Vie et mort du dévolu

L’Oreille tendue, ce samedi soir, à la télévision, regardait d’une oreille distraite le match entre les Canadiens de Montréal et les Maple Leafs de Toronto — c’est du hockey.

À un moment, à RDS, François Gagnon a utilisé l’expression «jeter son dévolu». Benoîtement, l’Oreille twitta ceci.

Tweet -- Jeter son dévolu

Plus tard dans la soirée, son tweet donna lieu à des échanges nourris.

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Tweet -- Jeter son dévolu

Depuis 1698 — le Petit Robert (édition numérique de 2014) date de cette année l’expression jeter son dévolu sur (qqn, qqch.) (sens : fixer son choix sur, manifester la prétention de l’obtenir) —, dévolu a-t-il jamais eu autant de succès ?

P.-S. — Comme cela arrive si souvent sur Twitter, l’échange sur dévolu mena à d’autres, sur sans ambages, sans vergogne, sans lésiner. C’est comme ça.

 

[Complément du 19 juillet 2022]

Foi de Casanova, il y a une gradation dans le dévolu : «Mon enthousiasme diminua; mais mon frère, sans me rien dire, jeta sur elle un si fort dévolu qu’une année après il se laissa attraper» (éd. de 2014, p. 335).

 

Référence

Casanova, Giacomo, Histoire de ma vie. Anthologie. Le voyageur européen, Paris, Le livre de poche, coll. «Classiques de poche», 32695, 2014, 597 p. Édition préfacée, commentée et annotée par Jean M. Goulemot.

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Dans le cadre de la 11e Francofête de l’Université de Montréal, l’Oreille tendue présentera une conférence le 10 mars à 16 h 30.

Son titre ? «La lettre : un genre mort ?»

Son objet ? On annonce périodiquement la mort de la lettre. On l’a dit à l’arrivée du courriel, de Facebook, de Twitter. Pourtant, la lettre reste présente dans les sociétés contemporaines, sous toutes sortes de formes, anciennes et nouvelles. Il y a un imaginaire de la lettre, vieux de plusieurs siècles, qui nous semble naturel. Et il est là pour rester.

La conférence aura lieu dans la salle salle B-2325 du pavillon 3200, rue Jean-Brillant. (Plan ici.)

Entrée libre