Autopromotion 073

Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, 2013, couverture

L’ouvrage collectif Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture vient de paraître. L’Oreille tendue y parle hockey et chanson.

Table des matières ci-dessous.

 

Diana, Jean-François (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, 357 p. Publié par les Presses universitaires de Lorraine. ISBN : 978-2-8143-0141-2; ISSN : 1633-5961.

Commandes en ligne : http://www.lcdpu.fr/revues/questionsdecommunication/

 

Diana, Jean-François, «Les écritures de sport», p. 7-16.

Privat, Jean-Marie, «La piscine… ou de l’écrit sans écriture», p. 17-24.

Féménias, Damien et Jean Maurice, «Le rugby tel qu’il se livre. 120 ans d’ouvrages de sport», p. 25-46.

Popovic, Pierre, «Poupou et Maître Jacques dans l’imaginaire social des années 60. Essai de sociocritique», p. 47-62.

Tétart, Philippe, «Les chants du sport, 1888-1928», p. 63-80.

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Valois-Nadeau, Fannie, «Quand “l’histoire se joue ici”», p. 93-108.

Borges Buarque de Hollanda, Bernardo, «Football, modernisme et musique populaire brésilienne. Remarques sur l’invention du “pays du football”», p. 109-121.

Segura M. Trejo, Fernando, «Diego Armando Maradona : vers une interprétation de la trajectoire de vie de l’icône», p. 123-135.

Villaret, Sylvain et Philippe Tétart, «La construction médiatique d’une icône sportive : Yannick Noah (1978-1991)», p. 137-153.

Bauer, Thomas, «Grandeur et désillusion du boxeur : Toboggan (1934) d’Henri Decoin», p. 155-165.

«Iconographie», p. 167-170.

Huitorel, Jean-Marc, «Un artiste et le sport. Le cas de Roderick Buchanan», p. 171-179.

Hamers, Jeremy, «Football et art contemporain : exposition fragmentée et narration mosaïque», p. 181-189.

Chazaud, Pierre, «Les enjeux esthétiques et politiques du sport du XXe siècle», p. 191-197.

Lefevre, Betty, «Spectacles sportifs et performances artistiques : regards croisés sur le récit de la construction de soi», p. 199-212.

Dietschy, Paul, «Raconter la guerre, faire renaître le sport : les dilemmes de la presse sportive pendant la Grande Guerre», p. 213-226.

Souanef, Karim, «Sport et écriture journalistique : une rencontre sous tensions», p. 227-239.

Marcellini, Anne, Éric de Léséleuc et Estelle Lebel, «Les photographies de presse des athlètes handicapés. De l’analyse d’une “image-objet” à quelques réflexions sur sa réception», p. 241-251.

Diana, Jean-François, «Les écritures de l’émotion sportive. Le cas de la photographie de presse», p. 253-264.

Sizorn, Magali, «Les cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques : images sur paroles», p. 265-277.

Lenoir, Christophe, «Construction énonciative et qualification culturelle des spectacles sportifs. La fonction du commentaire», p. 279-293.

Bonnet, Valérie, «Tennis et écrans multiples : logique et esthétique de la fragmentation», p. 295-310.

Laborde, Barbara, «France/RFA 1982, France/Italie 2006 : lectures pragmatiques de fictions votives», p. 311-320.

Wille, Fabien, «Une modélisation de l’identité générique du spectacle sportif médiatisé», p. 321-334.

Montañola, Sandy, «Fictions et directs sportifs : le téléspectateur et les représentations de la boxe anglaise», p. 335-348.

Modeste proposition de moratoire sportivo-littéraire

Le 1er avril dernier, rendant compte du livre le Hockey vu du divan (2012) de Simon Grondin, l’Oreille tendue évoquait un moratoire sur le découpage en trois périodes des ouvrages (ou des films) portant sur le hockey. Elle revient à la charge.

En effet, ce type de découpage est trop fréquent. Des exemples ?

Claude Dionne, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! (2012).

Alain M. Bergeron, la Coupe du hocquet glacé (2010).

