«Au lieu d’en faire un fromage, une chronique et une crise de nerfs, vous n’aviez qu’à retourner la boîte, monsieur le chroniqueur…» (Pierre Foglia, «C’est pas pour me vanter», la Presse, 23 mai 2013, p. A5).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Au lieu d’en faire un fromage, une chronique et une crise de nerfs, vous n’aviez qu’à retourner la boîte, monsieur le chroniqueur…» (Pierre Foglia, «C’est pas pour me vanter», la Presse, 23 mai 2013, p. A5).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Ils sont partout.
En arts visuels, Michel de Broin en est un (le Devoir, 18-19 mai 2013, p. E3).
Son équivalent, au hockey, est Alex Kovalev (la Presse, 10 octobre 2012, cahier Sports, p. 2).
Magali Lemèle, c’est en théâtre (le Droit, 10 avril 2013, p. 43).
On en voit dans le personnel romanesque : ce serait le cas de Valentin Pescatore, dans Triple frontière de Sebastian Rotella (le Droit, 16 juin 2012, p. A12).
Le monde politique a les siens, Jean-Martin Aussant (Métro, 30 août 2012, p. 10) ou Jacques Parizeau (la Presse, 14 février 2013, p. A14).
À la télévision, Suzanne Clément en serait une (la Presse, 8 mai 2013, cahier Arts, p. 1).
Musicalement ? ATOM TM / Uwe Schmidt (la Presse, 3 mai 2013) comme Sylvie Laliberté (le Devoir, 3 octobre 2012, p. B10).
Littérairement ? Maurice Sachs (la Presse, 19 février 2013, cahier Arts, p. 3).
Ça se trouverait même dans les affaires et dans la police; tels seraient les cas d’Isabelle Hudon (les Affaires, 22 décembre 2012, p. 14) et de Matricule 728 (le Devoir, 16 octobre 2012, p. A7).
Un dernier exemple, pour clore en beauté : le fromage le Pionnier en est un «dans l’univers des fromages du Québec» (la Tribune, 10 décembre 2012).
On aura bien sûr reconnu l’électron libre.
Il est au Petit Robert : «personne qui agit de manière indépendante (par rapport à un ensemble, une institution)» (édition numérique de 2010).
Il est partout.
P.-S. — L’idée de cette entrée de blogue est venue à l’Oreille tendue à la lecture d’un tweet de @revi_redac : «L’électron libre ne serait pas le cousin de l’ovni littéraire ? #cliché #bebitte». La question, en effet, se pose.
[Complément du 2 juin 2014]
Ajout venu du tennis : «Federer tombe devant l’électron libre letton» (la Presse, 2 juin 2014, cahier Sports, p. 2).
[Complément du 27 décembre 2018]
Quand Jo Nesbø parle d’un «électron libre totalement imprévisible» (Macbeth, p. 73), ne fait-il pas dans le pléonasme ?
Référence
Nesbø, Jo, Macbeth, Paris, Gallimard, coll. «Série noire», 2018, 617 p. Traduction de Céline Romand-Monnier.
Autour de 9 h 20 ce matin, l’Oreille tendue participera, dans le cadre de l’émission radiophonique Médium large de Catherine Perrin (Radio-Canada), à une table ronde sur les mots et expressions que, les uns et les autres, nous ne pouvons plus souffrir. Ce n’est pas le choix qui va manquer.
[Complément du jour]
On peut (ré)entendre l’entretien ici.
L’Oreille tendue avait droit à trois expressions.
En deuxième place, elle est revenue sur son perroquet d’argent de 2012, le mot urbain — pour de nouveaux exemples, voir le blogue Vivez la vie urbaine —, puis, en troisième, sur l’expression faire du pouce sur.
En premier lieu, elle avait retenu les décaleurs temporels d’énoncés : tous ces mots qui servent à dire que l’on va parler, mais qui, du fait même de leur existence, retardent le moment où l’on va enfin dire ce que l’on aurait à dire. Les exemples sont nombreux : écoutez, j’ai le goût de vous dire que, je vous dirais que, je voudrais vous dire que, j’ai envie de vous dire que, j’aurais envie de vous dire que, on parle de, etc.
Ces décaleurs et urbain sont des médiatics, plus que faire du pouce sur.
Il a aussi été question de festif, de je l’aime d’amour, de problématique, de citoyen, de ça l’a, des internets, de lol, de au niveau de, de check, de l’avenir nous le dira, de songé, de 2.0, de trop c’est comme pas assez, de O My God, de dans mon livre à moi, de ça fait du sens, de dans le paysage, de péter une coche, de on s’entend, de moi, personnellement, je, de plusieurs autres mots et expressions.
Si l’on se fie au nombre de courriels d’auditeurs et à leurs commentaires, ce sujet a touché une corde très sensible.
[Complément du 2 janvier 2014]
L’Oreille vient de repérer un nouveau décaleur temporel d’énoncé : on va se le dire.
«En 60 minutes, les Montréalais ont perdu leurs bagarres, leur fierté et aussi le match» (la Presse+, 6 mai 2013). Puis, trois jours plus tard, leur place en séries. Saison terminée pour les joueurs des Canadiens de Montréal.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«J’ai pris mon courage à deux mains, ainsi que l’autobus et le métro depuis ma banlieue du West Island […].»
Marc Cassivi, «Hier encore…», la Presse, 23 avril 2013, cahier Arts, p. 5.
(Une définition du zeugme ? Par là.)