Demain, le 21, à midi, l’Oreille tendue sera au Centre interuniversitaire d’études québécoises de l’Université du Québec à Trois-Rivières, histoire de causer de Maurice Richard. Avis aux intéressés.
Le sport et la vie
L’US Open — c’est du tennis — vient de se terminer. Souvenir de lecture sportive.
Le 20 août 2006, David Foster Wallace publie son «Federer as Religious Experience» dans The New York Times. Dans une des copieuses notes de son texte — il aime les notes, et longues —, il avoue son bonheur de voir jouer Federer à Flushing Meadows : il ressent «a feeling of deep personal privilege at being alive to get to see this»; il se sent privilégié d’être en vie et de pouvoir admirer ce joueur.
Il y a trois ans cette semaine, le 12 septembre 2008, David Foster Wallace se suicidait.
P.-S. — Aussi sur Federer, le site du New Yorker, en date du 11 septembre, offre une brillante analyse, signée Nick Paumgarten, «Big Shot».
Proposition de correction
L’Oreille tendue n’hésite pas à se répéter : une minuscule et une majuscule, ce n’est pas la même chose. Exemple.
Quand on lit dans Polynie de Mélanie Vincelette (2011) la phrase «Sur la croix de bois que l’on préparait pour lui, son père avait fixé un autocollant du club de hockey canadien» (p. 198), on peut être étonné. Il y aurait donc un seul «club de hockey canadien» ? Non, bien sûr. Corrigeons : Club de hockey Canadien, celui de Montréal. Voilà qui est compréhensible.
À votre service.
Référence
Vincelette, Mélanie, Polynie, Paris, Robert Laffont, 2011, 213 p.
Néologisme du jour
Tonitruance : plusieurs dictionnaires Web le connaissent, mais pas les usuels que l’Oreille tendue a sous la main.
Le mot est néanmoins sous la plume de Jean-Marc Huitorel, dans son magnifique et passionnant ouvrage sur l’art contemporain et le sport, la Beauté du geste : «Quant aux planches à voile [de Gérard Deschamps], elles constituent un formidable point de jonction entre les constituants mêmes de la peinture et les joyeuses tonitruances de l’époque» (p. 76).
Adopté.
P.-S. — Comme dans le plus récent L’art est un sport de combat, il est déjà question de «lutte d’appartement» dans l’ouvrage de 2005 (p. 155).
Référence
Huitorel, Jean-Marc, la Beauté du geste. L’art contemporain et le sport, Paris, Éditions du regard, 2005, 214 p. Ill.
Huitorel, Jean-Marc, Christine Mennesson et Barbara Forest, L’art est un sport de combat, Calais et Arles, Musée des beaux-arts de Calais et Analogues, maison d’édition pour l’art contemporain, 2011, 127 p. Ill. Édition bilingue français-anglais.
La grammaire d’ici
Matthieu Proulx est des plus récents élus de la confrérie montréalaise des joueurnalistes. L’ancien maraudeur des Alouettes de Montréal — c’est du football canadien, donc américain, en quelque sorte — commente maintenant l’actualité de ce sport dans les pages de la Presse.
Sa contribution du 16 juillet était consacrée au quart-arrière Anthony Calvillo. On y lisait ceci :
Alors qu’il commençait à apprendre les subtilités du football canadien j’amorçais mon apprentissage de la grammaire québécoise (cahier Sports, p. 5).
L’Oreille tendue ignore beaucoup de choses du football, mais elle sait qu’il n’existe pas de «grammaire québécoise» (qu’on se rassure : elle voit bien qu’il s’agit de faire un jeu de mots avec «football canadien»). Souhaitons que Matthieu Proulx soit meilleur joueurnaliste que linguiste.