Fonçons !

«Ça roule au toast chez St-Méthode», la Presse+, 4 août 2025, titre

Soit le titre de presse suivant : «Ça roule au toast chez St-Méthode.» Traduction libre : dans cette boulangerie, on ne traînasse pas.

Un fidèle lecteur de l’Oreille tendue s’étonne : «toast» au singulier ? Il aurait spontanément mis le mot au pluriel. L’Oreille itou, de même que Pierre DesRuisseaux (y aller aux toasts, p. 301).

Son sens dans le français populaire du Québec ? Foncer, attaquer de plein fouet, filer, ne pas perdre de temps.

À votre service.

 

Référence

DesRuisseaux, Pierre, Trésor des expressions populaires. Petit dictionnaire de la langue imagée dans la littérature et les écrits québécois, Montréal, Fides, coll. «Biblio • Fides», 2015, 380 p. Nouvelle édition revue et augmentée.

Autopromotion 843

C’est jamais pareil, Société Radio-Canada, logo

Vers 8 h 35 ce matin, l’Oreille tendue sera au micro de Jean-François Coulombe, de l’émission C’est jamais pareil de la radio de Radio-Canada au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il sera question de l’évolution de la langue.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien ici.

Curiosité voltairienne (et architecturale)

Sur les murs de la Bibliothèque publique de Westmount, une plaque, signée Phyllis Lambert (architecte, historienne de l’architecture, mécène), contient deux citations de Candide (1759), le conte de Voltaire : la première est approximative; la seconde est juste.

Plaque signée Phyllis Lambert, Bibliothèque publique de Westmount, 30 juillet 2025

 

Le troisième chapitre de Candide contient cette phrase : «Il n’y a point d’effet sans cause, répondit modestement Candide, tout est enchaîné nécessairement, et arrangé pour le mieux.»

Au cinquième chapitre, on lit : «Je demande très humblement pardon à Votre Excellence, répondit Pangloss encore plus poliment, car la chute de l’homme et la malédiction entraient nécessairement dans le meilleur des mondes possibles.»

Les derniers mots du conte sont : «Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.»

 

Voltaire est toujours bien vivant.

S’en aller, volontairement ou pas

Extrait du quotidien la Presse+, 14 février 2023

On peut quitter un emploi ou une fonction de son propre chef : cela s’appelle démissionner (de).

On peut se faire montrer la porte, de façon plus ou moins amène : dans le français populaire du Québec, on voit démissionner sur le cas de quelqu’un. Pour ce quelqu’un, ce n’est pas agréable, du moins on l’imagine.

À votre service.

Autopromotion 842

«(Re)lire les correspondances. Hommages à Geneviève Haroche-Bouzinac, 2025, couverture

Depuis la nuit des temps, l’Oreille tendue collabore à Épistolaire, la revue de l’Association interdisciplinaire de recherches sur l’épistolaire. Elle y tient une chronique, «Le cabinet des curiosités épistolaires», dont elle a tiré un recueil en 2011, Écrire au pape et au Père Noël. Depuis le début, la première lectrice de cette chronique est sa collègue, et néanmoins amie, Geneviève Haroche-Bouzinac. Il était donc normal que l’Oreille s’associe au volume collectif qui vient de paraître en son honneur :

De Vita, Philippe et Bénédicte Obitz-Lumbroso (édit.), «(Re)lire les correspondances. Hommages à Geneviève Haroche-Bouzinac, Paris, Classiques Garnier, coll. «Rencontres», 669, 2025, 287 p.

Table des matières

De Vita, Philippe et Bénédicte Obitz-Lumbroso, «(Re)lire les correspondances», p. 7-13.

Menant, Sylvain, «Lettre familière sur ses ouvrages à Madame Geneviève Haroche-Bouzinac», p. 17-23.

Cabane, Franck, «Lire entre les lignes. Le plaisir discret de l’épistolaire», p. 25-31.

Richard, Odile, «La lettre dans le roman. Signe ou signet», p. 33-43.

Melançon, Benoît, «Deux curiosités épistolaires», p. 45-51.

Rideau, Gaël, «Lire pour écrire. Images et usages de la lettre dans deux écrits du for privé», p. 55-71.

Obitz-Lumbroso, Bénédicte, «La sœur, lectrice des lettres, lectrice des œuvres», p. 73-87.

Diaz, Brigitte, «“Il n’est point de pays plus magnifique que le cerveau d’un grand écrivain.” Lire les correspondances d’écrivain au XIXe siècle», p. 89-102.

Dufief, Jean-Pierre, «Les Goncourt et les épistolières du XVIIIe siècle», p. 103-113.

Natta, Marie-Christine, «Eugène Sue et les lecteurs des Mystères de Paris», p. 115-127.

Schwerdtner, Karin, «Geneviève Brisac à Virginia Woolf. Lettres de lectrice dans À l’amie des sombres temps», p. 129-144.

Leclerc, Yvan, «Flaubert et ses 273 correspondants », p. 147-170.

De Moraes, Marcos Antonio, «La Correspondance générale de Mário de Andrade. Work in progress», p. 171-186.

Esmein-Sarrazin, Camille, «“Ne mesurez donc point notre amitié sur l’écriture.” Les lettres de Mme de Lafayette à Mme de Sévigné, recueil d’anecdotes et réflexion sur la pratique épistolaire», p. 189-206.

Seth, Catriona, «D’Antoine à Marie-Antoinette. (Re)lire les lettres de l’archiduchesse», p. 207-223.

Allorant, Pierre, «Jean Moulin épistolier. La correspondance du préfet de la Résistance», p. 225-239.

Simonet-Tenant, Françoise, «Lettres et journal personnel. Ressemblances et dissemblances», p. 241-253.

De Vita, Philippe, «Comme un roman ? Une lecture de la correspondance de jeunesse entre François Truffaut et Robert Lachenay», p. 255-264.

De Vita, Philippe et Bénédicte Obitz-Lumbroso, «De relire à dé-lire les correspondances», p. 265-268.