Un jour dans la vie de la ville urbaine

Les quotidiens de l’Oreille tendue, samedi dernier, l’ont ravie. Elle y a vu les titres suivants.

«Banlieue urbaine» (la Presse, 2 juin, cahier Maison, p. 1).

«Unique : des vidéocapsules urbaines sur le Web» (le Devoir, 2-3 juin, p. D2).

«Jungle urbaine… et brésilienne» (la Presse, 2 juin 2012, cahier Arts, p. 18).

Même Twitter s’y est mis, toujours samedi, @OursAvecNous rapportant avoir vu une pancarte sibylline durant la manifestation du jour : «Le CFU est fru.» Ce CFU serait le sigle du Cercle des fermières urbaines. Fru ? Frustré, bien sûr.

Ce sera l’urbanité, ou rien.

P.-S. — Quelle est cette «Banlieue urbaine» ? Laval.

Le (quasi-) zeugme du dimanche matin

«Agée de 20 ans, elle a terminé son secondaire à 18 ans. Elle admet que, depuis, elle a “fait du ski l’hiver et fait du surplace le reste du temps”.»

David Santerre, «Poker, ski et surplace. L’ex-copine de Jonathan Duhamel et ses coaccusés décrivent leur vie au juge», la Presse, 6 janvier 2012, p. A10.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Méfions-nous

Derrière les apparences se cachent parfois des choses troubles. Les journaux ne cessent de le répéter : là, c’est sombre.

«Le côté sombre de l’art public» (la Presse, 3 décembre 2011, cahier Arts, p. 20).

«Le côté sombre de Bobby Hull» (la Presse, 15 octobre 2011, cahier Sports, p. 3).

«Le côté sombre d’une grande actrice» (la Presse, 24 février 2011, cahier Arts et spectacles, p. 10).

«Le côté sombre de l’Ohio» (la Presse, 30 juillet 2010, cahier Arts et spectacles, p. 1).

«Le côté sombre d’une victoire» (le Devoir, 3 novembre 2009, p. A3).

«Le côté sombre du modèle» (la Presse, 6 décembre 2003, cahier Plus, p. 3).

«Le côté sombre de l’assiette» (la Presse, 20 juin 2009, cahier Cinéma, p. 6).

«Le côté sombre des Golden Globes» (la Presse, 21 janvier 2004, cahier Arts et spectacles, p. 1).

«Le “côté sombre” des nouvelles technologies» (la Presse, 15 mai 2006, cahier Auto, p. 5).

«Le côté sombre des nouvelles technologies» (le Devoir, 6 mai 2002).

«Le côté sombre de Stephen Harper» (le Devoir, 9 décembre 2008, p. A8).

Mais il n’y a pas que sombre. Il y a aussi obscur, négatif ou noir.

«Le côté obscur du cœur» (le Devoir, 21-22 août 2010, p. E7).

«Le côté obscur de Herbert Black» (la Presse, 26 novembre 2005, cahier Affaires, p. 1).

«Le côté obscur de Miami» (le Devoir, 29-30 juillet 2006, p. E5).

«Le côté obscur de Wall Street» (le Devoir, 15 septembre 2003).

«Le côté obscur de l’internet» (la Presse, 15 février 2010, cahier Affaires, p. 3).

«Le côté négatif de l’embourgeoisement» (la Presse, 21 novembre 2004, cahier Plus, p. 3).

«Le côté noir des femmes» (la Presse, 8 mars 2002).

Ce n’est pas rassurant tout ça.

Modeste suggestion

En première page du cahier «Sports» de la Presse du 30 novembre, ceci : «Poolers. Des joueurs à acquérir. D’autres à se départir.»

N’aurait-il pas fallu écrire D’autres à se départir de ?