Une roue peut en cacher une autre

Laurence La Palme, Jour de clarté, 2025, couverture

Soit cette phrase, tirée d’un roman d’espionnage de Laurence La Palme — c’est un pseudonyme —, Jour de clarté (2025) : «Puis il donna un coup de roue et nous nous retrouvâmes sur un chemin forestier» (p. 127).

L’homme qui conduit la voiture dont il est question n’a frappé personne avec une de ses quatre roues. Ce «coup de roue», venu de l’anglais, est plutôt un «coup de volant» («wheel»).

À votre service.

 

Référence

La Palme, Laurence, Jour de clarté. Roman. Tome 1, Montréal, Le Cheval d’août, 2025, 140 p.

Curiosité voltairienne (et autoroutière)

Sébastien Bailly, Autoroute, 2025, couverture

«Tu te souviens que ce dont chacun préfère parler, quand il n’y a rien à dire, c’est du temps qu’il fait. Cela n’engage à rien, tout le monde est d’accord sur le temps qu’il fait, un peu moins sur celui qu’il fera. Cela permet de sonder chez un inconnu sa sensibilité aux affaires courantes de ce monde : le réchauffement climatique, l’extinction des espèces, la fin de l’humanité. Si chacun restait chez soi et cultivait son jardin, on n’en serait pas là. Mais il a fallu se lancer sur les pistes à faire décoller les avions, et partir à la conquête de l’amour sur les autoroutes. Voilà ce qui provoque l’effondrement du monde, et les dinosaures riront bien de notre niaiserie lorsqu’ils apprendront comment nous avons disparu. Parce que tel que c’est parti, ils réapparaîtront un jour ou l’autre : la vie est un cycle infini.»

Sébastien Bailly, Autoroute, Paris, Le Tripode, 2025, 175 p., p. 59-60.

 

Les derniers mots de Candide (1759), le conte de Voltaire, sont : «Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.»

 

Voltaire est toujours bien vivant.

Autopromotion 864

Épistolaire, 51, 2025, couverture

Depuis la nuit des temps, l’Oreille tendue collabore à Épistolaire, la revue de l’Association interdisciplinaire de recherches sur l’épistolaire. De sa chronique, «Le cabinet des curiosités épistolaires», elle a tiré un recueil en 2011, Écrire au pape et au Père Noël.

La 51e livraison d’Épistolaire vient de paraître (2025, ISSN : 2109-1358). L’Oreille y parle de quelques destinataires inattendus.

 

Table des matières

Haroche-Bouzinac, Genevière, «Avant-propos», p. 7.

 

«Dossier. George Sand, une vie en correspondance»

Diaz, Brigitte, «Introduction. Tout un monde dans une correspondance», p. 11-22.

 

«George Sand à la lettre»

Bodin, Thierry, «George Sand en correspondance», p. 25-42.

Diaz, José-Luis, «L’intime par correspondance», p. 43-59.

 

«Être écrivain à distance»

Mollier, Jean-Yves, «George Sand et Michel Lévy, ou comment naît une collaboration littéraire entre auteur et éditeur», p. 63-72.

Diaz, Brigitte, «Quand Nohant parle à Guernesey… La correspondance Sand-Hugo», p. 73-87.

Didier, Béatrice, «Réseaux épistolaires et création. Autour des Maîtres sonneurs», p. 89-96.

Ponzetto, Valentina, «George Sand dramaturge à la lumière de sa correspondance», p. 97-107.

 

«L’amitié par correspondance»

Dussault, Annick, «Une amitié filiale. La correspondance entre George Sand et Eugène Lambert», p. 111-119.

Bui, Véronique, «“Quelque chose de providentiel entre Dieu, vous et moi.” La correspondance entre George Sand et Edmond Plauchut», p. 121-132.

Genevray, Françoise, «George Sand  et ses corresponds suisses», p. 133-144.

