Notes italiennes

Campari soda et vin rouge, Florence, décembre 2023

Il y a peu, l’Oreille tendue séjournait en Italie. Deuxième série de notes. (Les premières sont ici.)

Les plafonds des salles de colloques en Italie, c’est autre chose.

Plafond du Palazzo Greppi, Milan, décembre 2023

Plafond du Palazzo Greppi, Milan, décembre 2023

Du temps où elle enseignait, l’Oreille recommandait à ses étudiants de ne jamais terminer une présentation PowerPoint sur une diapositive contenant quelque chose comme «Merci de votre attention». Il faut, au contraire, y mettre quelque chose d’utile pour les auditeurs (références, liens web, etc.). Au moins trois conférenciers du congrès auquel participait l’Oreille auraient dû suivre ses enseignements.

Tableau pour le premier ministre du Québec, François Legault, en ces temps de grèves, notamment scolaires : «Exclus de l’école» (Emilio Longoni, «Chiusi fuori scuola», Pinacoteca Ambrosiana, Milan).

Emilio Longoni, «Chiusi fuori scuola», Pinacoteca Ambrosiana, Milan

Le vêtement rayé que refuseront de porter les Italiens n’a pas encore été dessiné.

Le 10e cercle de l’enfer ? Florence, un dimanche.

De l’eau en bouteille «ecogreen», à «impact co2 zéro» ? Avoir comme un léger doute.

Bouteille d’eau Ecogreen, Florence, décembre 2023

Anish Kapoor, ça peut être renversant.

Miroir d’Anish Kapoor, Florence, décembre 2023

Lire Patrick Boucheron. Aller à Sienne pour voir les fresques d’Ambrogio Lorenzetti. Tomber sur des salles fermées (en restauration). Soupirer.

Des sources conjugales proches de l’Oreille tendue, dans une rue de la même ville : «Ta faible consommation de Campari soda, c’est scandaleux.» C’était vrai, à ce moment-là.

Campari soda, Rome, décembre 2023

Il se passe de drôles de choses dans les douches romaines.

Avertissement, salle de bain, Rome, décembre 2023

Qu’est-ce que la mondialisation ?

Bouteille d’eau Ecogreen, Florence, décembre 2023

L’Oreille tendue rentrait la semaine dernière d’un voyage en Italie. Elle a rapporté quelques notes de ce séjour. Les premières sont des éléments de réponse à la question «Qu’est-ce que la mondialisation ?»

C’est entendre un Norvégien hurler «tabarnak» dans une pizzéria de Milan.

C’est se faire demander, à Florence et à Rome, «Are you from Africa ?» — avant de comprendre que c’est une façon d’appâter le passant pour lui fourguer quelque marchandise inutile ou frelatée.

C’est regarder un épisode de la série télévisée états-unienne Get Smart en italien à Sienne.

C’est se faire proposer, toujours à Sienne, mais en anglais, d’écrire au père Noël.

Boîte aux lettres, «Letters to Santa Only !», Sienne, décembre 2023

C’est suivre un match de la NFL en allemand à Rome.

C’est, encore à Rome, avoir la possibilité de visiter, en «fast track» ou pas, après avoir acheté ses billets au «ticket office» ou «on line», le «Christmas World». (Non, merci.)

Christmas World, Rome, 2023

C’est s’offrir, encore et toujours à Rome, un Simenon en français à la gare.

Les frontières du monde ne sont plus ce qu’elles étaient.

Lectures de route

Arc-en-ciel, Nouvelle-Écosse, octobre 2023

Voyageant, l’Oreille tendue lisait. Extraits.

Brousseau, Simon, Chaque blessure est une promesse, Montréal, Héliotrope, 2023, 209 p.

«Peut-être est-ce une question de perception; je me sens bien vieux, depuis que mon jeune père doit mourir» (p. 134).

Bucella, Fabrizio, Pourquoi boit-on du vin ? Une enquête insolite et palpitante du prof. Fabrizio Bucella, Malakof, Ekho, 2021, 286 p. Ill. Édition originale : 2019. Préface d’Alexandre Abellan.

