(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Et la source coulait
Un peu comme par magie
La terre dans son cycle
Était en euphorie
Les hommes du village
Comprirent tous le message
Ne m’abandonnez pas
Aux mains des princes et rois
Et puis les princes vinrent
Pour chasser nos ancêtres
À quoi bon résister
Ils ont toujours raison
Où sont-ils donc partis
Les jeunes d’autrefois
Ceux qui marchaient pieds nus
Dans les sentiers des bois
Les hommes
Se ressemblent
Mais ne parlent pas
Le même langage
Ô comme c’est difficile
D’apprendre la langue de son pays
Dans un endroit caché
Les chefs se sont groupés
Nous reviendrons plus tard
Plus forts et plus instruits
Nettoyer le village
De ses mauvais esprits
Rétablir l’équilibre
De risques et d’agonies
(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)
Soit la phrase suivante, tirée d’un journal montréalais :
Consommée le 1er janvier, la soupe, qui intègre de la courge joumou, symbolise l’indépendance et la liberté des Haïtiens, puisqu’elle était interdite aux personnes esclavagisées sous le joug colonial français.
Les «personnes esclavagisées», ne s’agit-il pas d’«esclaves» ?
Donc :
Consommée le 1er janvier, la soupe, qui intègre de la courge joumou, symbolise l’indépendance et la liberté des Haïtiens, puisqu’elle était interdite aux esclaves sous le joug colonial français.
À votre service.
P.-S.—Ces «personnes esclavagisées» vous font penser aux «motards criminalisé» ? En effet.
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
N.B.—Le fait de reproduire ici une chanson n’est évidemment pas le signe qu’on en partage les valeurs.
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Pays trop pitit pour gagner sa vie
Moi plus chanter oh ! non jamais chanter
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Moi partir d’ici pour plus revenir
Moi plus chanter
Couché sur le dos
Dans le sable chaud
Avec sa doudou
Y fait son dodo
Les deux bras en croix
Comme le roi des rois
Y préfère mon île à son pays froid
Pour passer Noël et le Jour de l’an
Le touriste blanc qui a un p’tit argent
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Pays trop pitit pour gagner sa vie
Moi plus chanter oh ! non jamais chanter
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Moi partir d’ici pour plus revenir
Moi plus chanter
Il me fait courir
Après ses planteurs
Y m’appelle «Waiter»
D’un air supérieur
Ça m’met tout en sueur
Ça m’fait mal au cœur
Chu pas son chauffeur
Ni son serviteur
Mais chu d’la couleur
De ma clarinette
Je rêve aux sapins
Et aux épinettes
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Pays trop pitit pour gagner sa vie
Moi plus chanter oh ! non jamais chanter
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Moi partir d’ici pour plus revenir
Moi plus chanter
«Pendant près de 30 ans, le centre aquatique de Pointe-Calumet a attiré les vedettes internationales de la musique populaire et les blagues sur les mictions en piscine.»
«Quelques adieux. Nécrologies variées par Maud Brougère, Clara Champagne, Catherine Genest, Nicolas Langelier et Marie-Michèle Robitaille», Nouveau projet, 28, hiver 2025, p. 75-78, p. 75.
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Les rues sales du centre-ville de Mars est mon turf
Mac aussi puissant que ce putain d’argent sur le surf
J’ai tout pris en main et les condés se tâtent
Pas de racket, je suis libre des vapeurs d’eau écarlate
Et des tubes de colle, à coups de latte
Les consonnes, les voyelles, sont toutes à quatre pattes
Proxénète linguistique pur
Style manteau en fourrure
Et ma vie, a pris une autre tournure
Je ne sais pas où cela me mène
Mais même ceux qui m’aiment me décrivent comme étant un schizophrène
J’ai mis les mots au tapin pour la sensation
Au trottoir les syllabes, prostitué la diction
Les lettres travaillent pour moi
Le dico est mon territoire, un pays dont je veux être le roi
J’ai traité des phrases comme de vraies dames
Tiré les plus belles pour les mettre en vitrine comme à Amsterdam
Si tu veux la qualité normale, tu payes cash
Ça arrache, à consommer avec un tchoc de hash
J’ai des potes dans la profession, c’est pas la mode
Mais pourquoi croies-tu que DRS s’appelle Monsieur Claude
Petit parade avec tes illusions de Benz
T’es une merde sur le marché parce que tes phrases sont renze
C’est dommage, t’es guetté par le chômage
Mon organisation est trop en place et bien trop sauvage
Ma famille vient de ce quartier, qui faisait peur à Hitler
Où la French est née pour niquer la terre entière
Je m’en souviens encore mais pourtant je devais être petit
Scarface n’est pas un rêve, il a existé ici
L’Italiano prend la relève vingt ans après
C’est tout un autre monde, c’est tout un autre marché
Je suis discret, distant, dispo, prêt à disparaître
Mon discours éternel, seul un rêve peut renaître
Un jour, sous une forme nouvelle
D’un novice, 26 lettres, 100 000 mots à son service
N’est pas mac qui veut
Mais je croise des concurrents sérieux
Alors je redouble de travail et serre le jeu
Si tu veux la bombe, tu raques Ronald
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Le petit noir à tête rasée réapparaît
Moi non plus j’ai pas changé, toujours prêt à dégainer
Mon micro branché sur une table envoie le morceau
Vérifie la console, qu’elle fasse bien son boulot
Ouais, c’est comme ça avec le mic et les samplers
Au doigt et à l’œil, alors qui c’est l’empereur
La MPC travaille pour moi très dur
Et au moindre bug, je la colle au mur, c’est sûr
La dernière mélodie que j’ai recrutée
S’est prise deux gifles quand elle a refusé de se faire trunkater
En fait, je suis le seul boss du matos
Tous les câbles qui font les macs tombent vite sur un os
Tout le monde y a droit, qu’est-ce que tu crois
Les lettres, elles aussi, taffent pour moi
26 mètres, chacun sa chacune
Deux claques sur les fesses et vite par ici la thune
C’est comme ça que dans mon job ça se passe
J’ai beaucoup d’employés et je ne paie rien à l’Urssaf
Et je n’ai pas eu depuis longtemps à sévir
Elles ont réalisé que leur plaisir est de me servir
Si elles le font bien, je les place dans des phrases
Promotion sociale pour elle, pour moi ah plus de liasses
Mais le fin du fin, c’est le couplet quand elles y sont arrivées
C’est qu’elles sont classées top dans mon carnet
Celles qui attendent de moi un geste en retour
Ont beaucoup d’espoir, d’ailleurs elles courent toujours
Je table sur la qualité, pas la quantité
D’un service organisé, créé pour vous faire planer
On y trouve des plates, des croisées, des embrassées
Choisissez, chacune d’elle a sa spécialité
J’ai dû transpirer dur pour y arriver
Mais ça sert d’avoir de la famille bien placée dans le métier
Le prox de l’apostrophe, le Jules de la virgule
J’aurais dû faire du foot, j’ai toujours eu le sens des putes
Surtout ne viens pas taper à ma porte sans des Deutschmarks
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac