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3000e livraison, logo

 

L’Oreille tendue en est aujourd’hui à son 3000e billet. Pour l’occasion, elle a répondu aux questions de son collègue, et néanmoins ami, Marcello Vitali-Rosati sur son histoire, sa nature, son avenir. C’est ici et ça dure 50 minutes.

L’introduction sonore est de Charles Malo Melançon.

P.-S. — L’Oreille demande votre indulgence pour son emploi abusif de donc et pour ses bruits de gorge. Elle ne le fera plus.

 

Références

Francard, Michel, «Vous avez de ces mots…», chronique du quotidien le Soir (Bruxelles).

Laberge, Clément, «Les blogues comme des bouteilles à la mer», blogue Jeux de mots et d’images. Le blogue personnel de Clément Laberge, 7 janvier 2017.

L’Oreille tendue

«La langue de Tintin» [Un texte corrigé], 24 octobre 2009.

«Du postcool» [Le swag], 12 avril 2011.

«Histoire de la littérature 101» [La 1000e entrée : l’École de la tchén’ssâ], 19 mai 2012.

«Pourquoi bloguer» [La 2000e entrée], 24 septembre 2014.

Thérenty, Marie-Ève, «L’effet-blog en littérature. Sur l’Autofictif d’Éric Chevillard et Tumulte de François Bon», Itinéraires. Littérature textes cultures, 2, 2010, p. 53-63. https://doi.org/10.4000/itineraires.1964

Vignola, Éric, «Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue», Montréal, Université de Montréal, mémoire de maîtrise, juillet 2009, x/114 p. https://doi.org/1866/3754

Sound Icon / Icône du son

Les néologismes du numérique et du vendredi matin

La langue du numérique ne cesse de s’enrichir de nouveaux mots. On en trouvera huit ci-dessous, certains récents, d’autres un peu moins.

Comment appeler «un projet d’infrastructure en ligne ayant pour but d’ouvrir la voie à des opportunités nouvelles d’étude des mots qui transportent les gens à la fois au et sur le Canada» ? Un collaboratoire.

Ce serait, en quelque sorte, le contraire du putaclic, ainsi défini par le quotidien belge le Soir : «Dont le titre ou le résumé ont un caractère racoleur, de manière à provoquer une diffusion virale.»

Si vous fréquentez la réacosphère et si cela vous gêne, pourquoi ne pas en imputer la responsabilité au putaclic ou à la naviguerrance, le «fait de passer du temps à naviguer au hasard sur Internet, d’errer de lien en lien, de s’égarer dans les dédales du Web, se laissant distraire par l’information quasi illimitée disponible, au point d’en oublier l’objet de sa recherche initiale» (dixit l’Office québécois de la langue française) ? Profitez de l’occasion pour vous plaindre de la fragmentation, notamment idéologique, de la Toile, le Splinternet.

Quoi qu’il en soit, évitez la pornovengeance et le shitposting (sur les réseaux sociaux, reprendre et diffuser des images sans grande qualité visuelle et sans rapport avec la discussion en cours).

Au besoin, consultez des Numéricains.

Parodie du jour

L’Oreille tendue a déjà eu l’occasion, ici et , de parler des conférences TED (Technology, Education, Design), les fameux TED Talks. À une époque, elle en a regardé plusieurs. Elle avait apprécié les propos d’Erin McKean sur la lexicographie…

…de même que les sculptures mobiles créées par Arthur Ganson.

Cela dit, les TED Talks ont leurs détracteurs, qui leur reprochent de transformer la science en divertissement.

L’animateur de télévision Jon Oliver, pour sa part, a choisi la parodie.

L’Oreille est particulièrement sensible au passage où le (faux) homme de science explique que le simple fait de porter un sarrau («lab coat») vous vaut un considérable capital scientifique. C’est, selon l’Oreille, pourquoi les humanités et les sciences sociales sont si mal traitées dans les communications publiques des universités : pas de sarrau, pas d’image à promouvoir.

 

[Complément du jour]

Deux choses.

Sur Twitter, @Doctorakgo (merci) attire l’attention de l’Oreille sur une «stéréotypologie» des Ted Talks, produite par la CBC. Elle est proche, par l’esprit, de la vidéo de Jon Oliver.

L’Oreille découvre que l’Office québécois de la langue française n’approuve pas l’emploi du mot sarrau dans le contexte évoqué ci-dessus. C’est comme ça.

Wikipédia et la mort

L’Oreille tendue mène toute une série de batailles qu’elle sait perdues d’avance : contre l’emploi absolu du verbe quitter, contre la problématique et contre l’euphémisation de la mort (les gens meurent; dans la langue courante, ils ne décèdent pas).

Elle vient cependant de se trouver une alliée inattendue en Wikipédia, à l’article «Mort vs décédé», rubrique «Style encyclopédique». On y lit notamment ceci : «Dans une rédaction encyclopédique, il vaut mieux parler de la “mort” de quelqu’un que de son “décès”. En effet, le mot “décès” est un terme juridique et administratif (acte de décès) […].» Suivent quelques exemples assez réjouissants, où décéder ne peut pas remplacer mourir, par exemple celui-ci : «Le roman de Colleen McCullough paru en 1977 a pour titre Les oiseaux se cachent pour mourir et non pas Les oiseaux se cachent pour décéder

Ne nous réjouissons pas trop vite : «N’étant pas une règle ou une recommandation, cette page ne représente pas forcément l’opinion de la communauté, mais avant tout celle de ses auteurs.»

Réjouissons-nous quand même un tout petit peu.