Citation conjugale du jour

Mlle L. Nitouche, l’Ami des salons, 1892, page de titre

 

«En famille, une femme dit : Mon mari. Dans le monde elle dit : Monsieur un tel. Et d’un autre côté, un mari dit : Ma femme. Le mot “mon épouse” est ridicule.»

Mlle L. Nitouche, l’Ami des salons, Montréal, Librairie Beauchemin limitée, 1892, 95 p., p. 60-61.

Qu’arrive-t-il au huard par les temps qui courent ?

Un huard, le dollar canadien

 

Il…

…«profite du malheur des autres» (la Presse, 22 juillet 2011, p. A1).

…«poursuit son envol» (la Presse, 18 février 2011, cahier Affaires, p. 11).

…«joue les Icare» (la Presse, 9 février 2011, cahier Affaires, p. 10).

…«chauffe le dollar américain» (la Presse, 15 octobre 2010, cahier Affaires, p. 7).

…«flirte avec la parité» (la Presse, 15 octobre 2010, cahier Affaires, p. 1).

Une chose est sûre, peut-être : «Rien n’empêchera le huard de voler plus haut» (le Devoir, 19 octobre 2010, p. B1), même s’il est «ballotté» (la Presse, 7 octobre 2010, cahier Affaires, p. 2).

Voilà un plongeon arctique auquel il arrive bien des aventures.

N.B.—Pour mieux saisir la valeur du mot, revenir ici.

Question de graphie

On voit kossé : «L’évaluation des chargés de cours : “kossé que ça donne ?”» (Cité éducative, avril 2001).

On voit quossé, notamment dans le Dictionnaire québécois instantané cosigné par l’Oreille tendue en 2004.

On voit quecé, parfois précédé de de : «Haïti en folie. Pawol chouchoun ? De quecé ?» (la Presse, 22 juillet 2011, cahier Arts et spectacles, p. 6).

On voit quessé : «Quesséçâ ?» (publicité du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal, 2010); «Si j’fais pas ça, stie d’tabarnak, quessé m’as faire, crisse ?» (Simon Boudreault, Sauce brune, p. 81).

On voit kessé : «Kessé tu veux répondre à ça ?» (sur Twitter, hier soir).

Bref, cette forme, mise pour ce que ou qu’est-ce que, n’a pas de graphie fixe.

Ça fait désordre.

 

[Complément du 24 janvier 2015

Histoire de simplifier la vie de ses lecteurs, le Devoir des 24-25 janvier 2015 propose une traduction instantanée du terme (p. C2).

 

Le Devoir, 24-25 janvier 2015, p. C2

 

Références

Boudreault, Simon, Sauce brune, Montréal, Dramaturges éditeurs, 2010, 137 p.

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Benoît Melançon, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, 2004, couverture

La grammaire d’ici

Matthieu Proulx est des plus récents élus de la confrérie montréalaise des joueurnalistes. L’ancien maraudeur des Alouettes de Montréal — c’est du football canadien, donc américain, en quelque sorte — commente maintenant l’actualité de ce sport dans les pages de la Presse.

Sa contribution du 16 juillet était consacrée au quart-arrière Anthony Calvillo. On y lisait ceci :

Alors qu’il commençait à apprendre les subtilités du football canadien j’amorçais mon apprentissage de la grammaire québécoise (cahier Sports, p. 5).

L’Oreille tendue ignore beaucoup de choses du football, mais elle sait qu’il n’existe pas de «grammaire québécoise» (qu’on se rassure : elle voit bien qu’il s’agit de faire un jeu de mots avec «football canadien»). Souhaitons que Matthieu Proulx soit meilleur joueurnaliste que linguiste.

Enfin !

Le banquier de l’Oreille tendue lui écrit :

Banque nationale, publicité, 2011

Grand merci à lui. Elle ne savait même pas qu’elle avait «un bancaire», encore moins qu’elle pouvait lui faire des choses en ligne.

On n’arrête pas le progrès.