«Le 45e parallèle de latitude Nord est vraiment magique : il passe par Bordeaux, Valence (vers Châteauneuf-du-Pape), Saint-Gervais-les-Bains où la majorité de cet ouvrage fut écrite, Turin, capitale de la région œnogastronomique du Piédmont où l’ouvrage fut entièrement relu, Trieste (siège des grands blancs italiens) et Milan où l’auteur a hurlé à la vie lorsqu’on lui a coupé le cordon ombilical» (p. 36-37 n. 2).

Homel, David, Tout ce que j’ai perdu, Montréal, Leméac, coll. «L’inconvénient», 2023, 99 p. Traduction de Jean-Marie Jot.

«S’il n’en tenait qu’à moi, les cours de traduction littéraire relèveraient du même département que la création littéraire, car ces deux domaines s’accordent naturellement et se complètent. À Concordia, personne ne partage malheureusement mon opinion; en tout cas, personne d’influent. Ce qui est dommage, car l’oreille du traducteur se développe comme celle de l’écrivain de fiction : en lisant, en écoutant, en combinant ses propres réflexions aux événements qui se produisent dans le monde, et ce, afin de mettre en scène le conflit à l’œuvre entre les deux» (p. 26).

Abdelmoumen, Mélikah, les Engagements ordinaires. Lutter de mères en filles, Montréal, Atelier 10, coll. «Documents», 25, 2023, 89 p. Ill.

«C’est souvent de l’indignation partagée que nait l’action. Et de l’action concertée que nait un sentiment puissant de légitimité et de complétude. S’engager est “une forme de promotion, d’ascenseur social par le détour des fraternités militantes”, écrit encore Edwy Plenel dans Dire non. L’engagement ordinaire n’est jamais une chose solitaire. Même si ce sont les conditions individuelles (la conjonction de l’expérience personnelle, des circonstances, du hasard) qui préparent le terrain, ce sont les rencontres qui provoquent l’étincelle et allument le brasier» (p. 44).

Pelletier, Francine, Au Québec, c’est comme ça qu’on vit. La montée du nationalisme identitaire, Montréal, Lux éditeur, 2023, 213 p.

«Il y a ici l’aveuglement classique de ceux qui n’arrivent pas à comprendre qu’il existe d’autres victimes qu’eux, encore plus malmenées par l’histoire» (p. 108). (Oui, l’Oreille pense la même chose; voir ici.)

Arseneau, Isabelle, la Nostalgie de Laure, Montréal, Leméac, coll. «L’inconvénient», 2023, 109 p.

«On aura compris, je l’espère, qu’il ne s’agit ni de défendre les pires excès du structuralisme — qui a pu rêver de réduire l’œuvre à une formule mathématique, à l’écart de toute espèce de subjectivité — ni de réhabiliter à tout prix une série de créateurs qui ont fait la nouvelle au cours des dernières années. Il s’agit plutôt de préserver la complexité des textes et de rappeler qu’ils gagnent à être lus tels qu’ils sont (dans leur intégalité) et pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des constructions complexes et imaginaires qui sont prises en charge par des instances narratives qu’on ne peut réduire à la personne de l’auteur empirique et qui sont destinées à un “lecteur modèle” qui a peu à voir avec celui qui tient le livre entre ses mains» (p. 86).

Réhel, Jean-Christophe, la Blague du siècle. Roman, Montréal, Del Busso éditeur, 2023, 246 p.

«Le temps me glisse entre les doigts et je ne peux rien faire. J’assiste à la vie des gens qui m’entourent en admirant leurs défauts. Je suis jaloux d’eux. Je suis jaloux de mon frère schizophrène pour qui la vie semble si simple et si belle. Je suis jaloux de mon père qui a un cancer et qui ne se plaint jamais. Je suis jaloux du courage de mon père qui affronte la mort et qui souhaite à tout prix être en amour pour une dernière fois. Je le comprends tellement» (p. 86).

Basile, Jean, les Voyages d’Irkoutsk, Montréal, HMH, 1970, 1969. (La couverture indique Irkoutsk; la page de titre, Irkousz.)

