Chantons le hockey avec Richard Adams

Richard Adams, «Les Nordiques (C’est notre équipe à nous)», 1972, disque 45 tours

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Richard Adams, «Les Nordiques (C’est notre équipe à nous)», 1972

 

Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Partie après partie
Saison après saison
On sera là aussi
Pour acclamer l’action
Pour acclamer l’action
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Un jeu qu’on prend à cœur
Pour nos porte-couleurs
Êtes-vous prêts à crier ?
On va compter des buts
On va compter des buts
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Malgré tous les coups durs
Ces gars-là vont lutter
Et compter, j’vous l’assure
Pour finir les premiers
Pour finir les premiers
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
«Lance et compte»
[Bruits de foule]
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là on est fier d’eux
Les Nordiques, c’est notre équipe à nous
Tous ces gars-là

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Chantons le hockey avec Mononc’ Serge et Anonymus

Mononc’ Serge et Anonymus, Métal canadien-français, 2024, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Mononc’ Serge et Anonymus, «La bataille du Vendredi saint», Métal canadien-français, 2024

 

[Bruits de foule]
[Na-na-na hey hey goodbye]
[Annonceur]
Les Nordiques sont en visite au Forum de Montréal pour éviter l’élimination au sixième match du deuxième tour des séries. L’animosité qu’il y a entre les deux équipes atteindra un sommet.]
[But but but etc.]
20 avril 84
Su’à rue Sainte-Cat’
Le Forum de Montréal c’est la place
Les Canadiens pis les Nordiques sont s’à glace
À part le match dans le Haut-Canada
On parle d’une épopée des plus brillants exploits
Ben ce soir-là les exploits brillants
J’t’dis qu’y en a eu sur un moyen temps
À fin d’la deuxième les gants tombent
Ça varge ça fesse c’est l’hécatombe
Ça crie dans les rouges dins bleus pis dins blancs
Les fantômes du Forum ont soif de sang
C’est une porcherie un abattoère
C’est le meilleur show qu’on a jamais pu vouère
Le monde on fesse [?] à grands coups d’poings
C’est la bataille du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint

[René Lecavalier]
En c’qui concerne les pénalités, il faudrait vraiment que les trois quarts des joueurs reçoivent des pénalités de match. Ça n’a aucun sens.]

À c’que j’sache
Aucun aut’ match
De la LNH
N’a été aussi trash
Enfin en v’là du hockey authentique
Pas d’hostie d’patinage artistique
C’est le jour de glouère
Le jour du siècle
Le meilleur moment de l’histoère du Québec
Devoir de mémoère je m’en souviens
De la bataille du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
Quand les rasés [?] ont pus siffler Jeesus
[?] ç’a pissé [?] laisser faire comme un ostie de minus
Mario Tremblay c’pas d’même qu’y aurait agi
Pis y leur aurait cassé l’nez comme à Peter Stastny
À la bataille
Du Vendredi saint
À la bataille
Du Vendredi saint
À la bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint

 

P.-S.—Cette célèbre bagarre sportive est aussi évoquée par des poètes, par exemple Maxime Catellier, dont voici quelques vers : «nordiques versus canadiens / sur la glace bleue du forum / s’affrontent en ce vendredi saint / pour savoir qui mange la pomme» (Mont de rien, p. 37-38). Pour sa part, Jay Baruchel en offre une (interminable) description dans Born into It. A Fan’s Life (2018, p. 183-206).

 

 

Références

Baruchel, Jay, Born into It. A Fan’s Life, Toronto, Harper Avenue, 2018, 249 p.

Catellier, Maxime, Mont de rien. Roman en trois périodes et deux intermèdes, Montréal, L’Oie de Cravan, 2018, 123 p.

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Chantons le hockey avec Mario Chénard et France Duval

Mario Chénard et France Duval, «Nordiques jusqu’au bout !», 1985, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Mario Chénard et France Duval, «Nordiques jusqu’au bout !», 1985

 

