Jour J

Patins accrochés

Depuis une minute, l’Oreille tendue est à la retraite de l’enseignement universitaire.

Qui dit retraite ne dit pas (toujours ou nécessairement) disparition. L’Oreille continuera à écrire, notamment ici, et à parler.

Mais cela sera après une pause, histoire de marquer le coup.

De retour dans quelques semaines.

L’oreille tendue de… Simenon

Georges Simenon, la Tête d’un homme, couverture

«Et le prisonnier tâtait le mur, s’arrêtait parce qu’il avait heurté un caillou, tendait l’oreille, tellement blême, tellement saugrenu, avec ses bras interminables qui battaient le vide, que partout ailleurs on l’eût pris pour un ivrogne.»

Georges Simenon, la Tête d’un homme, dans les Essentiels de Maigret, Paris, Omnibus, coll. «Tout Simenon», 2011, p. 99-200, p. 104. Présentation de Benoît Denis. Édition originale : 1931.

Autopromotion 729

«Blason ou art héraldique», deuxième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1763, planche XX

La 582e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 68 662 titres.

Illustration : «Blason ou art héraldique», deuxième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1763, planche XX

Portrait électrique du jour

Ancien ampèremètre

«Radek n’était pas maigre, et pourtant il était maladif, peut-être parce qu’on sentait que ses chairs n’étaient pas fermes. De même le bourrelet des lèvres avait-il quelque chose de malsain.

Il s’énervait d’une façon toute particulière, curieuse pour un psychologue; pas un trait de son visage ne bougeait, mais ses prunelles semblaient soudain recevoir un ampérage plus fort, qui donnait au regard une intensité gênante.

— Que va-t-on faire de Heurtin ? questionna-t-il après cinq minutes de silence.

— Le décapiter ! grogna Maigret, les deux mains dans les poches du pantalon.

Et ce fut l’ampérage maximum. Radek émit un petit rire grinçant.»

Georges Simenon, la Tête d’un homme, dans les Essentiels de Maigret, Paris, Omnibus, coll. «Tout Simenon», 2011, p. 99-200, p. 177. Présentation de Benoît Denis. Édition originale : 1931.

Le libre accès gris

Logo du libre accès, en gris

Depuis plusieurs années, notamment en séminaire doctoral, au sein de diverses instances de la plateforme Érudit et dans un long entretien, l’Oreille tendue défend le libre accès en matière de publication scientifique.

Le libre accès ? Définition tirée d’une note recherche de 2021 :

la mise à disposition gratuite sur l’Internet public, permettant à tout un chacun de lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral [des articles scientifiques], les disséquer pour les indexer, s’en servir de données pour un logiciel, ou s’en servir à toute autre fin légale, sans barrière financière, légale ou technique autre que celles indissociables de l’accès et l’utilisation d’Internet. La seule contrainte sur la reproduction et la distribution, et le seul rôle du copyright dans ce domaine devrait être de garantir aux auteurs un contrôle sur l’intégrité de leurs travaux et le droit à être correctement reconnus et cités (p. 1).

En matière chromatique, on parle souvent de libre accès vert (l’auto-archivage), doré (les publications conçues en libre accès immédiat et gratuit), bronze (la diffusion sans licence spécifique sur un site Web), noir (la diffusion sur des sites pirates), etc.

Au seuil de la retraite (jour J-3), l’Oreille propose aujourd’hui le concept de libre accès gris. De quoi s’agit-il ? Pour un professeur qui s’apprête à quitter l’enseignement universitaire — la plupart, s’ils en ont encore, ont les cheveux gris —, de rendre accessibles gratuitement en ligne ses publications, récentes et anciennes.

L’Oreille vient de le faire : elle a déposé sur le dépôt numérique de son université, Papyrus, plusieurs dizaines de ses textes (articles, chapitres de livres, livres individuels ou collectifs). Ça se trouve là : au moment de rédiger ces lignes, il y a 112 entrées, mais d’autres vont s’ajouter sous peu.

Cela étant, la liste n’est pas exhaustive (ces choses-là prennent du temps). On peut aussi avoir (libre) accès à d’autres travaux de ce côté-ci ou de ce côté-là.

Servez-vous.

P.-S.—C’est dans le même esprit qu’ont été libérées les données de la bibliographie que publie l’Oreille depuis 1992 (explications).

 

[Complément du 17 janvier 2024]

Parmi les ajouts récents, on trouve quatre livres :

Melançon, Benoît, Bangkok. Notes de voyages, Montréal, Del Busso éditeur, 2009, 62 p. Quinze photographies en noir et blanc. [PDF]

Melançon, Benoît, Écrire au pape et au Père Noël. Cabinet de curiosités épistolaires, Montréal, Del Busso éditeur, 2011, 165 p. [PDF]

Voltaire à la radio canadienne. Textes de Louis Pelland présentés et annotés par Joël Castonguay-Bélanger et Benoît Melançon, Montréal, Del Busso éditeur, 2013, 87 p. [PDF]

Ségur, la Femme jalouse, roman épistolaire de 1790, édition présentée et commentée par Flora Amann et Benoît Melançon, Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 245 p. [PDF]

 

[Complément du 14 juillet 2025]

D’autres livres ? En voici trois, toujours en libre accès, toujours en PDF.

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill. [PDF]

Melançon, Benoît, l’Oreille tendue, Montréal, Del Busso éditeur, 2016, 411 p. [PDF]

Melançon, Benoît, Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, 194 p. [PDF]

 

[Complément du 21 novembre 2025]

Un autre livre ? Pourquoi pas !

Melançon, Benoît, Épistol@rités, Saint-Cyr sur Loire, publie.net, coll. «Washing Machine», 2013. Recueil de trois textes : Sevigne@Internet. Remarques sur le courrier électronique et la lettre (1996), «Postface inédite : Quinze ans plus tard» (2011) et «Épistol@rités, d’aujourd’hui à hier» (2011). [Livre numérique] [PDF] [ePub]

 

Référence

Principes et politiques du libre accès. Note de recherche, Montréal, Érudit, janvier 2021, 8 p. [PDF]