100 – 40

Centennal : «Rare. Qui se fait, revient tous les cent ans. Exposition centennale. ? Qui couvre cent ans» (le Petit Robert, édition numérique de 2007).

Centennial : «adjective. of or relating to a hundredth anniversary : centennial celebrations. noun. a hundredth anniversary : the museum’s centennial. • a celebration of such an anniversary» (dictionnaire Apple, 2007).

Près de chez l’Oreille tendue, l’Académie centennale / Centennial Academy célèbre ses… quarante ans.

Académie centennale / Centennial Academy, Montréal, 2010

C’est beau l’espoir.

D’hier à today

Ronald King, dans la Presse du 26 juin 2010 :

Dites Roger…

Vous avez peut-être remarqué, comme moi, que dans la publicité de Coca-Cola traduite dans une maison québécoise, on nous parle de Roger Milla, avec Roger prononcé à l’anglaise. Or, Milla est camerounais et francophone. À la télé française, on parle de Roger à la française.

Il s’agit d’un cas de paresse et d’ignorance crasses. On aurait pensé que quelqu’un dans la maison aurait fini par comprendre et fait la correction avant la Fête nationale du Québec. Mais non.

Colonisés…

André Belleau, dans la revue Liberté en mai-juin 1980 :

pourquoi Bernard Derome tient-il tant à montrer qu’il sait l’anglais ? Pour être plus précis, qu’est-ce qui le fait, au Téléjournal, prononcer infailliblement «Rââbeurte Enn’drusse» les mots «Robert Andras» écrits sur une dépêche ? Ou «Pi-ss-bi-dji-mm» pour P.S.B.G.M. ? Et «Aille-âre-ré» toutes les fois qu’il lit I.R.A. ? C’est à ce point que ma mère, qui ignore l’anglais, manque chaque soir la moitié du Téléjournal.

[…]

Peu importe comment on essaie d’élucider l’effet Derome, il demeure, vu son caractère général, constant, et la façon dont il modifie la relation transactionnelle émetteur-auditeur, une manifestation indubitable de colonisation culturelle (éd. de 1986, p. 109 et p. 114)

Plus ça change…

 

Références

Belleau, André, «L’effet Derome ou Comment Radio-Canada colonise et aliène son public», Liberté, 129 (22, 3), mai-juin 1980, p. 3-8; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 82-85; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 107-114; repris dans Laurent Mailhot (édit.), l’Essai québécois depuis 1845. Étude et anthologie, Montréal, Hurtubise HMH, coll. «Cahiers du Québec. Littérature», 2005, p. 187-193; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 105-112. https://id.erudit.org/iderudit/29869ac

King, Ronald, «En route vers les octavos de final…», la Presse, 26 juin 2010, cahier Sports, p. 5.

Les mécontents urbains, bis

Le friforâll, publicité syndicale, 2010

L’Oreille tendue le disait le 3 mai : les membres du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal ne sont pas contents, d’où une première campagne de publicité (négative) sur le thème «Montréal, fais une ville de toi !».

Rebelote, avec des panneaux-réclames et un encart dans la Presse du 9 juin. «Quesséçâ ?», «çapâdallure» et «brochafoin» y sont toujours, mais ils sont rejoints par «friforâll» — comme dans «20 administrations municipales, c’est le friforâll».

«Friforâll» ? De l’anglais free for all : un laisser-faire extrême, genre, voire le bordel. Pour les syndiqués, ce ne serait pas une bonne chose (c’est le moins qu’on puisse dire).

Lost in translation

Arte Nova, Vinopack, contenant

Avant

The Vinopak™ container, is the simple and agreeable name given to this revolutionary packaging for high quality wines !

Après

Le contenant Vinopakmc, c’est le nom tout simple et amical que l’on donne à ce tout nouvel emballage révolutionnaire pour le vin de grande qualité.

Trouver le nom Vinopak «agréable», selon la version anglaise de ce texte autopublicitaire, est étrange, mais on laissera passer : tous les (dé)goûts sont dans la nature.

En revanche, le trouver «amical» ne paraît guère concevable à l’Oreille tendue.