Gaël Corboz, En territoire adverse (2006).

Luc Cyr et Carl Leblanc, Mon frère Richard (1999).

Raymond Plante, Jacques Plante (1996).

Michel Bujold, l’Amour en prolongation (1990).

André Simard, la Soirée du fockey (1972).

Cette liste est sûrement incomplète. Bref : on arrête svp.

 

[Complément du 17 août 2018]

Les trois prises du jour

Le Chandail de hockey / The Hockey Sweater (2006).

Bernard Pozier, Les poètes chanteront ce but (1991).

Yves Tremblay, Guy Lafleur. L’homme qui a soulevé nos passions (2013).

 

[Complément du 29 décembre 2018]

Deux autres ? Deux autres.

Catellier, Maxime, Mont de rien. Roman en trois périodes et deux intermèdes (2018).

Baruchel, Jay, Born into It. A Fan’s Life (2018).

 

[Complément du 5 novembre 2021]

Ce qui affectait les livres et les films touche maintenant les menus, par exemple à la magnifique exposition consacrée à Serge Lemoyne. Ce n’est pas mieux.

Café Québecor, Maison des beaux-arts du Québec, 5 novembre 2021

 

[Complément du 22 mars 2023]

On apprend, dans la Presse+ du jour, que le Cirque du Soleil est en train de concevoir un spectacle sur Guy Lafleur. Comment sera-t-il découpé ? «Guy ! Guy ! Guy ! sera structuré en suivant les trois périodes d’un match de hockey […]». Personne ne sera étonné.

 

[Complément du 20 novembre 2024]

Un mémoire de maîtrise découpé en trois périodes ? Celui-ci.

 

[Complément du 16 juin 2025]

Le collectif la Vraie Dureté du mental (2009) offre la totale : trois périodes, une prolongation, une fusillade.

 

[Complément du 20 juin 2025]

Le roman Twenty Miles (2007), de Cara Hendley, raconte le parcours hockeyistique d’une jeune femme. Il n’est pas explicitement découpé en trois périodes. Il compte toutefois trois parties, numérotées 1, 2, 3…

 

Références

Baillargeon, Normand et Christian Boissinot (édit.), la Vraie Dureté du mental. Hockey et philosophie, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. «Quand la philosophie fait pop !¢, 2009, xiii/262 p. Ill. Préface de Jean Dion.

Baruchel, Jay, Born into It. A Fan’s Life, Toronto, Harper Avenue, 2018, 249 p.

Bergeron, Alain M., la Coupe du hocquet glacé. Miniroman de Alain M. Bergeron — Fil et Julie, Québec, Éditions FouLire, coll. «Le chat-ô en folie», 9, 2010, 45 p.

Bujold, Michel, l’Amour en prolongation. Poésies hérotiques, Montréal, Éditions d’Orphée, 1990, s.p.

Catellier, Maxime, Mont de rien. Roman en trois périodes et deux intermèdes, Montréal, L’Oie de Cravan, 2018, 123 p.

Le Chandail de hockey / The Hockey Sweater, cédérom, 3D Courseware/ Les Éditions 3D, 2006. Conception de Donna Mydlarski, Dana Paramskas, André Bougaïeff et Larry Katz.

Corboz, Gaël, En territoire adverse, Saint-Lambert, Soulières éditeur, coll. «Graffiti», 37, 2006, 164 p.

Cyr, Luc et Carl Leblanc, Mon frère Richard, documentaire de 53 minutes, 1999. Production: Ad Hoc Films.

Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.

Grondin, Simon, le Hockey vu du divan, Sainte-Foy (Québec), Presses de l’Université Laval, 2012, 214 p. Ill.

Hedley, Cara, Twenty Miles, Toronto, Coach House Books, 2007, 205 p.

Lemay, Clarence, «Chronique sportive ou politique ? Le Canadien de Montréal et la crise constitutionnelle canadienne dans La Presse, Le Devoir et la Gazette (1976-1995)», Ottawa, Université d’Ottawa, 2020, vii/186 p. http://dx.doi.org/10.20381/ruor-25327

Plante, Raymond, Jacques Plante. Derrière le masque, Montréal, XYZ éditeur, coll. «Les grandes figures», 9, 1996, 221 p. Ill.

