«#lapresseplus manque une belle occasion de zeugme : “Sans Séguin et sans regrets” au lieu de “Sans Séguin ni regrets”» (@bauer_olivier).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«#lapresseplus manque une belle occasion de zeugme : “Sans Séguin et sans regrets” au lieu de “Sans Séguin ni regrets”» (@bauer_olivier).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
En première page du cahier B du Devoir des 29-30 mars 2014, un article intitulé «La torture, un mal persistant», accompagné d’une photo de victime de torture. En page B2, la suite de l’article, avec la photo d’un centre de torture dans le nord de l’Irak.
En page B4, on lit l’éditorial de Bernard Descôteaux, «Bilinguisme libéral». Ses premiers mots ? «Le chef du Parti libéral, Philippe Couillard, a été soumis littéralement à la torture dans le deuxième débat des chefs tenu à TVA jeudi.»
«Littéralement», dans ce contexte, n’était peut-être pas l’adverbe à utiliser.
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Dans le même quotidien, on a inséré un encart publicitaire des Éditions du Boréal. On y découvre que Katia Gagnon fait paraître Histoires d’ogre, «un roman qui se lit comme un polar» (p. 6). Question : existe-t-il des polars qui se lisent comme des romans ?
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La section des sports de la Presse du jour nous rappelle que les Canadiens de Montréal — c’est du hockey — jouent à l’extérieur de la ville : «Un long périple qui comprend deux matchs, ce soir contre les Panthers, puis mardi soir à Tampa Bay contre le Lightning» (p. 5). Bref, ils sont en Floride.
Périple est déjà exagéré. Long périple, encore plus.
Il est vrai le même journal a déjà parlé de petit périple.
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Trois de ses pages sont réservées au «charme renversant de la soupe ramen» (cahier Gourmand, p. 1-3). On y recommande le restaurant Momofuku de Toronto : «De l’asiatique-funky trippant» (p. 3). Bel exemple de langue de margarine.
L’Oreille se permet à son tour une recommandation, lexicale celle-là : le mot raménothèque.
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«Québec inc.» est un synonyme d’entrepreneuriat québécois. Le cahier «Affaires» de la Presse nous fait entrer dans sa psyché : «Souverainistes en affaires : le tabou du Québec inc.» (p. 3). Qu’on se le dise, mais qu’on n’en parle pas.
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Vive le quatrième pouvoir.
«D’origine inconnue, l’amusante locution [«lâche pas la patate»] a de la gueule, et même une chanson» (le Devoir, 8-9 mars 2014, p. F6).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Sur Twitter, ce matin, @NieDesrochers indiquait la parution d’un article de Yannick Cochennec de slate.fr intitulé «Pourquoi les journalistes sportifs tutoient-ils les champions ?»
L’auteur s’interroge sur cette pratique en France, mais quiconque suit les sports dans les médias québécois (radio, télévision, Internet) s’est déjà posé la même question : pourquoi, en effet ?
Réponse du journaliste Guy Barbier :
Le journaliste fait partie du cercle intime, il l’affirme. Le tutoiement à la télé, c’est la même chose, mais puissance 10. Autrement dit : vous devant votre télé, sur votre canapé, vous n’êtes que spectateurs. Nous journalistes et «amis», nous sommes acteurs. Les champions et nous, c’est en quelque sorte un peu pareil. Et ça peut impressionner.
Il en faut parfois bien peu pour impressionner.
À intervalles parfaitement irréguliers (2009, 2010, 2011, 2013), l’Oreille tendue trie le contenu de sa corbeille de à saveur, cette obsession québécoise.
Ses trouvailles (façon de parler) ?
«USA : ce Satan avec les traits d’Obama finalement retranché d’une télésérie à saveur biblique» (@rdimatin).
«Nouveau blogue à saveur internationale : celui de @Ydb (Yanik Dumont Baron) à Washington» (@JeanFrederic_LT).
«Syrie : une révolution à saveur de crise humanitaire sans fin» (le Devoir, 26 août 2013, p. A7).
«projet d’adressage [numérique] à saveur géographique et culturelle» (le Devoir, 6 mai 2013, p. A2).
«Le documentaire à saveur écologique constitue un genre en soi […]» (le Devoir, 4-5 mai 2013, p. E10).
«Des chansons populaires à saveur country» (la Presse, 1er mai 2013, cahier Arts, p. 2).
«Affrontements et crise à saveur linguistique en Ukraine» (le Devoir, 5 juillet 2012, p. A5).
«Ouf, quelle intéressante Journée mondiale de la traduction, à saveur interassociative ! À l’année prochaine ?» (@patoudit)
Des heures de plaisir à saveur lexicale.