De l’autopromotion au goût du jour

Le cahier Affaires de la Presse a une rubrique «Style», dans laquelle une personne — nécessairement tellement à la mode — présente ses «10 vérités». Le 28 avril, c’était au tour de Véronique Di Lullo, présidente de Mojob. Sa spécialité ? «Mojob compte des agents de talent spécialisés en branding humain.» Traduction libre — en moins à la mode : on peut vous aider à essayer de trouver du travail. C’est vrai que, dit comme ça, ça fait un peu plouc.

Proposition de moratoire 001

L’Oreille tendue peut-elle, avec tout le respect qui s’impose quand on s’adresse à une société d’État, suggérer à Radio-Canada d’interdire, avec la plus grande fermeté, l’utilisation, au début de n’importe quelle réponse à n’importe quelle question, de l’expression «Écoutez», parfaitement vide de sens à la radio (on n’y fait que ça, écouter) ? Pareille interdiction limiterait dramatiquement — il est vrai — le vocabulaire de la chroniqueuse économique de certaine émission (montréalaise) du matin.

P.-S. — On évitera bien évidemment de remplacer écoutez par ’garde.

Chroniques du bilinguisme non hexagonal 003

La Société de transport de Montréal est sur Twitter (@stminfo), histoire de prévenir ses voyageurs des pannes, puis des reprises, de service dans le métro. L’idée est excellente : les pannes ne manquent pas.

En revanche, l’Oreille tendue ne comprend pas bien pourquoi il n’existe qu’un seul compte STM pour envoyer le même avis d’abord en français, puis en anglais.

Démonstration. Avant de quitter la maison, l’Oreille tendue jette un coup d’œil sur Twitter pour savoir s’il y a une panne de métro. Oui : deux messages. Quelques minutes plus tard — du moins, on l’espère —, le service est rétabli : deux messages.

Un compte en français et un autre en anglais, ce ne serait pas plus simple ?

Pendant que nous y sommes : au Québec, une société publique comme la STM a le droit de s’adresser à tous ses clients en anglais, sans leur demander leur avis ? L’Oreille tendue est sceptique.

Révolution au Centre Bell ?

C’était dans les pages sportives de la Presse du 30 avril (p. 3) : durant la conférence de presse au cours de laquelle Pierre Gauthier, le directeur général des Canadiens de Montréal — c’est du hockey —, a dressé le bilan annuel de son équipe, il s’est adressé aux journalistes et aux joueurnalistes en les vouvoyant.

Ce que font tous les jours les représentants politiques — s’adresser aux journalistes en respectant une (relative) bienséance — bouleverse les pratiques sportives — là où il fait bon d’être copain-copain avec ceux dont on doit analyser les activités au quotidien.

Pierre Gauthier côtoie l’ex-entraîneur Michel Bergeron depuis des années. Il choisit de le vouvoyer en conférence de presse. C’est «fort déplacé», pontifie un chroniqueur de la Presse. Ce chroniqueur tutoierait-il un élu dans le cadre de ses fonctions ? On peut en douter. Pourquoi ? Parce que ce serait — là, oui — «fort déplacé».

Trois néologismes du dimanche matin

Vous ne faites pas confiance à Stephen Harper, l’ex (?)-premier ministre du Canada ? C’est en effet un Harpercrite, dit @NotLisaRaitt. À chacun, d’ici lundi, jour du scrutin, de se faire son idée.

Vous en avez assez d’entendre les médias et votre entourage vanter la bonne odeur du papier des vrais livres ? Selon Ben Ehrenreich, dans la Los Angeles Review of Books du 18 avril 2011, ils souffrent de bibilionecrophilia, «the retreat of the print-faithful into a sort of autistic fetishization of the book-as-object». Ça devrait les faire taire.

Vous ne voulez pas jailbreaker votre iPhone ? En France, la Commission générale de terminologie et de néologie vous suggère de le débrider. La proposition est bienvenue.