Les rues de la capitale s’embourbent
Y a de l’électricité dans l’air
Les lignes ouvertes, les prédictions
Animent les conversations
Nordiques, Nordiques, Nordiques, Nordiques
Le Colisée ouvre ses portes
Le sixième joueur fait son entrée
Tous nos espoirs sont sur la glace
On sent monter l’enthousiasme
Nordiques, Nordiques, Nordiques, Nordiques
Oui jusqu’au bout
Comptez sur nous
Québec est dans la course
Nordiques, Nordiques, Nordiques
Jusqu’au bout
Se mêlant au feu de l’action
La vague humaine est repartie
La lumière rouge fait sensation
Et de la foule monte un grand cri
Nordiques, Nordiques, Nordiques, Nordiques
Oui jusqu’au bout
Comptez sur nous
Québec est dans la course
Nordiques, Nordiques, Nordiques
Jusqu’au bout
Nordiques, Nordiques, Nordiques, Nordiques
Oui jusqu’au bout
Comptez sur nous
Québec est dans la course
Nordiques, Nordiques, Nordiques
Jusqu’au bout
Québec est dans la course
Avec les Nordiques
Jusqu’au bout
Jusqu’au bout

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Jazzer le hockey

Hugo Blouin, Sport national, 2023, pochette

«Le but !
But, but, but, but, but !»

L’Oreille tendue s’intéresse aux liens entre sport et culture au Québec. Elle a écrit, entre autres sujets, sur des icônes sportives — Maurice Richard, Jean Béliveau, Guy Lafleur —, sur les relations entre bande dessinée et hockey, et sur la chanson et ce sport.

Elle se devait d’écouter le plus récent album du compositeur et contrebassiste Hugo Blouin, Sport national (2023).

Blouin n’est (n’était ?) pas un amateur de hockey : les onze pièces «de musique de chambre de hockey» qu’il vient de lancer «suivent [sa] découverte fascinée de ce sport et de cet objet culturel», à la «manière d’un documentaire» (livret de l’album). Il n’est donc pas obsédé — comme l’est parfois l’Oreille — par la langue de puck ou — comme le sont certains — par les arcanes du sport.

Il met en scène des événements largement connus : l’équipe des Canadiens de Montréal est créée en 1909, comme le rappelle «Sport national»; l’émeute du 17 mars 1955 à la suite de la suspension de Maurice Richard est évoquée dans «La soupape» et dans «Ne plus causer de trouble»; la série de 1972 (dite «du siècle») entre les Canadiens et les Soviétiques, ces «robots», se retrouve dans «Attaboy» (en français, en anglais et en russe), dans «God is Canadian» (en anglais) et dans «This is War» (en anglais et en français). Blouin sait qu’il y a eu récemment une équipe de la Ligue nationale de hockey à Québec, mais qu’il n’y en a plus : «Ce n’est pas une séparation / Ce n’est pas un divorce / C’est une mort» («Le glas»).

Relevant du jazz, les chansons sont toutes interprétées par Julie Hamelin, souvent accompagnée par un chœur, sauf la dernière, «Ne plus causer de trouble». (L’Oreille doit confesser un tout petit chagrin : au «trouble» de cette version, elle aurait préféré le «troubbe» d’origine.) La plupart des pièces s’appuient, de façon plus ou moins importante, sur des «repiquages» d’extraits sonores : reportages télévisés (Radio-Canada, CBC, etc.), documentaires, vox-pop, conférences de presse (Pierre Elliott Trudeau, Phil Esposito). On reconnaît aussi bien Marc Bergevin que Foster Hewitt, Jean St-Onge et Kim Saint-Pierre. Des paroles sont tirées de déclarations officielles, d’entrevues, de chroniques, de reportages, de tribunes téléphoniques ou d’histoires du sport. Olivier Niquet a collaboré à «Ça sent la coupe», en fournissant «les propos de nos hommes de hockey préféré», propos tous moins glorieux les uns que les autres.

Des choses sont inattendues. En néophyte, Blouin n’a pas de prévention envers le hockey féminin : «Manon» rappelle les souvenirs de la carrière de Manon Rhéaume et les niaiseries sexistes auxquelles elle a dû faire face; «Le but» fait entendre la victoire en prolongation de l’équipe féminine canadienne contre l’équipe américaine aux jeux Olympiques de Sotchi en 2014. «Sport national» s’appuie sur un court métrage assez peu connu des amateurs de sport, Un jeu si simple, de Gilles Groulx (1964). Faire chanter la violence et les bagarres par une voix féminine donne un air d’étrangeté aux propos des goons : «Lachez pas, y faut toutes les tuer» («Pas des mitaines»). Peu de joueurs sont nommés, alors que plusieurs des chansons enregistrées multiplient traditionnellement ce genre d’allusions. Tout cela est bienvenu.

Bref, foi d’Oreille, c’est à mettre entre entre toutes (les oreilles).

P.-S.—Elle est un peu perplexe devant le refrain de «Sport national» : «Bassin ! Bassin !»

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Benoît Melançon, Langue de puck. Abécédaire du hockey, 2014, couverture