La 289e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.
Excellente question
L’an dernier, l’Oreille tendue publiait un livre, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue). Il y a quelques semaines, Marc Cassivi faisait paraître Mauvaise langue. Sur le site de la revue Argument, Jean Delisle, professeur émérite à l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa, rend compte des deux ouvrages. Il a des reproches, et plusieurs, à leur adresser. (L’Oreille tendue ne partage pas ces reproches. Marc Cassivi non plus.)
À un moment, il pose une excellente question :
Combien d’étudiants québécois ne vont pas poursuivre leurs études en France parce qu’ils se sentent linguistiquement complexés ? Combien préfèrent étudier dans des manuels anglais, de crainte de ne pas comprendre la terminologie française ? Combien sont gênés d’écrire un simple courriel parce qu’ils savent que leur message sera truffé de fautes ? Combien sont incapables d’écrire une lettre pour revendiquer des droits ? Combien sont gênés de parler français devant un auditoire ? Combien remettent leurs travaux en anglais ou vont au cégep anglais, par insécurité linguistique ? Combien en Ontario abdiquent et s’assimilent, s’estimant incapables de parler convenablement la langue de leurs parents ? Combien choisissent les écoles anglaises pour la même raison ?
Oui, en effet : combien ?
Références
Cassivi, Marc, Mauvaise langue, Montréal, Somme toute, 2016, 101 p.
Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.
Autopromotion 233
La 288e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.
Langue de puck et de Québec
Cet après-midi, l’Oreille tendue sera à Québec, au Musée de la civilisation, pour parler de la langue du hockey (renseignements ici).
Elle utilisera nombre d’exemples, notamment ceux qui suivent.
«Y a des finales jusqu’au mois d’mai» (Dominique Michel, «Hiver maudit : j’haïs l’hiver», chanson 1979).
«Béliveau purgeait une mineure sur le banc des punitions» (phrase citée par Jacques Bobet, «Chronique (sans ironie) sur la presse sportive française», p. 175).
«le gros 61 loge un boulet sous le biscuit du gardien» (Patrick Roy, la Ballade de Nicolas Jones, p. 187).
«La députée libérale Lucienne Robillard a annoncé hier qu’elle accrochait ses patins politiques» (le Devoir, 5 avril 2007).
Dans House of Cards, le personnage de Leann Harvey (Neve Campbell) «joue dur dans les coins de patinoire» (la Presse+, 10 mars 2016).
«Si la nature est ton amie, tu pognes un deux meunutes» (Erika Soucy, les Murailles, p. 30).
«C’était le tombeur de la poly, celui qui niaisait pas avec la puck pis qui t’amenait à son chalet c’était pas trop long» (Erika Soucy, les Murailles, p. 86-87).
«À une époque où les pucks étaient faites de crottin» (Loco Locass, «Le but», chanson, 2009).
«Vite, vite, qu’on en finisse avec ce centenaire qui a duré 100 ans. Leurs bras meurtris ne tendent plus le flambeau, ils nous assomment avec» (Yves Boisvert, la Presse, 4 décembre 2009).
«les fantômes ont failli» (Patrick Roy, la Ballade de Nicolas Jones, p. 16).
Claude Dionne, Sainte Flanelle, gagnez pour nous !, 2012.
«Jeu-questionnaire. Connaissez-vous votre flanelle ?» (la Presse+, 26 décembre 2015)
Références
Bobet, Jacques, «Chronique (sans ironie) sur la presse sportive française», Liberté, 57 (10, 3), mai-juin 1968, p. 175-187. https://id.erudit.org/iderudit/60373ac
Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.
Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.
Roy, Patrick, la Ballade de Nicolas Jones. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 01, 2010, 220 p.
Soucy, Erika, les Murailles, Montréal, VLB éditeur, 2016, 150 p.
Autopromotion(s) 232
Cette semaine, l’Oreille tendue va beaucoup parler.
Cet après-midi, elle sera à Saint-Hyacinthe pour une conférence intitulée «Diderot : de l’Encyclopédie à Wikipédia».
Vendredi, aussi en après-midi, mais à Montréal, elle causera livre scientifique dans le cadre de la Journée internationale de la Francophonie.
Samedi, toujours en après-midi, à Québec cette fois-là, elle interviendra lors de la journée sur la nordicité qui se tiendra au Musée de la civilisation. Sujet ? «Notre sport national ? Parler de hockey !»
[Complément du jour]
Vous voulez savoir de quoi causera l’Oreille vendredi ? Lisez ceci :
Letarte, Martine, «Écrire en français à l’ère du numérique», le Devoir, 12-13 mars 2015, p. H3.
[Complément du 4 mai 2016]
La table ronde du 18 mars, «Écrire en francais à l’ère du numérique», est désormais disponible en ligne.