Les paires acoustiques du jour

Merci à François Bon

Que peut être l’accent ?

Chantant

Musical

Savoureux

Sympathique

Charmant

Craquant

Adorable

Affecté

Méridional

Paysan

Léger

Fort

Lourd

Incompréhensible

D’ici

Québécois

P.-S. — Des suggestions d’ajouts ?

 

[Complément du 19 mars 2014]

La taupe québécquoise de l’Oreille tendue lui a communiqué la liste des cooccurences proposées, pour accent, par le logiciel Antidote : particulier, prononcé, inimitable, traînant, étranger, doux, délicieux, rocailleux, nasillard, pointu, indéfinissable, terrible, mélodieux, guttural, rauque, bizarre, exotique, irrésistible, traînard, familier, lamentable, rude, hautain. L’Oreille avoue un faible pour indéfinissable.

Marie-Pier Frappier, elle, sur Twitter, lui a fait découvrir l’existence de la chanson «L’accent» des Fabulous Trobadors.

Quatre proverbes de saison

Les médias frétillent. Le 5 mars est le dernier jour où les échanges sont permis dans la Ligue nationale de hockey.

En cette journée solennelle, l’Oreille tendue s’en voudrait de ne pas participer à la frénésie.

Elle se contentera de rappeler certaines vérités que, par temps de crise, il vaut mieux ne jamais perdre de vue. Il y en a quatre.

Le meilleur échange est peut-être celui que tu ne fais pas.

Ton club est aussi bon que tes meilleurs joueurs.

Y en aura pas de facile.

C’qui s’passe dans chambre reste dans chambre.

Yapadkoi.

Quelques clichés pour bien commencer la semaine

La famille des clichés est large et accueillante. Elle apprécie particulièrement les associations obligatoires de mots. Des exemples ?

Vous tombez ? C’est toujours lourdement.

Le citoyen est toujours simple. (Merci à @david_turgeon.)

Au hockey, le bombardement est toujours en règle.

Pourquoi l’indifférence est-elle toujours la plus grande ? (Merci à @machinaecrire.)

Le cynisme est toujours aussi ambiant que la vérité est criante. (Merci à @revi_redac pour ceci et pour cela.)

Le cliché donne toujours une vue imprenable sur l’humanité (toujours profonde).

 

[Complément du 10 janvier 2014]

Aux jeux Olympiques, la médaille — quelle qu’en soit la matière (or, argent, bronze) — doit toujours être raflée. (Merci à @iericksen.)

La solidarité vient toujours par vague ou par élan. Y compris aux Olympiques.

 

[Complément du 21 février 2014]

Le rire est toujours rabelaisien.

 

[Complément du 18 juin 2018]

Sur Twitter, grosse récolte du jour, à la suite du premier tweet ci-dessous.

Chez @LeMonde_correct : «Avez-vous remarqué que, dans la presse, les rapports sont toujours “accablants”, les pluies, “diluviennes” et le déficit, “abyssal” ?»

Chez @lheureuxdaniel : la «découverte» est «macabre». Et encore : «Que dire du crime “morbide”, du froid “sibérien”, de la chaleur “torride” et du thé “brûlant” ?»

Chez @kick1972 : la faune est «bigarrée» et le rapport «dévastateur». Ensuite : «Et des arrêts spectaculaires !»

Chez @alexandrepratt : «budget électoraliste» et «dernier tabou».

Chez @hugodumas : «Le “concept” d’une émission est “déjanté”.» Puis : «ambiance “festive”».

Chez @emilieperreault : «Les flammes d’une “rare intensité”.»

Chez @geff25 : «victoires convaincantes» et «défaites amères».

Chez @R0576 : «Ou le classique : une “violente agression”. Car, c’est bien connu, certaines agressions se font avec une douceur remarquable.»

Ce sera tout pour aujourd’hui.

P.S.—Souvenons-nous aussi, attendris, du «frêle esquif».

Les clichés du temps des Fêtes

La période des fêtes de fin d’année se prête particulièrement bien aux lieux communs, notamment dans les médias. Cinq exemples.

1. «Le visage de la pauvreté a changé.»

2. «Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.» (Dans le Devoir, le 24 décembre 2012, le professeur André Gagné a réfléchi à cette formule, dans le cadre de la rubrique «Le devoir de philo».)

3. Tout est toujours pire «à quelques jours de Noël» (@OursMathieu).

4. «Constatation : la plupart des Noëls sont blancs, rock ou d’antan» (@machinaecrire).

5. Il faut «réinventer» Noël. (Le Devoir s’y est employé dans son édition des 21-22 décembre 2013, p. A6-A7.)

Vous en connaissez d’autres ? Les suggestions sont bienvenues.

Modeste proposition de moratoire sportivo-littéraire

Le 1er avril dernier, rendant compte du livre le Hockey vu du divan (2012) de Simon Grondin, l’Oreille tendue évoquait un moratoire sur le découpage en trois périodes des ouvrages (ou des films) portant sur le hockey. Elle revient à la charge.