Pozier, Bernard, Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991, 84 p. Ill. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.

Simard, André, la Soirée du fockey. Le temps d’une pêche. Le vieil homme et la mort, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», 40, 1974, 92 p. Préface de Normand Chouinard.

Tremblay, Yves, Guy Lafleur. L’homme qui a soulevé nos passions, Brossard, Un monde différent, 2013, 208 p. Ill. Préface de Guy Lafleur.

L’art du portrait cinématographique

Jean Echenoz, les Grandes Blondes, 1995, couverture

«[L’]inspecteur Clauze présentait un faciès ratier de second rôle français. Voix sinueuse et filament de moustache, œil plissé sur sourire de biais qui affichaient le plus franchement du monde une personnalité de faux jeton. Physique de fourbe qui traîne souvent dans les castings : ironiques, obséquieux, éventuellement menaçants, se croyant malins, d’ailleurs l’étant, plus qu’on ne l’imaginerait, mais somme toute pas assez car échouant toujours dans leurs entreprises. Types recrutés pour jouer l’agent de change véreux, l’ancien collègue maître-chanteur ou le beau-frère dans la police. En l’occurrence c’était le beau-frère dans la police. Et comment va Geneviève ?»

Jean Echenoz, les Grandes Blondes. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 1995, 250 p., p. 61.

Du virage

«I don’t want to move to a city where the only cultural advantage is
being able to make a right turn on a red light»
(Woody Allen, Annie Hall).

Il en est qu’on ne peut pas faire partout. En matière de code de la route, le virage à droite au feu rouge est souvent permis dans le 450 et dans les régions, mais interdit à Montréal.

Celui-ci a été beaucoup médiatisé à une époque : le virage ambulatoire devait, en vidant le plus rapidement possible les hôpitaux du Québec, améliorer les services de santé.

D’autres sont universellement prisés. (Comment être contre la vertu ?)

«La Fromagerie Champêtre prend le virage vert» (la Presse, 19 mars 2013, cahier Affaires, p. 11).

«Il faut absolument faire un virage communautaire» (le Devoir, 2-3 octobre 2004, p. I4).

À chacun de prendre celui qui lui convient.

P.-S.—Merci à @monterosato pour la citation de Woody Allen.

42

Brian Helgeland, 42 (2013)

Le 15 avril de chaque année, on célèbre le «Jackie Robinson Day», histoire d’honorer la mémoire du premier joueur noir du baseball «moderne».

Cette année, pour l’occasion, l’organisation des ligues majeures de baseball (Major League Baseball) a fait paraître le livre numérique «augmenté» ou «enrichi» — texte, photos, vidéos, liens — de Lyle Spencer, Fortitude. The Exemplary Life of Jackie Robinson (2013), conçu spécifiquement pour le iPad. (L’Oreille tendue a en rendu compte ici.)

Au même moment était lancé le film biographique 42 de Brian Helgeland.

Presque tout ce qui fait un film à thèse y est. Les personnages parlent par maximes et phrases ronflantes. Dès qu’ils ont quelque chose de grave à dire, la musique devient sirupeuse. Le jeu des acteurs est digne d’un téléfilm : aucune mimique lourdement expressive n’est épargnée. Il y a des ralentis pour marquer les temps forts. Tout concorde à livrer une morale claire : Jackie Robinson a changé la culture du baseball et, dans le même temps, la société états-unienne. Il ne manque que la guérison miraculeuse d’un jeune handicapé dans le vestiaire de l’équipe dirigée par son père pour que tout y soit.

Qu’on ne s’y trompe cependant pas : ce film, dès qu’on a mis de côté toute considération esthétique, est d’une efficacité redoutable. L’Oreille ne cachera pas avoir eu le motton à répétition en le regardant. Il est vrai que Jackie Robinson est son héros.

