Chantons en chœur

Dans la Belle Province, il y avait déjà Montréal, Québec, Trois-Rivières, Drummondville, Saguenay — pour ne nommer qu’elles. Il y a maintenant Laval.

Le Devoir, 1er et 2 mai 2010, p. G4, publicité

À chacun, et à chaque activité, sa capitale.

Souche et souches

Le mot est passé dans l’usage : il y aurait les Québécois de souche, et les autres. Devenu courant, on peut (enfin) l’utiliser avec distance.

C’est ce qui permet aux Cowboys fringants de chanter «Je suis un Québécois de souche / J’ai une fleur de lys tatouée s’a bouche.»

C’est ce qui permet à une collègue, d’origine européenne, mariée à un Américain, vivant à Montréal, d’appeler son chat La Souche; c’était le seul autochtone de la maison.

C’est ce qui permet à Carla Beauvais de lancer le magazine féminin Souche, «un nouveau magazine qui s’adresse aux femmes âgées entre 25 et 40 ans issues des communautés culturelles», dixit la Presse du 28 avril 2010 (cahier Arts et spectacles, p. 3).

Les souches ne sont plus ce qu’elles étaient.

 

[Complément du 26 octobre 2015]

Certains préfèrent néanmoins ne pas employer de souche : «Cette radio censée couvrir la grande région métropolitaine cosmopolite et multigénérationnelle semble plutôt monopolisée par des mâles “souchiens” d’un certain âge» (le Devoir, 26 octobre 2015, p. B8). Sur le plan de l’euphonie («sous-chien» ?), ce n’est pas tout à fait ça.

 

Référence

Les Cowboys fringants, «Québécois de souche», Motel Capri, 2001.

Répéter sans fin

Il existe des chansons poisons, également appelées vers sonores, ces airs qui nous trottent dans la tête sans qu’on puisse s’en défaire.

Cela sévit aussi hors du strict domaine musical.

Ainsi des ouvriers qui ont creusé un cratère dans le jardin de l’Oreille tendue. Le chargé de projet aime bien utiliser l’expression La vie est ainsi faite que. Cela a déteint sur plusieurs de ses employés, au point que le contremaître, lui, est exaspéré d’entendre à tout propos ces quelques mots. Cette rengaine l’horripile.

Une expression poison ? C’est, en tout cas, une forme de ver sonore.

Fredonner sans fin

Vous vous réveillez le matin avec un petit air en tête : Joe Dassin, Renée Martel, Stockhausen. Vous ne pouvez plus vous en défaire de toute la journée. Comment appeler cela ?

Monique Giroux, de Radio-Canada, proposait, à une certaine époque, chanson poison.

Sur le modèle de music worm, une fidèle lectrice de l’Oreille tendue, @PimpetteDunoyer, utilise ver sonore. Elle dirige ses lecteurs vers une bande dessinée en ligne, sur le blogue BD de cul, qui illustre bien l’affaire.

Quel que soit le terme retenu, une chose est sûre : c’est bien peu appétissant. Ça peut même être mortel.