Divergences transatlantiques 041

Hervé Bouchard, Numéro six, 2014, couverture

Soit le verbe renvoyer.

Le Petit Robert (édition numérique de 2014) lui connaît six sens : «Faire retourner (qqn) là où il était précédemment»; «Faire partir, en faisant cesser une fonction, une situation»; «Faire reporter (qqch.) à qqn»; «Relancer (un objet qu’on a reçu)»; «Adresser à (quelque autre destination plus appropriée, quelque personne plus compétente)»; «Remettre à une date ultérieure.» Antonyme (entre autres mots) : «Garder.»

Outre ses sens, il en est un autre au Québec. Exemple, tiré de Numéro six (2014) d’Hervé Bouchard :

Je suis sans estomac. J’ai renvoyé au pied des arbres, j’ai renvoyé au bord des coulées, j’ai renvoyé sur des capots de char au bord de la rue.

Le verbe renvoyer n’a qu’un objet direct.

J’ai les cheveux pleins de renvoyat, se plaint ma pauvre Clairon une fois.

Excuse-moi, je la prie. Je ne te visais pas. J’ai raté le singe Thérèse.

Ma Clairon, ma Clairon, je gémis.

Avec ma Clairon c’est embêtant parce que pour elle la bière descend tout le temps. Alors qu’au contraire, dans mon cas, ça remonte chaque fois (p. 111).

Oui : vomir. Comme hier.

 

[Complément du 7 juin 2016]

Dans le même ordre d’idées, cette interrogation de Pierre Peuchmaurd : «Un renvoi d’ascenseur, c’est quand on a envie de vomir ?» (p. 119)

 

Références

Bouchard, Hervé, Numéro six. Passages du numéro six dans le hockey mineur, dans les catégories atome, moustique, pee-wee, bantam et midget; avec aussi quelques petites aventures s’y rattachant, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 80, 2014, 170 p.

Peuchmaurd, Pierre, Fatigues. Aphorismes complets, Montréal, L’Oie de Cravan, 2014, 221 p. Avec quatre dessins de Jean Terrossian.