Avant d’être le numéro 42 des Dodgers de Brooklyn, Robinson a passé la saison 1946 dans l’uniforme des Royaux de Montréal. Comme un autre sportif célèbre de son époque, Maurice Richard, il portait alors le numéro 9. Comment la ville apparaît-elle dans le film ?

Son nom est prononcé à quelques reprises par Branch Rickey, l’homme qui a recruté Robinson. On voit celui-ci dans l’uniforme des Royaux en Floride (pendant le camp d’entraînement de l’équipe) et à Jersey City (pour sa première présence au bâton durant son premier match). C’est à peu près tout.

Est-ce trop peu, comme certains l’ont écrit ? Dans une perspective strictement biographique, oui : l’année passé par Robinson à Montréal a permis aux Dodgers de Brooklyn de préparer son passage vers le baseball majeur, et de le préparer, lui. Dans une perspective dramatique, non : Robinson et sa femme, Rachel, ont toujours vanté la tolérance des Montréalais à leur égard; dans un film qui veut dénoncer le racisme aux États-Unis dans la première moitié du XXe siècle, ce serait rappeler que certaines sociétés, à la même l’époque, l’étaient moins.

Les habitants de Montréal aiment se souvenir du passage de Robinson à Montréal. Une plaque officielle a été fixée à la maison qu’il a habitée en 1946, au 8232, avenue De Gaspé. Une statue à son effigie a d’abord été installée angle Ontario et de Lorimier, là où jouaient les Royaux; on y trouve toujours une plaque, mais la statue a été déménagée au stade du Parc olympique. Les romanciers Morley Callaghan (The Loved and the Lost, 1951), Mordecai Richler (St. Urbain’s Horseman, 1966), Jean-François Chassay (Laisse, 2007) et Renald Bérubé (les Caprices du sport, 2010) évoquent le souvenir de Robinson. Jack Jedwab a même consacré un court ouvrage à sa saison de 1946, dans les deux langues officielles : Jackie Robinson’s Unforgettable Season of Baseball in Montreal (1996); Jackie Robinson : une inoubliable saison de baseball à Montréal (1997).

On peut comprendre cette fierté rétrospective, mais, de toute évidence, ce n’est pas aux Montréalais que le film 42 est destiné. D’ailleurs, aucune version française n’en est encore disponible.

P.-S.—42 n’est pas le premier film sur Jackie Robinson. Dès 1950, alors qu’il était encore joueur actif, on le voit jouer son propre rôle dans The Jackie Robinson Story (le film est visible en ligne). Richard Brody, dans le magazine The New Yorker, propose une comparaison très fine des films de Brian Helgeland et d’Alfred E. Green.

P.-P.-S.—Avec Montréal, Robinson aurait aussi porté les numéros 4 et 11.

 

Références

Bérubé, Renald, les Caprices du sport. Roman fragmenté, Montréal, Lévesque éditeur, coll. «Réverbération», 2010, 159 p.

Callaghan, Morley, The Loved and the Lost, Toronto, Macmillan of Canada, coll. «Laurentian Library», 9, 1977, 257 p. Édition originale : 1951.

Chassay, Jean-François, Laisse. Une fantaisie pleine de chiens, de bruits et de fureurs. Roman, Montréal, Boréal, 2007, 187 p.

Jedwab, Jack, Jackie Robinson’s Unforgettable Season of Baseball in Montreal, Montréal, Images, 1996, 56 p. Ill.

Jedwab, Jack, Jackie Robinson : une inoubliable saison de baseball à Montréal, Montréal, Images, 1997, 64 p. Ill.

Richler, Mordecai, St. Urbain’s Horseman, New York, Alfred A. Knopf, Inc. / A Bantam Book, 1972, 436 p. Ill. Édition originale : 1966.

Spencer, Lyle, Fortitude. The Exemplary Life of Jackie Robinson, New York, MLB.com Play Ball Books, et Ecco. An Imprint of HarperCollins Publishers, 2013. Préface de Kareem Abdul-Jabbar. Deuxième édition. Édition pour iPad.

Jackie Robinson, Royaux de Montréal, 1946