«Car comme pour les meilleurs domestiques, l’art des vrais serveurs, c’est de tendre l’oreille.»
Amor Towles, Un gentleman à Moscou, Paris, Fayard, 2018. Traduction de Nathalie Cunnington.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Car comme pour les meilleurs domestiques, l’art des vrais serveurs, c’est de tendre l’oreille.»
Amor Towles, Un gentleman à Moscou, Paris, Fayard, 2018. Traduction de Nathalie Cunnington.
La 455e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.
La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 53 423 titres.
Illustration : «Écritures», gravure d’Aubin, deuxième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1763, planche III
La semaine dernière, l’Oreille tendue publiait, dans la Presse+, un texte sur la langue de quelques publicités télévisuelles québécoises.
Aujourd’hui, entre 14 h et 15 h, elle sera au micro de Marie-Louise Arsenault, à l’émission radiophonique Plus on est de fous, plus on lit ! (Radio-Canada), pour discuter de ce texte.
Vous vous demandez pourquoi, dans l’édition française de 1997 de la Conjugaison pour tous (le Bescherelle), il y a des verbes dits «québécois» qui vous étonnent (affarmir, xaminer) ? Vous ne comprenez pas comment le français québécois de Sous les vents de Neptune (2004) de Fred Vargas peut être aussi bizarre ? L’accent de Marion Cotillard dans Rock’n’roll, le film de Guillaume Canet (2017), ne vous convainc pas ?
Allez lire, de Nadine Vincent, «Qu’est-ce que la lexicographie parasite ? Typologie d’une pratique qui influence la représentation du français québécois» (Circula. Revue d’idéologies linguistiques, 11, printemps 2020, p. 106-124). Vous y verrez que tout est affaire de sources. Quand on ne choisit pas les bonnes, ça peut causer toutes sortes d’incohérences.
En une formule : «pour reproduire le français du Québec, les Français pointés du doigt se sont parfois basés sur des sources québécoises inadéquates» (p. 108).
En quelque synonymes : «clichés» (p. 115), «inexactitudes» (p. 115), «stéréotypes» (p. 122), «idées préconçues» (p. 122).
À lire.
P.-S.—Cela ne peut probablement pas expliquer tout ce qui se trouve ici dans la rubrique «Ma cabane au Canada».
Le fabricant automobile Dodge semble vraiment croire que ses camions peuvent avoir des «compétences».
Dans une autre publicité télévisuelle, un couple parle de ses voitures comme d’enfants : «Elles végètent pas toute la journée au centre d’achats.»
La Presse+ d’hier présentait «un véhicule de loisirs à forte personnalité».
S’il faut en croire le discours publicitaire et médiatique, nos voitures sont des personnes. Traitons-les avec bienveillance : on ne sait jamais.