Néologismes de bouche du mercredi matin

Avolatte

Vous buvez votre café dans une pelure d’avocat ? C’est un avolatte, dit la Presse+ du 27 mai 2017.

Vous prisez l’apéritif à base d’érable ? Vous faites dans l’acéritif, parole d’Office québécois de la langue française.

Ces deux produits relèvent peut-être de la gastroéconomie, soit l’économie de la gastronomie (@CaribouMag). Ou pas.

Toujours dans le registre financier, on parle dorénavant de canabusiness. Il ne s’agit pas des affaires du Canada, mais de commerce du cannabis (@lkblais).

Il est encore question de passage en bouche, au sens large, dans cette citation d’Antoine Robitaille : «Remarquez, ce n’est pas toujours facile avec les lecteurs-militants de QS [Québec solidaire]. Toute nuance aux apparences critiques sera interprétée par eux comme une attaque. Le militant réclame la plupart du temps des articles au ton “fellatoire” (si vous me permettez un néologisme).» (L’Oreille tendue vous le permet.)

Autopromotion 309

Éditrice à ses heures, l’Oreille tendue a publié deux livres d’Alex Gagnon au cours des derniers mois, la Communauté du dehors. Imaginaire social et crimes célèbres au Québec (XIXe-XXe siècle), aux Presses de l’Université de Montréal, et Nouvelles obscurités. Lectures du contemporain, chez Del Busso éditeur.

Le premier de ces ouvrages a été plusieurs fois honoré au cours des derniers jours. Il a reçu :

le prix du concours Étudiants-chercheurs étoiles des Fonds québécois de recherche (Société et culture);

le prix Gabrielle-Roy de l’Association des littératures canadiennes et québécoises;

le prix l’Association canadienne des études francophones du XIXe siècle;

le prix de l’Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC) 2016-2017.

L’Oreille est heureuse.

Alex Gagnon, la Communauté du dehors, 2016, couverture

Méfions-nous d’eux

Catherine Dorion, les Luttes fécondes, 2017, couverture

L’Oreille tendue l’a dit à plusieurs reprises : elle a à l’œil le mot décomplexé (voir ici ou ).

Jusqu’à présent, sa besace s’emplissait d’occurrences où décomplexé est adjectif. Il faudra dorénavant chasser aussi le substantif. Pourquoi ?

À cause de phrases comme celle-ci, tirée du récent ouvrage les Luttes fécondes de Catherine Dorion :

Nous avons dans la vie de tous les jours la tête pleine de devoirs et de culpabilité, et cela agit sur nous comme une maladie auto-immune : tandis que nous nous rongeons de l’intérieur, nous demeurons hagards et affaiblis face à la poignée de décomplexés qui saccagent la planète et les cultures humaines (p. 58).

Tendons l’oreille, et la bonne.

 

Référence

Dorion, Catherine, les Luttes fécondes. Libérer le désir en amour et en politique, Montréal, Atelier 10, coll. «Documents», 11, 2017, 108 p. Ill.

Autopromotion 308

Un segment de l’émission Plus on est de fous, plus on lit !, qu’anime Marie-Louise Arsenault à la radio de Radio-Canada, est consacré à la définition de mots beaucoup présents dans l’espace public.

L’Oreille tendue a déjà eu l’occasion d’y réfléchir à débat, à expert et à authenticité.

Cet après-midi, entre 14 h et 15 h, elle abordera le mot porte-parole.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien ici.

 

[Complément du 4 juin 2017]

Au cours de l’émission, l’Oreille tendue a abordé le cas de Sean Spicer, le porte-parole («spokesman») du 45e président des États-Unis. Depuis, elle est tombée sur l’illustration suivante, qui la trouble un brin. Spicer serait-il un porte-sans-parole ?

Le porte-parole du président dit qu’il ne peut pas parler pour le président