En matière de langue, les clichés ont vie dure. Le français ? «La langue de Molière.» L’anglais ? «La langue de Shakespeare.» Etc.
Le français du Québec, là-dedans ? Première collecte, pas du tout exhaustive.
En chanson : «la langue de [Félix] Leclerc» (la Presse+, 4 mai 2023); «la langue de Malajube» (la Presse+, 24 juin 2023); «la langue de Pauline Julien» (la Presse+, 2 juillet 2023); «la langue de Plume Latraverse» (la Presse+, 16 juillet 2023); «la langue de [Gilles] Vigneault» (la Presse+, 28 août 2023).
En littérature : «la langue de Réjean Ducharme» (la Presse+, 14 mars 2009); «la langue de Molière, Tremblay ou Senghor» (le Devoir, 10 mai 2023); «la langue de Gaston Miron» (la Presse+, 18 juin 2023).
En science : «la langue de Marie-Victorin» (le Devoir, 22 février 2023).
Tendons l’oreille.
P.-S.—Oui, cela fait partie de la famille des P.Q.
Illustration : «Souvenir du Ier Congrès de la langue française en Amérique», 1912
Un fidèle informateur de l’Oreille tendue, l’Oreille québecquoise, habite la vieille capitale. Courriel d’icelui ce matin : «Vous le saviez ? Il y aura peut-être un tramway à Québec, à moins que l’on continue à faire dérailler le projet.»
De nombreux exemples accompagnent ce message.
«Le tramway de Québec pourrait-il dérailler ?» (Radio-Canada)
«Tramway : “Ça déraille !” déplore le PLQ» (le Soleil).
«L’harmonie déraille entre la CAQ et Québec» (le Devoir).
«À Québec, comment faire dérailler le tramway» (le Devoir, bis).
Jean Delisle et Hannelore Lee-Jahnke (édit.), Enseignement de la traduction et traduction dans l’enseignement, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, coll. «Regards sur la traduction», 1998, xvi/242 p. Ill. Préface de Maurice Pergnier.
[Complément du 9 février 2016]
Coup double !
Lazar, Gheorghe, «Les marchands de luxe, le luxe des marchands en Europe orientale. Le cas de la Valachie (XVIIe-XVIIIe siècle)», dans Natacha Coquery et Alain Bonnet (édit.), le Commerce du luxe, le luxe du commerce. Production, exposition et circulation des objets précieux du Moyen Âge à nos jours, Paris, Éditions Mare et Martin, 2015, p. 250 et suiv.
[Complément du 8 avril 2016]
Sur le mode ironique, cela donne ce constat, sous la plume de Patrick Nicol : «Certains d’entre nous [les professeurs de français dans les cégeps] sont devenus de véritables obsédés, des prosélytes, des névrosés du chiasme et du parallélisme, du parallélisme et du chiasme» («Ceux de 94», l’Inconvénient, 64, printemps 2016, p. 57-59, p. 58 : https://id.erudit.org/iderudit/82372ac). [Complément du 15 octobre 2022] Nicol reprend cette phrase sans son roman J’étais juste à côté (Montréal, Le Quartanier, «série QR», 176, 2022, 192 p., p. 56).
[Complément du 5 mai 2016]
Récolte du jeudi
«Fascinations des images, images de la fascination»
Le Meilleur Dernier Roman (2018), de Claude La Charité, peint le ridicule des mœurs universitaires, jusque dans les dérives titrologiques :
Notre collègue avait noté mentalement tous les ingrédients dans le but évident de reproduire la recette lorsqu’elle recevrait des chercheurs d’outre-Atlantique pour son prochain colloque Penser le changement, changer le pansement dans la littérature de l’extrême contemporain (p. 136).
«Guerres de la Révolution, révolution de la guerre, révolution de l’histoire de la guerre»
«Point de république sans démocratie, point de démocratie sans république ou l’apport de Bernard Gainot aux études sur les révolutions politiques de la fin du XVIIIe?siècle»