 

«Une voix dans son siècle»

Fayolle, Azélie et Clémence Hovelaque, «Du féminisme à la lettre ? Les saint-simoniennes dans la correspondance de George Sand», p. 147-158.

Rivière, Carole, «La correspondance politique de George Sand : réseaux, lettres inédites et humanités numériques», p. 159-168.

 

«Perspectives»

Draux, Laura, «Les correspondances franco-italiennes de la poétesse Paolina Secco-Suardo Grismondi. L’Auctoritas oubliée des femmes de lettres et la réhabilitation par l’épistolaire», p. 173-183.

Dziub, Nikol, «L’art de se distinguer : Marie Bashkirtseff telle qu’en ses lettres de lectrice», p. 185-195.

Hendrycks, Éric, «L’usage de l’espagnol dans la correspondance de Barbey d’Aurevilly avec Trebutien», p. 197-203.

Guiot, Vincent, «Renée Irana Frachon (1881-1983). Un portrait en correspondances», p. 205-217.

Pesenti Rossi, Érik, «La correspondance Mario La Cava-Fortunato Seminara. Entre amitié et ambiguïtés», p. 219-232.

Noël Lemaître, Christine, «La correspondance comme moyen de débat philosophique. L’exemple du couple Arendt-Blücher», p. 233-242.

Begliuomini, Miriam, «“L’infini du bleu de midi.” Cinq lettres inédites de Walter Benjamin à Gabriel Audisio», p. 243-255.

 

«Chroniques»

Diaz, Brigitte, «État de la question de la correspondance de George Sand», p. 259-273.

Lubin, Georges, «Pourquoi et comment publie-t-on une Correspondance ?», p. 275-279. Texte paru dans Présences de George Sand, no 4, novembre 1978.

Melançon, Benoît, «Le cabinet des curiosités épistolaires», p. 281-283.

 

«Recherche»

«Comptes rendus», p. 287-319.

Benoît Melançon, Écrire au pape et au Père Noël, 2011, couverture

Les zeugmes du dimanche matin et de Frédéric Lenormand

Frédéric Lenormand, . Docteur Voltaire et Mister Hyde, 2025, couverture

«Au retour, [Buffon] avait produit une étude sur la manière de mesurer des carreaux avec des aiguilles, fort bien reçue par l’Académie, et ambitionnait de dominer le monde des sciences de la même manière que [Voltaire] dominait le bon goût, la pensée moderne et le potage aux lentilles» (p. 41).

Voltaire «offrait une cible facile aux assassins, aux espions de Hérault et aux pâtés de sanglier» (p. 49).

«De son côté, la voiture anglaise, parfaitement suspendue grâce à des ressorts issus d’une industrie en avance sur son temps, poursuivit en direction de Douvres et des exils non consentis» (p. 54).

«Il avait besoin de renseignements sur les rats pestiférés et, accessoirement, d’un logis sûr pour la nuit» (p. 131).

«Voltaire eut envie de répondre : avec joie et avec du thym à la soude» (p. 164).

Frédéric Lenormand, Voltaire mène l’enquête. Docteur Voltaire et Mister Hyde. Roman, Paris, Le livre de poche, 2025, 236 p. Édition originale : 2018.

L’oreille tendue de… Caroline Muller et Frédéric Clavert

Caroline Muller, avec Frédéric Clavert, Écrire l’histoire, 2025, couverture

«Ce livre est le résultat des travaux qui ont suivi : pendant près de huit ans, nous avons scruté les pratiques des historiens et historiennes. Nous les avons écoutés en séminaire, dans les colloques ou tables rondes auxquels on nous a conviés; et tendu l’oreille lorsqu’une question méthodologique était abordée autour de nous.»

Caroline Muller, avec Frédéric Clavert, Écrire l’histoire. Gestes et expériences à l’ère numérique, Paris, Armand Colin, 2025, 201 p., p. 16. Préface d’Antoine Prost.