«Il y a donc, dans Montréal, quatre lieux dits privilégiés qui, de leurs ondes concentriques, nourrissent chacun de nous selon les bons vouloirs des plaisirs, chaque lieu suscitant un bombardement sensuel et cérébral de moments culturels quand la culture oublie ses mécanismes livresques pour passer de l’environnement aux zones sensitives; ainsi le Parisien pleurera en voyant la Seine, l’Athénien embrassera l’asphalte de la place Omonia, l’Allemand entourera de ses bras les arbres de Unter den Linden. Nommons pour l’ancien Jonathan le Montréal de l’ambition, pour Jérémie le campus de McGill. De même, il y a, pour le maire Drapeau, le Montréal des vieilles maisons et, pour la ménagère de Rosemont, Dupuis Frères et l’immense billard électrique du parc Belmont pour ses enfants. Et de même il y a pour les disciples de Lévesque, le Montréal de la rue Sherbrooke au soir de la parade de la Saint-Jean Baptiste. Or tout cela formant les glorieuses étapes d’une vie, puisqu’aussi bien, à cette question, “Vivriez-vous ailleurs ?”, chacun d’entre nous répond “non”» (p. 69-70).

Melançon, Robert, le Paradis des apparences. Essai de poèmes réalistes, Montréal, Éditions du Noroît, 2004, 144 p.

«De ce côté des visages roses sourient
De toutes leurs dents parfaitement blanches
Sous des casques de cheveux blonds.

En face, on voit des corps ensanglantés;
Des foules en noir et blanc brandissent
Des pancartes; des réfugiés traînent des ballots.

On voit un tank, un missile, une explosion,
Ou la tête d’un premier ministre. Un peu à l’écart :
Des seins, des fesses. Ailleurs : des voitures,

Des paysages pastoraux, des animaux sauvages.
Les couvertures des magazines établissent la vérité
Du monde, par catégories, pour tous les goûts» (p. 16).

Kepner, Tyler, K. A History of Baseball in Ten Pitches, New York, Anchor Books, 2020, xiv/302 p. Ill. Édition originale : 2019.

«The pitches are the DNA of baseball, the fundamental coding of the game» (p. xiii).

Découvertes en goguette

Enseigne de la boutique East of Montreal, Halifax, octobre 2023

L’Oreille tendue avait prévenu ses bénéficiaires : elle partait à la retraite — et en voyage. Pendant ce périple automobile de 21 jours et d’un peu plus de 5000 kilomètres, elle a fait quelques découvertes. Les voici.

Elle ne pourra plus jamais prendre de vacances.

Pour qui prend sa retraite, il n’y a plus de (fins de) semaine, plus de lundi, etc.

Sa voiture prend soin de l’Oreille. Un après-midi, après plusieurs heures de route ininterrompues, un message est en effet apparu sur son tableau de bord : «Voulez-vous vous reposer ?» «Non, merci», l’Oreille a-t-elle répondu, attendrie. Elle aurait moins bien réagi à «Veux-tu te reposer ?»

Ce n’est jamais la même eau ni le même homme.

Plage, Île-du-Prince-Édouard, octobre 2023

Le renard brun est un brick géant.

«The quick brown fox jumps over the lazy dog» traduit en français par «Voyez le brick géant que j’examine près du wharf»

Tu as beau jouer au scrabble en français avec un jeu en anglais — tourisme oblige —, placer toutes tes lettres du premier coup peut rendre ton adversaire un brin mécontente.

Y a-t-il vraiment des hommes qui font leurs besoins dans le golfe Saint-Laurent ?

Panneau signalétique, Île-du-Prince-Édouard, octobre 2023

Écriture limpide, instructif, (auto)critique, concret, sens de la formule («les problèmes ne naissent pas des solutions»). L’imprimeur a moins bien travaillé : pages de traviole.

Mélikah Abdelmoumen, les Engagements ordinaires. Lutter de mères en filles, 2023, couverture

Salsa sur passage pour piétons.

Panneau signalétique, Île-du-Prince-Édouard, octobre 2023

Les jeux de mots capillaires sont aussi nombreux en anglais qu’en français. (Le Notulographe en fait collection.)

