L’oreille tendue de… France Daigle

France Daigle, Petit crayon pour faire mine, 2024, couverture

«Le Réseau des sports diffuse les matchs du Roland-Garros à la télé. En principe, tout se passe en français. Je tends l’oreille en allant et venant dans mon logement, rassemblant le nécessaire puis m’installant/mince talent pour écrire. J’éteins le son. Je veux mettre au propre mes écrits récents. Parallèlement, dans mon esprit, il se dégage un autre petit dialogue, portant cette fois sur le tennis. Encore une fois, les mots et les pensées s’alignent en anglais. Encore ? Déjà !»

France Daigle, Petit crayon pour faire mine, Montréal, Boréal, 2024, 112 p., p. 40.

Cela peut en être un

Réjean Ducharme, Gros mots, 1999, couverture

Selon le Petit Robert (édition numérique de 2018), aria, pour «Embarras, ennui, souci, tracas», serait vieux. Le dictionnaire numérique Usito le dit familier : «Situation ou chose embêtante, compliquée.» Quoi qu’il en soit, le mot est fréquent au Québec.

Dans la presse : «Bref, j’haïs ça, le masque. C’est un aria» (la Presse+, 29 mars 2022).

Dans le roman : «Je sais l’aria que ce sera […]» (Gros mots, p. 135); «Aucun problème à faire demi-tour avec le pick-up, sauf qu’avec ma chaloupe pleine de matériel, ça a été tout un aria» (Cercles de feu, p. 118).

À votre service.

P.-S.—Quand l’Acadien Jean Babineau écrit harias (Gîte, p. 35), il s’appuie sur l’étymologie : «de l’ancien français harier “harceler, tourmenter”» (Usito).

 

Références

Babineau, Jean, Gîte, Moncton, Perce-Neige, coll. «Prose», 1998, 124 p.

Dimanche, Thierry, Cercles de feu. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 138, 2019, 438 p.

Ducharme, Réjean, Gros mots. Roman, Paris, Gallimard, 1999, 310 p.