«Peut-être trouveras-tu étrange de recevoir une lettre de ton père. Surtout que, lorsque tu seras en âge de la lire, il se sera écoulé quelques années.
Or, le décalage entre l’envoi et la réception de cette lettre me remplit de joie. Les mots, dans le temps, auront pris une autre densité. Le moment de la lecture viendra réanimer le moment de l’écriture, et fera exister un fil tendu entre deux temps hors du temps, par lequel celui que je suis aujourd’hui et celle que tu seras demain seront liés.»
Olivier Choinière, «Affaires (les vraies)», dans Olivier Choinière (édit.), 26 lettres. Abécédaire des mots en perte de sens, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 02, 2014, p. 14-17, p. 15.