Dictionnaire des séries 14

Pour gagner, une équipe a besoin que tous ses joueurs travaillent ensemble. Voilà pourquoi ceux-ci accordent autant d’importance à sa chimie. Exemples : «Une chimie s’est développée entre eux» (la Presse, 17 avril 2004, p. S5); «Son trio avait une telle chimie» (la Presse, 4 mai 2013, cahier Sports, p. 3).

Un passeur ou un marqueur, c’est bien. Un savant passeur ou un savant marqueur, c’est mieux. Écoutez le groupe Mes Aïeux, qui a chanté, dans «Le fantôme du Forum» (2008), les «feintes savantes du Gros Bill», Jean Béliveau.

Sur la glace, on n’en est pas encore aux nanotechnologies, mais tout, dit-on, se joue en une fraction de seconde. Qui la perd est mûr pour un renvoi dans les mineures, voire pour la retraite. C’est le signe qu’on ne peut plus suivre le jeu.

Les statisticiens auraient eux aussi leur mot à dire dans l’évaluation de certaines phases du jeu. Combien de fois entend-on, dans la description d’un match, que tel joueur a raté, cela va de soi, une passe à bas pourcentage ?

La médecine, elle, est malheureusement impuissante à guérir cette maladie printanière qu’est la fièvre des séries. Elle touche les individus aussi bien que leur communauté («Au printemps la fièvre est universelle / Pis i a juste une place où la glace i faut pas qu’à dégèle», Loco Locass, «Le but», chanson, 2009).

Le hockey est une science.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

Dictionnaire des séries 13

Vous et moi, nous avons un poids et une taille. Un joueur de hockey, lui, a un gabarit. Il est de coutume de dire qu’il vaut mieux avoir un gros gabarit qu’un petit gabarit. C’est comme ça.

Exemple : «L’équilibre et la profondeur avant le gabarit» (la Presse, 14 mai 2013, cahier Sports, p. 3).

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

Dictionnaire des séries 12

L’Oreille tendue, rédigeant son Dictionnaire des séries, devait nécessairement parler de hockey des séries.

Elle a (bien sûr) été scoopée par Jean Dion dans le Devoir du 7 mai :

Or donc, une bonne bataille générale entre Canadien et Sénateurs. Remarquez, on pourrait chipoter et dire qu’il s’agissait en fait de cinq bagarres individuelles puisqu’il n’y a pas eu de mêlée impliquant tout le monde où il aurait été loisible au combattant particulièrement salaud de s’en prendre à un rival par derrière, mais ne boudons pas notre plaisir de voir du hockey des séries, ainsi que le veut l’expression préférée des experts de tout acabit. Personne ne sait au juste en quoi le hockey des séries diffère du hockey ordinaire sinon que les experts semblent trois fois plus excités d’en voir et répètent trois fois plus souvent les mêmes commentaires qu’à l’accoutumée, mais il y a des choses qui ne s’expliquent pas, il faut les sentir ou c’est foutu, et le hockey des séries, ça se sent et c’est tout et il faut simplement savoir être en heureux d’en avoir.

[…]

Mais une chose essentielle demeure : le hockey des séries ne serait pas du hockey des séries sans déclarations des séries, de préférence faites avec une tête d’enterrement. Ainsi lundi, on retrouvait sur le site de RDS dans les Internets les titres suivants : Francis Bouillon, «C’est un nouveau match demain», Carey Price, «Nous sommes encore dans cette série», et Michel Therrien, «On doit se concentrer à jouer au hockey». De la très solide matière à réflexion au moment où le mental est si important («Têtes de séries», p. B6).

Ça, c’est du journalisme des séries.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

Dictionnaire des séries 11

«À chacun sa coupe Stanley
On est tous des guerriers»
Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», 1998

 

Tout le monde vous le dira.

Pour gagner, au hockey, il faut des buteurs, fussent-ils énigmatiques, des agitateurs, des plombiers, voire, malheureusement, des policiers. Et un excellent cerbère.

Mais il y a mieux encore : pour aller à la guerre, il vous faut des guerriers. On précise même qu’il y a mieux que le guerrier; il y a le vrai guerrier.

Tout le monde vous le dira : on ne peut pas compter sur un faux guerrier.

Est-ce le guerrier qui a manqué aux Canadiens de Montréal, éliminé hier soir par les Sénateurs d’Ottawa ? On ne saurait le dire.

Michel Roy, le Guerrier, 2007, couverture

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

Dictionnaire des séries 10

Au hockey, il est une façon par excellence de prouver sa détermination et son dévouement : il suffit de manger les bandes. Attention : il faut que ce soit un choix; il faut vouloir soi-même manger les bandes.

Si l’adversaire vous les fait manger, ça risque d’être la cata. Réjean Ducharme, dans Gros mots (1999), l’a bien vu : «Julien est sorti chercher des billets pour la partie, on joue contre les Bruins, qui vont nous faire manger les bandes, entre deux élans de Bobby Orr, s’il tient encore debout sur son malheureux genou, même s’il ne le gêne pas quand il vole…» (p. 271).

Qu’en sera-t-il ce soir entre les Canadiens de Montréal et les Sénateurs d’Ottawa ? Une chose est sûre : la table est mise.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

 

Référence

Ducharme, Réjean, Gros mots. Roman, Paris, Gallimard, 1999, 310 p.