Salon de coiffure Cara’s New Hairizons, Nouvelle-Écosse, octobre 2023

À Truro,
Comme au McDo,
On peut acheter du pot
Au service à l’auto.

On trouve de tout dans les maisons de location.

Nourriture pour aigle, maison de location, Nouvelle-Écosse, octobre 2023

La Nouvelle-Écosse a ***deux*** emblèmes météorologiques, la hallebarde et la vache-qui-pisse.

Alerte météorologique, Nouvelle-Écosse, octobre 2023

Le matin, vers 9 h, à l’école primaire-secondaire d’Iona (Nouvelle-Écosse), on diffuse, en version bilingue déséquilibrée (quelques mots de français à la fin), l’hymne national du Canada. Au loin, en randonnée, ça dépayse.

Prendre une chambre d’hôtel au-dessus d’un bar n’est peut-être pas l’idée du siècle.

Morale de tout cela ? L’Oreille tendue se couche désormais moins niaiseuse.

L’amour de la balle

Andrew Forbes, De l’utilité de l’ennui, 2017, couverture

«l’amour du baseball
n’est pas à la portée de tout le monde»
Serge Bouchard, les Yeux tristes de mon camion

Qui n’a pas, un après-midi d’août 1996, sous un soleil de plomb, à Reno, avec sa compagne, assisté à un concours de traite de vaches entre deux manches d’un match de baseball, lequel opposait des équipes d’une ligue semi-professionnelle ? Qui n’a pas, au milieu des années 1980, au parc de Vincennes, avec un de ses étudiants, suivi un match éliminatoire du championnat de France de baseball ? C’est à ces situations communes que songeait l’Oreille tendue en lisant le recueil d’Andrew Forbes De l’utilité de l’ennui, particulièrement le chapitre «Les gradins». Tout le monde le sait : l’amour du baseball est fait de moments comme ceux-là.

Or Andrew Forbes aime le baseball : ses rituels (les collections de cartes de joueurs, les camps d’entraînement, les saisons de 162 matchs), son histoire (il collectionne les casquettes d’équipes «défuntes», il s’attache à quelques carrières brisées), son rythme, ses lieux (stades, gradins, divans, voitures), son ennui. Dès le premier chapitre, «Sanctuaire», le baseball est décrit comme une pratique religieuse, et cela revient tout au long des textes : «besoin de croire», «chose sacrée et vibrante», «dessein spirituel». La psychologie du partisan est auscultée sous toutes les coutures. L’auteur a une équipe favorite, les Blue Jays de Toronto, et deux héros («Vous avez vos héros et moi j’ai les miens»), un contemporain, Ichiro Suzuki, et un plus ancien, Roberto Clemente. À ce sujet, on peut ne pas partager son avis : «Je ne vois pas d’autres joueurs plus dignes de cet honneur [être un héros] que Roberto Clemente.» L’Oreille, si : Jackie Robinson (peut-être pas plus, mais au moins autant). Forbes sait tout ce que le baseball doit à la radio : «Essayez de vous imaginer en train de vaquer tranquillement à vos occupations pendant l’après-midi tout en écoutant un match de hockey. L’ambiance et le décor ne concordent pas»; le baseball, c’est le contraire.

Forbes parles d’«essais»; ses traducteurs, de «textes de balle». Peu importe : se mêlent, sous sa plume, des analyses et des souvenirs, des parallèles entre la vie et le sport ainsi que des allusions au travail des écrivains. Plusieurs phrases emportent l’adhésion de l’amateur et du lecteur : «le baseball est affaire d’épiphanies»; «La saison est longue, mais l’hiver est encore plus long»; «L’échec est l’oxygène du baseball»; «Je regarde le baseball dans l’espoir d’assister à la perfection»; «Le cœur s’ennuie tendrement de tout ce qui disparaît sans promesse de retour.»

