À 9 heures, ce matin, l’Oreille tendue sera au micro de Franco Nuovo, à Dessine-moi un dimanche, à la radio de Radio-Canada, histoire de causer de son Cabinet de curiosités épistolaires.
[Complément du jour]
On peut (ré)entendre l’entretien ici.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
À 9 heures, ce matin, l’Oreille tendue sera au micro de Franco Nuovo, à Dessine-moi un dimanche, à la radio de Radio-Canada, histoire de causer de son Cabinet de curiosités épistolaires.
[Complément du jour]
On peut (ré)entendre l’entretien ici.
«À leur retour des Îles-de-la-Madeleine, la petite Limoilou et Marine partagèrent leur temps entre le chalet, où nous avions fait des provisions et un grand ménage, et le Vieux-Québec, où les spectacles et les amuseurs publics étaient encore nombreux en cette fin d’août.»
Jacques Poulin, l’Homme de la Saskatchewan. Roman, Montréal et Arles, Leméac et Actes Sud, 2011, 120 p., p. 96.
Lisant un article de Jean Morency (2006) sur les tensions entre «l’Acadie territoriale» et l’«Acadie généalogique», dite aussi «Acadie diasporale», l’Oreille tendue tombe (p. 504) sur ce passage d’un roman de Jean Babineau intitulé Gîte (1998) :
Dimanche dernier, on a été à Melanson Settlement pour les Retrouvailles des Melanson. Là, on a chanté l’Hymne des Melanson : Je me melansonne, Tu te melansonnes / Il/Elle se melansonne / Nous nous melansonnons / Vous vous melansonnez / Ils/Elles se melansonnent (p. 36).
À une cédille près, cet «hymne» aurait pu être celui de l’Oreille.
Références
Babineau, Jean, Gîte, Moncton, Perce-Neige, coll. «Prose», 1998, 124 p.
Morency, Jean, «Perdus dans l’espace-temps : figures spatio-temporelles et inconscient diasporal dans les romans de France Daigle, Jean Babineau, Daniel Poliquin et Nicolas Dickner», dans Martin Pâquet et Stéphane Savard (édit.), Balises et références. Acadies, francophonies, Sainte-Foy (Québec), Presses de l’Université Laval, coll. «Culture française d’Amérique», 2006, p. 487-509.
D’une part, l’existence — peu documentée, il est vrai — d’un courant musical québécois appelé l’arab’n’roll.
De l’autre, la tendance, aussi québécoise, à euphémiser les jurons, comme si le fait de masquer, sans la masquer vraiment, l’origine religieuse de ces jurons en atténuait la portée sacrilège. Au lieu de hostie, hostin. Au lieu de crisse, clisse. Au lieu de tabarnak, tabarnanne.
La fusion des deux chez Alecka, chanteuse québécoise de père chicoutimien et de mère libanaise, qui fait rimer «Choukran» («Merci») avec «Tabarnanne».
Cela ne devrait pas étonner :
Mon teint olive
Mon accent québécois
J’ai l’regard de ma mère
Mais les sacres de mon père
C’est sûr se côtoient
Et festoient en moi
[Complément du 4 novembre 2011]
L’euphémisme peut aller encore plus loin, tabarnak ou tabarnanne pouvant être ramenés à ta. Exemple tiré de Twitter, chez @cvoyerleger : «Écoute Catherine Major à @plusonlit pis c’est beau en TA…»
Référence
Alecka, «Choukran», Alecka, 2011, étiquette Spectra musique
Il y a jadis naguère, l’Oreille tendue disait un mot du rapport au temps d’une chic école privée de son quartier (c’est ici).
Ces jours-ci, cette Académie centennale / Centennial Academy organise des Portes ouvertes. Sa publicité ?
Rendre «Great teaching matters» par «l’enseignement à son meilleur» ? Oui.
Rendre «Great minds think differently» par «Les grands esprits se rencontrent» ? Le promeneur s’y attend moins. En français, on se rapproche; en anglais, on s’éloigne.
Paradoxes d’une ville bilingue, quoi qu’on en dise : Montréal.