Souvenir de Mao

Georges G.-Toudouze (1921), p. 199

La Presse du 21 octobre comportait un cahier «Journée maritime québécoise 2013». On y trouvait notamment des portraits, dont un intitulé «Des communications à la navigation. Karine Racine femme de roue» (p. 6).

«Femme de roue» ? «Timonier si vous préférez.»

Oui, on préfère — mais on préférerait «timonière». (Merci à @Hortensia68.)

Illustration : G. Dutriac, dans Georges G.-Toudouze, Paris sur l’eau. Ouvrage couronné par l’Académie française, Tours, Maison Alfred Mame et fils, 1921, 304 p., p. 199.

De la lecture et de ses rythmes

Bernard Pivot, le Métier de lire, 1990, couverture

«Les cadences de lecture sont différentes selon la nature des livres. On n’avance pas au même rythme, c’est l’évidence, dans un Dumézil que dans un Chandler, dans un Bourdieu que dans un Simenon, dans un Le Goff que dans un Castelot, dans un Claude Simon que dans un Denuzière, sur un Char que sur La Bicyclette bleue.»

Bernard Pivot, le Métier de lire. Réponses à Pierre Nora, Paris, Gallimard/le Débat, 1990, 193 p., p. 91.

P.-S. — Il n’y a pas que «la nature des livres» qui change les «cadences de lecture». Voir ici.

Pêche miraculeuse

Éric Plamondon, Ristigouche, 2013, couverture

En août dernier, l’Oreille tendue racontait qu’elle venait de lire, à haute voix, pour un projet universitaire, de brefs extraits de textes divers. (On ne confondra surtout pas ce projet avec celui dont il a été question ici il y a quelques jours.)

Parmi ceux-ci, le 75e chapitre de Mayonnaise (2012) d’Éric Plamondon, «Comme une truite hors du torrent».

Le plus récent livre de Plamondon, Ristigouche (2013), s’ouvre sur une scène de pêche au saumon.

Sujet de devoir : en vous appuyant sur votre lecture de l’œuvre de Richard Brautigan, vous montrerez en quoi le thème de la pêche à la ligne est essentiel dans les livres d’Éric Plamondon.

 

Références

Plamondon, Éric, Mayonnaise. Roman. 1984 — Volume II, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 49, 2012, 200 p.

Plamondon, Éric, Ristigouche, Montréal, Le Quartanier, coll. «Nova», 7, 2013, 52 p.

Les mettre s’impose(rait)

Le gouvernement du Québec dévoilera plus tard aujourd’hui son projet de Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement. (L’Oreille tendue a analysé le document qui a servi à préparer ce projet de loi : «Document d’orientation. Orientations gouvernementales en matière d’encadrement des demandes d’accommodement religieux, d’affirmation des valeurs de la société québécoise ainsi que du caractère laïque des institutions de l’État.» C’est ici.)

Une chose est sûre : le gouvernement du Parti québécois sera ferme. La preuve ? «On met nos culottes», a déclaré une «source gouvernementale» au journal le Devoir (6 novembre 2013, p. A1).

L’expression mettre ses culottes marque, au Québec, une volonté d’affirmation. Qui les met prend ses responsabilités. Mieux : c’est le signe qu’on serait proactif.

Autres exemples

Avril 2004, dans la Presse du 29 avril : «“Le conseil de Nortel a mis ses culottes”» (cahier Affaires, p. 4).

Avril 2013, Assemblée nationale du Québec, question de Nathalie Roy, de la Coalition avenir Québec, à la ministre de l’Éducation, Marie Malavoy : «Alors, quand la ministre va-t-elle mettre ses culottes et cesser de sous-traiter aux commissions scolaires des augmentations de taxes ?» (Réponse de la ministre ici.)

 

[Complément du 29 août 2019]

Variation sur le même thème dans la Presse+ du jour : «Des maires des municipalités où sont publiés les journaux de Groupe Capitales Médias ont quant à eux fait la route vers l’hôtel du Parlement, hier, pour lancer un message aux politiciens : “Portez vos culottes” et taxez les géants du web.» Porter et mettre, même combat.