ? On continue.

«Gueule d’empeigne», selon Google

[Complément du jour]

L’Oreille tendue, c’est un blogue. C’est aussi des livres tirés, complètement ou partiellement, du blogue.

Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 125 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

L’Oreille tendue, Montréal, Del Busso éditeur, 2016, 411 p.

Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, 194 p.

La vie et l’œuvre du professeur P. Sotie, Montréal, À l’enseigne de l’Oreille tendue, 2022, 56 p.

Histoire de villes

Guillaume Éthier, la Ville analogique, 2022, couverture

L’Oreille tendue l’a déjà dit : elle lit tous les titres de la collection «Documents» d’Atelier 10, même si elle ne les apprécie pas également. (C’est ici.) La Ville analogique, que publie ces jours-ci Guillaume Éthier, entre dans la catégorie de ceux qu’elle recommande.

Professeur en théories de la ville à l’Université du Québec à Montréal (pas «à l’UQAM»), l’auteur repense la sociabilité urbaine à l’époque de «l’informatique ubiquitaire» (p. 17), de «l’hyperconnectivité» (p. 71), de «la colonisation incessante de notre vie par le numérique» (p. 88). Son hypothèse est claire : «La ville analogique veut doubler la cité numérique. Mais plutôt que de la reproduire fidèlement, elle souhaite en constituer une image inversée où les défauts de l’expérience virtuelle deviendraient les qualités de l’expérience urbaine, et vice-versa» (p. 21). Qu’est-ce à dire ? Il faut penser des villes, «ces milieux de collision humaine par excellence» (p. 50), qui soient, dans l’ordre, lentes, tangibles, intimes et imparfaites. Pareil souci démonstratif est rare; saluons l’effort de l’auteur en ce sens.

D’autres raisons de lire ce court livre ? Le propos est nuancé (p. 19). Il y a des exemples concrets, venus du Québec ou d’ailleurs. Le numérique, cette «formidable machine à produire du lien social» (p. 32), n’est jamais diabolisé. L’auteur est engagé. Des hypothèses sont étonnantes : «si l’espace public a […] largement migré vers la sphère numérique, est-on en train d’assister à une sorte de permutation des espaces public et privé ?» (p. 62) Des formules frappent : nous sommes tous «sous écoute électronique» (p. 67); «l’efficacité n’est pas la seule qualité qui fait l’urbanité» (p. 75); «Une ville, après tout, n’est pas un ordinateur» (p. 79).

Bref, y a de quoi réfléchir.

P.-S.—L’Oreille ne comprend toujours pas pourquoi posture serait plus juste que position ou sociétal plus significatif que social.

P.-P.-S.—Un collègue et néanmoins ami de l’Oreille, Marcello Vitali-Rosati, aurait sûrement à redire sur l’emploi du mot virtuel par Guillaume Éthier. (Vous réglerez ça entre vous, svp.)

 

Référence

Éthier, Guillaume, la Ville analogique. Repenser l’urbanité à l’ère numérique, Montréal, Atelier, coll. «Documents», 21, 2022, 91 p. Ill.

Crise de genre du jour

L’Oreille tendue blogue en ces lieux depuis le 14 juin 2009. Cette enseigne est féminine, mais l’auteur des textes est un homme. Rien de plus facile à découvrir : il suffit de cliquer, en haut à gauche, sur le bouton «À propos». Cela paraît clair. Pourtant…

L’Oreille est citée dans un mémoire de master de 2018 d’une façon qui la trouble dans son genre, pour paraphraser boiteusement Judith Butler.

Mémoire de master, Paris, 2018

Dans le texte, il est question d’une «[C]anadienne francophone» qui tiendrait «apparemment» le «blog» que vous êtes en train de lire. En note, cette «[C]anadienne francophone» devient un homme.

L’Oreille ne sait plus où elle en est. Devra-t-elle avoir recours au pronom iel, ainsi que le lui suggère @machinaecrire ? Il y a certain chroniqueur du Devoir que cela pourrait irriter.