Hausse de la valeur du mélange

Prenez le Devoir du 29 juillet 2011 à la page B5.

Lisez la légende de la photo du haut : «The Barr Brothers offre une musique métissée plutôt personnelle, avec une base de chanson folk.»

Lisez la légende de la photo du bas : «Les compositions d’Akido témoignent d’un présent métissé auquel s’abreuve avec intelligence ce créateur originaire de Québec.»

Investissez dans le métissé : son cours est à la hausse.

Parfum d’essence

Pédale d’accélérateur

Tout un chacun le sait : il ne faut pas s’énerver, il importe de garder son calme, il n’est pas bon de s’emporter — bref, il faut respirer par le nez.

Une autre expression québécoise, moins courante, exprime le même souhait de contrôle de soi. Elle vient du lexique de l’automobile.

L’Oreille tendue en trouve un exemple dans un twitt récent d’@OursAvecNous : «Une page Fb pour la démission de Beauduin “n’a fait qu’accélérer la dégradation de la programmation” ? Prenez votre gaz égal, siouplè.»

Prendre son gaz égal : ne pas appuyer indûment sur le champignon.

Joli.

 

[Complément du 10 décembre 2024]

Découverte sur Twitter, la version rurale non motorisée : «Enlève une bûche (du poêle).»

Villégiature linguistique

Pour ses vacances annuelles, l’Oreille tendue a quitté son pavillon montréalais avec femme, progéniture et caniche royal à destination de la Gaspésie.

Pour se rendre dans cette péninsule québécoise, il faut rouler longtemps. Avant d’y pénétrer, on doit notamment traverser la région du Bas-du-Fleuve. C’est alors qu’on découvre qu’elle a une «capitale touristique», en l’occurrence Le Bic. Ça ne fait toujours qu’une capitale québéco-canadienne de plus.

À quelques jours près, la famille entière aurait pu emprunter le «sentier de la bouette» (le Devoir, 2 août 2011, p. A1), celui qui, à marée (très) basse, permet d’avoir accès à l’île Verte, à pied, à partir de la côte, entre Rivière-du-Loup et Trois-Pistoles. (Bouette ? Le mot désigne, au Québec, la boue. S’agissant de ce «sentier», on y trouve en fait surtout de la vase.)

Eût-elle été pâle des genoux, l’Oreille aurait pu s’arrêter dans une clinique médicale de Matane. On assure que le service y est rapide.

Clinique Sang délai, Matane, 2011

Le point de chute de cette année était Les Méchins, secteur Les Îlets, à 675 kilomètres à l’est du mont Royal. Sur ce village, on se contentera de deux remarques, l’une sociologique, l’autre onomastique.

On déplorera, d’une part, que la grande criminalité sévisse jusque dans ce hameau. C’est du moins ce que l’on peut croire devant telle (légitime) demande.

Poubelles, «Ne pas voler», 2011

D’autre part, on n’oubliera pas que les habitants des Méchins sont des Méchinois. On n’ose imaginer ce qu’un restaurateur cantonais amateur de mauvais jeux de mots pourrait faire de pareil gentilé.

P.-S. — Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? La famille a aussi poussé une pointe jusqu’à Exploramer, le «complexe d’activités axé sur le milieu marin du Saint-Laurent», de Sainte-Anne-des-Monts. On y a constaté, non sans étonnement, que le plus célèbre des mots «mots de quatre lettres» en anglais y serait d’usage commun. (Non, ce n’est pas «love».)

Exploramer, panneau explicatif, 2011

Citation conjugale du jour

Mlle L. Nitouche, l’Ami des salons, 1892, page de titre

 

«En famille, une femme dit : Mon mari. Dans le monde elle dit : Monsieur un tel. Et d’un autre côté, un mari dit : Ma femme. Le mot “mon épouse” est ridicule.»

Mlle L. Nitouche, l’Ami des salons, Montréal, Librairie Beauchemin limitée, 1892, 95 p., p. 60-61.

Qu’arrive-t-il au huard par les temps qui courent ?

Un huard, le dollar canadien

 

Il…

…«profite du malheur des autres» (la Presse, 22 juillet 2011, p. A1).

…«poursuit son envol» (la Presse, 18 février 2011, cahier Affaires, p. 11).

…«joue les Icare» (la Presse, 9 février 2011, cahier Affaires, p. 10).

…«chauffe le dollar américain» (la Presse, 15 octobre 2010, cahier Affaires, p. 7).

…«flirte avec la parité» (la Presse, 15 octobre 2010, cahier Affaires, p. 1).

Une chose est sûre, peut-être : «Rien n’empêchera le huard de voler plus haut» (le Devoir, 19 octobre 2010, p. B1), même s’il est «ballotté» (la Presse, 7 octobre 2010, cahier Affaires, p. 2).

Voilà un plongeon arctique auquel il arrive bien des aventures.

N.B.—Pour mieux saisir la valeur du mot, revenir ici.