«Tendons l’oreille vers une discussion entre Darius et Oncle Numéro 3. Nous sommes le vendredi soir et les retrouvailles hebdomadaires des Sadr ont lieu chez Oncle Numéro 5.»
Négar Djavadi, Désorientale, Paris, Liana Levi, 2016. Édition numérique.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Tendons l’oreille vers une discussion entre Darius et Oncle Numéro 3. Nous sommes le vendredi soir et les retrouvailles hebdomadaires des Sadr ont lieu chez Oncle Numéro 5.»
Négar Djavadi, Désorientale, Paris, Liana Levi, 2016. Édition numérique.
«J’entre dans la salle contiguë où sont exposés de grands panneaux. Api e petrolio fanno luce a été réalisée à partir de la cire des cierges que les fidèles font brûler dans les églises de Rome. L’artiste, Alessandro Piangiamore, a fait fondre la cire qu’il a ensuite colorée et travaillée. La toile évoque un ciel d’orage en été, le défilement inquiet des nuages, la tempête prête à gronder. Elle est un entremêlement de blancs et de bleus, elle a des reliefs plus sombres, des creux emplis de lumière. De loin, on croirait que c’est de la peinture, et dès qu’on s’en approche, on perçoit la matière granuleuse et souple des bougies fondues. Si je tends l’oreille, peut-être entendrai-je les prières murmurées ? “Faites qu’il guérisse”, “Faites qu’il m’aime à nouveau”, “Seigneur, protégez mes enfants.”»
Leïla Slimani, le Parfum des fleurs la nuit, Paris, Stock, coll. «Ma nuit au musée», 2021. Édition numérique.
«La mort d’Antoine Tassy, convoitée comme un fruit. Mon complice silencieux à mes côtés. Son beau visage sombre près du mien. Docteur Nelson, je suis fascinée. Le murmure de son sang perceptible à mon oreille tendue.»
Anne Hébert, Kamouraska. Roman, Paris, Seuil, 1973, 249 p., p. 42. Édition originale : 1970.
«Tout cela rassemblé par le même impératif caniculaire et la hantise des poisons modernes qui font oublier la courbe du temps. On cherche raison dans les nouvelles télévisées, on rajeunit son angoisse dans les romans qui tendent l’oreille à l’époque. Les vies se brisent et se renouent. On ne part pas.»
Pierre Nepveu, la Dureté des matières et de l’eau, avec des photographies de Karine Prévost-Nepveu, Montréal, Éditions du Noroît, 2015, 107 p., p. 14.
«Il sortit un téléphone portable, composa le numéro, laissa sonner tout en tournant son café. Blin essaya de tendre l’oreille.»
Tonino Benacquista, Quelqu’un d’autre. Roman, Paris, Gallimard, 2002. Édition électronique.