L’oreille tendue de… Pierre Morency

Pierre Morency, l’Œil américain, 1989, couverture

«Les promeneurs qui nous frôlaient devaient bien se demander ce qui nous tenait ainsi dans l’extase, mais personne ne s’est arrêté, personne n’a tendu l’oreille vers cette plénitude qui montait en musique du fond d’un petit jardin clôturé. Personne non plus n’a levé la tête vers le ciel où criaient, bien en vue, deux engoulevents en chasse.»

Pierre Morency, l’Œil américain. Histoires naturelles du Nouveau Monde, Montréal, Boréal, 1989, 360 p. Édition numérique.

Autopromotion 730

Revue Épistolaire, numéro 49, 2023, couverture

Depuis la nuit des temps, l’Oreille tendue collabore à Épistolaire, la revue de l’Association interdisciplinaire de recherches sur l’épistolaire. De sa chronique, «Le cabinet des curiosités épistolaires», elle a tiré un recueil en 2011, Écrire au pape et au Père Noël.

La 49e livraison d’Épistolaire vient de paraître (2023, 355 p., ill., ISSN : 2109-1358). L’Oreille y parle des relations entre la lettre et la poésie.

 

Table des matières

Haroche-Bouzinac, Genevière, «Avant-propos», p. 5-6.

«Dossier. Ces méchantes lettres»

De Viveiros, Geneviève et Karin Schwerdtner, «Ces méchantes lettres : XVIIe-XXIe siècles», p. 9-17.

Freidel, Nathalie, «“J’ai passé ces jours-ci comme un loup-garou.” Qui a peur de Mme de Sévigné ?», p. 21-31.

Woodward, Servanne, «Les lettres de Voltaire entre 1758-1759 : une duplicité méchante ?», p. 33-41.

Irvine, Margot, «Amitiés actives : deux lettres à Auguste Rodin», p. 43-54.

Vernier, Béatrice, «“Cela ne sert à rien de pleurnicher.” Les lettres de Paul Gauguin à sa femme Mette Gad Gauguin», p. 55-66.

Charrier-Vozel, Marianne, «La Beaumelle et Voltaire : une anthologie de méchantes lettres», p. 69-80.

Narayana, Valérie, «Les méchantes lettres de la bonne Louise : cibles épistolaires dans l’attentat du Havre», p. 81-90.

De Viveiros, Geneviève, «“Les lettres continuent à arriver” : les “méchantes” lettres adressées à Zola pendant l’affaire Dreyfus», p. 91-101.

Gruffat, Sabine, «Les Lettres satiriques de Cyrano de Bergerac ou comment jouer de la méchanceté», p. 103-113.

De Vita, Philippe, «“La guerre n’est pas finie” : échanges entre Jean-Luc Godard et François Truffaut», p. 115-124.

Schwerdtner, Karin, «Les “méchantes” lettres de Lydie Salvayre à Miguel de Cervantès», p. 125-135.

«Perspectives»

Hourcade, Philippe, «Madame Palatine épistolière en langue française. Lecture attentive», p. 139-151.

Sifferlen, Gwenaëlle, «Alphonse Karr et Juliette Drouet, une liaison dangereuse», p. 153-165.

Millot, Agnès, «Lettres ouvertes : un débat pour ou contre la punition physique dans les collèges anglais au XIXe siècle», p. 167-177.

Lorig, Aurélien, «La correspondance de Georges Darien avec Léon Bloy, Albert Savine, Pierre-Victor Stock, Gustave Scheler… Poétique insurrectionnelle d’un écrivain fin-de-siècle embarqué», p. 179-192.

Allorant, Pierre et Walter Badier, «L’amitié en politique. Lettres du préfet Alapetite au ministre Alexandre Ribot», p. 193-207.

Auzoux, Amélie, «L’Europe des lettres de Valery Larbaud», p. 209-218.

Chattopadhyay, Bandhuli, «Rabindranath Tagore, Romain Rolland et Stefan Zweig. Trois épistoliers face à l’histoire», p. 219-238.

Plainemaison, Jacques, «Jean Genet lecteur de Smara. Carnets de routes de Michel Vieuchange : naissance d’une œuvre», p. 239-250.

Blouet, Julie, «La gazette d’Échauffour pour “distraire” Vlaminck : une autre forme de correspondance», p. 251-261.

«Chroniques»

Melançon, Benoît, «Le cabinet des curiosités épistolaires», p. 265-267.

Legros, Alain, «Lettres et dédicaces de Montaigne manuscrites et imprimées», p. 269-278.

Haroche-Bouzinac, Geneviève, «Entretien avec Nathalie Jungerman, rédactrice en chef de la revue en ligne Florilettres», p. 279-285.

Schwerdtner, Karin, «Entretien avec Hélène Lenoir : oser s’adresser», p. 287-295.

«Comptes rendus», p. 299-343.

«Résumés», p. 345-355.

Benoît Melançon, Écrire au pape et au Père Noël, 2011, couverture

Citation carcérolinguistique du jour

Maud De Palma-Duquet, Bénévolat, 2023, couverture

Anthony a tué quelqu’un. En prison, histoire de respecter son «plan correctionnel» (p. 40), il suit un cours de français.

Le cours est donné par une bénévole, Amaryllis, qui souhaite bonifier, par cette activité, son dossier de candidature à l’école de médecine.

Ils ne viennent pas du même milieu et ils n’ont pas tout à fait la même conception de la langue. Qu’Anthony ait des difficultés à écrire ne l’empêche pas de voir en quoi la langue peut servir des intérêts de classe.

J’écris comme d’la marde. J’ai toujours écrit comme d’la marde pis j’vas continuer d’écrire comme d’la marde. C’est ben plate, mais c’est d’même ! Bien écrire ça sert yinke à du monde comme toi. Les règles compliquées, les câlisses de ph qui se prennent pour des f ou les i avec deux points au-dessus au lieu d’un, ç’a été inventé pour que vous puissiez vous reconnaitre ent’vous aut’ ! Si le monde comme moi se mettait toute à ben écrire pis à ben parler, vous serriez fourrés en tabarnak… vous sauriez pu comment nous différencier ! (p. 22-23)

C’est à se demander qui est le maître et qui est l’élève.

 

Référence

De Palma-Duquet, Maud, Bénévolat, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 36, 2023, 99 p. Précédé d’un «Mot de l’autrice». Suivi de «Contrepoint. Le chanter ou le dire ?», par Mohamed Lotfi.