En effet, ce type de découpage est trop fréquent. Des exemples ?

Claude Dionne, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! (2012).

Alain M. Bergeron, la Coupe du hocquet glacé (2010).

Gaël Corboz, En territoire adverse (2006).

Luc Cyr et Carl Leblanc, Mon frère Richard (1999).

Raymond Plante, Jacques Plante (1996).

Michel Bujold, l’Amour en prolongation (1990).

André Simard, la Soirée du fockey (1972).

Cette liste est sûrement incomplète. Bref : on arrête svp.

 

[Complément du 17 août 2018]

Les trois prises du jour

Le Chandail de hockey / The Hockey Sweater (2006).

Bernard Pozier, Les poètes chanteront ce but (1991).

Yves Tremblay, Guy Lafleur. L’homme qui a soulevé nos passions (2013).

 

[Complément du 29 décembre 2018]

Deux autres ? Deux autres.

Catellier, Maxime, Mont de rien. Roman en trois périodes et deux intermèdes (2018).

Baruchel, Jay, Born into It. A Fan’s Life (2018).

 

[Complément du 5 novembre 2021]

Ce qui affectait les livres et les films touche maintenant les menus, par exemple à la magnifique exposition consacrée à Serge Lemoyne. Ce n’est pas mieux.

Café Québecor, Maison des beaux-arts du Québec, 5 novembre 2021

 

[Complément du 22 mars 2023]

On apprend, dans la Presse+ du jour, que le Cirque du Soleil est en train de concevoir un spectacle sur Guy Lafleur. Comment sera-t-il découpé ? «Guy ! Guy ! Guy ! sera structuré en suivant les trois périodes d’un match de hockey […]». Personne ne sera étonné.

 

[Complément du 20 novembre 2024]

Un mémoire de maîtrise découpé en trois périodes ? Celui-ci.

 

[Complément du 16 juin 2025]

Le collectif la Vraie Dureté du mental (2009) offre la totale : trois périodes, une prolongation, une fusillade.

 

[Complément du 20 juin 2025]

Le roman Twenty Miles (2007), de Cara Hendley, raconte le parcours hockeyistique d’une jeune femme. Il n’est pas explicitement découpé en trois périodes. Il compte toutefois trois parties, numérotées 1, 2, 3…

 

Références

Baillargeon, Normand et Christian Boissinot (édit.), la Vraie Dureté du mental. Hockey et philosophie, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. «Quand la philosophie fait pop !¢, 2009, xiii/262 p. Ill. Préface de Jean Dion.

Baruchel, Jay, Born into It. A Fan’s Life, Toronto, Harper Avenue, 2018, 249 p.

Bergeron, Alain M., la Coupe du hocquet glacé. Miniroman de Alain M. Bergeron — Fil et Julie, Québec, Éditions FouLire, coll. «Le chat-ô en folie», 9, 2010, 45 p.

Bujold, Michel, l’Amour en prolongation. Poésies hérotiques, Montréal, Éditions d’Orphée, 1990, s.p.

Catellier, Maxime, Mont de rien. Roman en trois périodes et deux intermèdes, Montréal, L’Oie de Cravan, 2018, 123 p.

Le Chandail de hockey / The Hockey Sweater, cédérom, 3D Courseware/ Les Éditions 3D, 2006. Conception de Donna Mydlarski, Dana Paramskas, André Bougaïeff et Larry Katz.

Corboz, Gaël, En territoire adverse, Saint-Lambert, Soulières éditeur, coll. «Graffiti», 37, 2006, 164 p.

Cyr, Luc et Carl Leblanc, Mon frère Richard, documentaire de 53 minutes, 1999. Production: Ad Hoc Films.

Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.

Grondin, Simon, le Hockey vu du divan, Sainte-Foy (Québec), Presses de l’Université Laval, 2012, 214 p. Ill.

Hedley, Cara, Twenty Miles, Toronto, Coach House Books, 2007, 205 p.

Lemay, Clarence, «Chronique sportive ou politique ? Le Canadien de Montréal et la crise constitutionnelle canadienne dans La Presse, Le Devoir et la Gazette (1976-1995)», Ottawa, Université d’Ottawa, 2020, vii/186 p. http://dx.doi.org/10.20381/ruor-25327

Plante, Raymond, Jacques Plante. Derrière le masque, Montréal, XYZ éditeur, coll. «Les grandes figures», 9, 1996, 221 p. Ill.

Pozier, Bernard, Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991, 84 p. Ill. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.

Simard, André, la Soirée du fockey. Le temps d’une pêche. Le vieil homme et la mort, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», 40, 1974, 92 p. Préface de Normand Chouinard.

Tremblay, Yves, Guy Lafleur. L’homme qui a soulevé nos passions, Brossard, Un monde différent, 2013, 208 p. Ill. Préface de Guy Lafleur.