«on a acheté des cossins
on s’est chicanés
on a manqué d’électricité
et deux trois bonnes occasions de se taire»
Charlotte Aubin, Toute ou pantoute. Poésie, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 87 p., p. 11.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«on a acheté des cossins
on s’est chicanés
on a manqué d’électricité
et deux trois bonnes occasions de se taire»
Charlotte Aubin, Toute ou pantoute. Poésie, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 87 p., p. 11.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Je vais démarrer maintenant. Si tu tends l’oreille, tu entendras que mon moteur fonctionne très bien.»
Henning Mankell, les Bottes suédoises. Roman, Paris, Seuil, coll. «Points», P4600, 2017, 363 p., p. 35. Édition originale : 2015. Traduction d’Anna Gibson.
La 628e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.
La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 73 800 titres.
À partir de cette page, on peut interroger l’ensemble des livraisons grâce à un rudimentaire moteur de recherche et soumettre soi-même des titres pour qu’ils soient inclus dans la bibliographie.
Illustration : «Architecture et parties qui en dépendent. Seconde partie», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche XIV
Soit la phrase suivante, tirée du roman l’Angle mort (2002) :
Je vieillis, mon rétroviseur me le répète encore. Salaud de rétroviseur. Yeux délavés. Cheveux filasse. S’effilochent, dégarnissent le coco. De plus en plus difficile à masquer, le coco. Problème d’alopécie. Me fait une belle jambe de connaître le mot (p. 32).
Ce personnage cale. Son coco — sa tête, dans le français populaire du Québec — se dépouille.
Selon le Petit Robert (édition numérique de 2018), coco est aussi un «terme d’affection» : «Mon petit coco.»
C’est à ce double emploi qu’ont pensé les concepteurs d’un site web qui «propose une trousse à outils aux parents, éducateurs et enseignants pour détecter et prendre en charge les commotions cérébrales chez les enfants de six ans et moins».
Pour les cocos qui se cognent le coco, il y a dorénavant COCO (Communication • Commotion).
Joli.
[Complément du jour]
Comme le fait remarquer, dans les commentaires ci-dessous, une lectrice plus attentive que l’Oreille tendue, l’image retenue par COCO évoque aussi un œuf : un coco, donc.
Référence
Chassay, Jean-François, l’Angle mort. Roman, Montréal, Boréal, 2002, 326 p.
Soit la phrase suivante, tirée du roman Amiante de Sébastien Dulude (2024) :
Certains midis [Provost] me harcelait pour de la monnaie, d’autres, il me volait ce que je tenais — mon sac de vêtements d’éducation physique, une boîte de bonbons Nerds, un jus, un cahier—, d’autres encore il me flanquait des bines sur l’épaule ou me faisait une prise de lutte — clé de bras, prise du sommeil, dis pardon mon oncle avec son haleine de dents pas brossées (p. 38-39).
Nous connaissons déjà la bine et le mononcle.
Qu’en est-il du «pardon mon oncle» ? C’est l’aveu, dans le français populaire du Québec, de la capitulation totale. Qui le profère avoue sa défaite.
À votre service.
P.-S.—Dans sa jeunesse — ce qui ne rajeunit personne —, l’Oreille tendue se souvient d’avoir entendu «Dis chute mononc’».
[Complément du 3 octobre 2024]
Notons-le : «Dis chute» peut suffire.
[Complément du 6 octobre 2024]
Un fidèle lecteur vivant au sud de la frontière rappelle à l’Oreille tendue l’existence, en anglais, de l’expression Say Uncle. Merci à lui.
Référence
Dulude, Sébastien, Amiante, Saguenay, La Peuplade, 2024, 209 p. Ill.