La tendance s’est maintenue

Le 7 septembre, l’Oreille tendue s’amusait à rassembler les détestations des uns et des autres en matière de langue. Parmi celles-ci, sans y réfléchir plus avant, elle avait inclus le mot épique.

Le jour même, @OursAvecNous lui faisait parvenir la photo suivante.

Un solde épique ?

 

Depuis, l’Oreille voit le mot partout. Trois exemples.

Dans la Presse du 20 septembre : «Des patients victimes d’une dispute épique entre médecins» (p. A19).

Dans celle du 25 : «Dans un texte épique publié dans le Devoir samedi […]» (p. A16).

Hier, sur Twitter : «À voir- prendre le bus: c’est vraiment, vraiment cool / Bus épique?»

C’est bien comme s’il y avait là une tendance, et qu’elle se maintenait.

P.-S.—Consciencieuse, l’Oreille se promet de lire le roman Épique (Montréal, Marchand de feuilles, 2010) de William S. Messier.

 

[Complément du 30 octobre 2021]

C’est fait.

 

[Complément du 11 juillet 2023]

En chanson ? Bien sûr, chez Les Cowboys fringants, avec «Épique Éric» (2020).

«Se vouloir», encore

L’Oreille tendue a des relations difficultueuses avec le verbe réfléchi se vouloir. Elle en parlait déjà, il y a jadis naguère, ici.

Quand elle lit, dans le Devoir des 22-23 septembre, en titre, page C7, «Le Sporting KC se voudra une difficile commande pour l’Impact», elle se dit que ces relations ne vont pas s’améliorer.

Retour en capitale

Devant, pour d’excellentes raisons, passer la journée dans la Vieille Capitale (Québec), l’Oreille tendue se rend compte qu’il y a quelques mois qu’elle n’a pas vidé sa besace à capitales. Qu’y trouve-t-on, s’agissant de Montréal ? Que c’est une capitale diversifiée. Des exemples ?

«Montréal, capitale de la contravention» (la Presse, 30 août 2012, p. A1).

«Montréal, capitale de la bière sans gluten […] ?» (Twitter, 8 mai 2012).

«Québec et Montréal, capitales mondiales du patrimoine en 2008» (le Devoir, 1er octobre 2007, p. A3).

«Montréal, capitale musicale du Canada» (la Presse, 9 décembre 2009, Arts et spectacles, p. 2).

«Montréal, capitale culturelle ? Plus que jamais» (la Presse, 3 janvier 2004).

Voilà une ville riche — une métropole, comme dans «Montréal, métropole numérique !» (la Presse, 19 janvier 2012, cahier Affaires, p. 9).

Chronique agricole, avec des néologismes

Chanvre indien, marijuana, marie-jeanne, herbe, pot (à faire rimer avec menottes) : il faut bien que la drogue pousse quelque part.

Au Québec, on cache les «installations» de cannabis dans les champs de maïs. C’est ce qui permet au quotidien la Presse de titrer, le 24 septembre 2012, «Le fléau du pot corn» (p. A1). On utilise aussi les champs de soya, mais c’est moins pratique pour les jeux de mots.

Comment repérer ces semis clandestins ? En faisant des «tours de pot» : «des gens qui ont des visées sur ce type de culture louent des avions dans le but de repérer des plantations pour ensuite y aller faire une razzia» (la Presse, 24 septembre 2012, p. A3).

Existe-t-il un mot pour désigner celui qui pratique cette culture ? Bien sûr. On dira que c’est un «mariculteur» (la Presse, 24 septembre 2012, p. A2).

Qui préfère l’agriculture d’intérieur a recours à des «serres hydroponiques». Modestement, l’Oreille tendue suggère de les appeler des «serres hydropotniques».

Rosemont en liesse

«La vie urbaine avec plusieurs services dans Rosemont», titre le Devoir des 22-23 septembre 2012 (p. G6).

Les Rosemontois, ces habitants du quartier montréalais de Rosemont, seront enchantés d’apprendre qu’ils ont (enfin ?) accès à la «vie urbaine».