«C’est bien rangé et en bois.»
Éric Plamondon, Mayonnaise. Roman. 1984 — Volume II, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 49, 2012, 200 p., p. 130.
P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 3 avril 2012.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«C’est bien rangé et en bois.»
Éric Plamondon, Mayonnaise. Roman. 1984 — Volume II, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 49, 2012, 200 p., p. 130.
P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 3 avril 2012.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
La Francofête 2012 s’est tenue du 19 au 30 mars, sous l’égide de l’Office québécois de la langue française. Dans ce cadre, plusieurs jeux linguistiques étaient proposés, dont une «activité d’animation» intitulée «Des citations qui vont droit au cœur»; il fallait ajouter à ces citations le mot manquant.
Les habitués de l’Oreille tendue auront reconnu avec plaisir la sixième citation : elle est au fronton de ce blogue depuis son ouverture le 14 juin 2009. Le choix est donc, bien évidemment, excellent.
P.-S. — L’Oreille a l’œil bibliographique. Or elle ne connaît aucun texte d’André Belleau qui s’appelle «Le statut culturel du français au Québec». La référence exacte du texte où apparaît la phrase citée est la suivante :
Belleau, André, «Langue et nationalisme», Liberté, 146 (25, 2), avril 1983, p. 2-9; repris, sous le titre «Pour un unilinguisme antinationaliste», dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 88-92; repris, sous le titre «Pour un unilinguisme antinationaliste», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 115-123; repris, sous le titre «Langue et nationalisme», dans Francis Gingras (édit.), Miroir du français. Éléments pour une histoire culturelle de la langue française, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Espace littéraire», 2014 (troisième édition), p. 425-429; repris, sous le titre «Pour un unilinguisme antinationaliste», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 113-121. https://id.erudit.org/iderudit/30467ac
Le Québec se voulait la capitale des capitales. Cela n’empêche pas d’autres lieux de se croire plus gros que le bœuf.
La Finlande : «Helsinki, capitale du bonheur» (Radio-Canada, 28 février 2012).
La France : «Soupçonnée de cannibaliser les subventions, l’opération “capitale culturelle” entend rassurer ses accusateurs» (le Monde, 19 mars 2011, p. 27). Il est question de Marseille.
L’Alberta : Drumheller serait la «“capitale canadienne des dinosaures”» (Mensonges et dinosaures, p. 18).
La Colombie-Britannique : «Vancouver, capitale piétonnière» (Radio-Canada, 4 avril 2012).
L’Allemagne : «Métropole capitale. Berlin explose» (la Presse, 24 mars 2012, cahier Arts, p. 1).
L’Australie : «Au cœur de la capitale des opales» (le Devoir, 31 avril-1er mai 2012, p. D1).
En matière de capitalisation, nous ne sommes plus seuls. Il y a toutefois de l’espoir : «Montréal a peut-être encore deux ou trois choses à envier aux autres métropoles culturelles, mais plus pour très longtemps» (la Presse, 24 mars 2012, cahier Arts, p. 8).
Ouf.
[Complément du 2 octobre 2017]
Marseille, encore ? Pourquoi pas.
L’objectif, c’est « Marseille, Capitale de tout » ? (@Marseillologie @CamelusBlaah) pic.twitter.com/hfn7liTJcG
— Arnaud Maïsetti (@amaisetti) September 28, 2017
Et la Californie :
La #SiliconValley est-elle en passe de devenir la capitale de la #culture ? https://t.co/0uw9cF8jqO par @HenriVerdier #GAFA pic.twitter.com/A7ohXslkPH
— FRENCHWEB.FR (@frenchweb) October 2, 2017
Référence
MacGregor, Roy, Mensonges et dinosaures, Montréal, Boréal, coll. «Les Carcajous», 10, 2006, 138 p. Traduction de Marie-Josée Brière. Édition originale : 1999.
Il ne faut jamais se contenter de peu. C’est pourquoi le Québec se présente volontiers en leader ou en chef de file.
On aime aussi dire qu’il fait partie des ligues majeures — «Les Studios Appolo dans les ligues majeures» (la Presse, 21 février 2012, cahier Arts, p. 6) — et qu’il est un champion — «Le Québec, champion canadien du fisc» (la Presse, 9 décembre 2010, cahier Affaires, p. 1). Bref, c’est une figure de proue : «Le Québec, figure de proue en recherche sur la douleur» (la Presse, 8 novembre 2010, encart publicitaire, p. 5).
Dans son édition des 31 mars-1er avril 2012, le Devoir publie un cahier spécial, «Année internationale des coopératives». On y ajoute deux superlatifs à cette série : «Le Québec est une référence» (p. I3); «La grande aventure coopérative au Québec est un modèle planétaire» (p. I5).
On n’en espérait pas moins.
[Complément du 5 avril 2012]
Première page de la Presse de ce matin : «Le Québec brille.» Certes.
L’Oreille tendue, quand elle est sur la route, garde l’œil ouvert.
Au cours d’un récent parcours montérégien, elle est tombée à Carignan sur un restaurant appelé «La grange urbaine».
Pourquoi s’étonner de ce mariage rurbain ? Le Huffington Post Québec du 9 février le disait pourtant clairement : «Les Canadiens sont urbains.»
La ville est partout.