Les traducteurs de De l’utilité de l’ennui, Daniel Grenier et William S. Messier, sont deux écrivains québécois dont l’Oreille tendue a déjà loué le travail (le premier, le second, entre autres lectures). Leur traduction ne déroutera pas leurs compatriotes. Leur lexique est fait de plusieurs mots du français du Québec : «perdu dans la brume» (littéralement et au figuré), «philo de cégep», «s’obstiner» (discuter vivement), «pas à peu près», «tout croche», «prendre pour une équipe», «poser un geste», «chaudières» (seaux), «pinottes» (arachides), «sacre» (jure). C’est même vrai d’emplois parfois critiqués : «excessivement» (pour extrêmement), «dispendieux» (cher), «marié» (épousé). À un moment, l’Oreille serait allée plus loin qu’eux : au lieu de «l’accumulation de la gadoue et de la glace», elle aurait écrit «l’accumulation de la slotche et de la glace» — mais c’est affaire de goût.

Il va de soi que Grenier et Messier maîtrisent le vocabulaire technique du baseball en français du Québec; on ne les prendra pas en défaut sur ce plan. On signalera aussi quelques allusions bienvenues. Dans un monde où le gant est parfois appelé mite, on notera avec plaisir la présence de «boules à mites». Les lanceurs doivent lancer des prises, mais vient un moment dans leur carrière où ils doivent manier le «lâcher-prise». Cela étant, on peut bien sûr discutailler. À leur «cogne», l’Oreille préfère spontanément la frappe ou la claque, mais cela n’engage qu’elle (et encore). Un circuit ? Nos traducteurs : «la voilà qui s’en va». L’Oreille : «elle est partie». Pour le duo, un lanceur qui n’a plus tous ses moyens a «perdu le marbre de vue». Or ce lanceur voit encore le marbre, mais il n’arrive pas à y placer la balle comme il le voudrait. Pourquoi ne pas se contenter de la formule, plus habituelle, «il a perdu le marbre» ? Une «balle à changement de vitesse», n’est-ce pas, plus économiquement, «un changement de vitesse», surtout quand on parle, au même endroit, de «lancer» ? Bagatelles que tout cela.

Que faire après avoir lu De l’utilité de l’ennui ? Lire, du même auteur et des mêmes traducteurs, la Constance d’Ichiro et autres textes de balle (2022). Allons-y.

 

[Complément du 5 septembre 2023]

Quand elle a rédigé ce qui précède, l’Oreille tendue croyait avoir perdu les notes qu’elle avait prises en 1996. Depuis, elle les a retrouvées; elles étaient rangées dans un dossier nommé… «Baseball»… Elle peut donc préciser ses souvenirs.

Ce n’était pas en août 1996, mais le 21 juillet, au Moana Stadium de Reno. Il faisait plus de 33 degrés Celsius. Les places coûtaient 4 $. C’était le «John Coats Day», en l’honneur d’un joueur local.

Dans un match de la Western Baseball League, les Chukars de Reno ont, ce jour-là, défait les Bandits de Bend par la marque de 9 à 3, devant 1127 spectateurs, dont deux Montréalais.

Il était bien question d’une vache, mais pas d’une vache réelle. Il s’agissait plutôt d’une mascotte.

Le concours était lacté, mais sans traite; les concurrents devaient, selon les moments du match, ingurgiter la plus grande quantité possible de crème glacée ou boire un litre de lait plus rapidement que leurs opposants.

En l’occurrence, tout ce qui entourait le match était placé sous le thème du lait.

Il y eut aussi une demande en mariage : devaient convoler un instructeur des Chukars (le numéro 4, Jacques Bolton) et une dénommée Selina (orthographe approximative).

La mémoire est bien la faculté qui oublie.

 

Références

Bouchard, Serge, les Yeux tristes de mon camion. Essai, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 303, 2017, 212 p. Édition originale : 2016.

Forbes, Andrew, De l’utilité de l’ennui. Textes de balle, Montréal, Éditions de Ta Mère, 2017, 196 p. Édition originale : 2016. Traduction de Daniel Grenier et William S. Messier. Édition numérique.

Forbes, Andrew, la Constance d’Ichiro. Nouveaux textes de balle !, Montréal, Éditions de Ta Mère, 2022, 312 p. Édition originale : 2021. Traduction de Daniel Grenier et William S. Messier.