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Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Pour la première fois depuis 1993, les Canadiens de Montréal — c’est du hockey — pourraient gagner la Coupe Stanley. Beaucoup de Montréalais ne se peuvent plus.

L’Oreille tendue en a parlé avec Eric Andrew-Gee, journaliste au Globe and Mail. C’est ici.

En matière de langue de puck, quelques textes de l’Oreille sont particulièrement populaires ces jours-ci :

(Sainte) Flanelle (https://oreilletendue.com/2017/10/11/sainte-flanelle-recit-dorigine/);

Flambeau (https://oreilletendue.com/2011/02/02/heritage-hockeyistique/);

Fantômes (du Forum) (https://oreilletendue.com/2011/01/24/hockey-spectral/);

(Ça sent la) Coupe (https://oreilletendue.com/2013/05/02/dictionnaire-des-series-03/).

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Nostalgie du jour

L’Oreille tendue, dit-on, ne rajeunit pas. Elle en a vécu un nouvel exemple aujourd’hui.

Les Canadiens — c’est du hockey — jouent un match ce soir. La Société de transport de Montréal suggère aux spectateurs — 3500 dans le Centre Bell lui-même, plusieurs centaines à l’extérieur — de s’y rendre en métro.

Publicité sur Twitter :

 

On doit entendre doublement «gagner la série» : le verbe désigne à la fois se rendre à et triompher.

Il y a sept (!) lustres, dans un cours de français destiné à des étudiants états-uniens, l’Oreille présentait le double sens de ce verbe avec une publicité pour du thon en boîte : «Gagnez le Sénégal.» (Vous achetiez du thon. Il y avait un concours. La récompense était un voyage.)

À la manière de Racine, l’Oreille sent parfois, et de plus en plus, «des ans l’irréparable outrage» (Athalie, acte II, sc. V).

Dégager ?

«Dégage», slogan politique

Au hockey, en règle générale, une équipe préfère jouer en zone adverse (la zone offensive) plutôt que dans sa propre zone (la zone défensive). Si elle ne peut quitter son territoire en possession du disque, elle peut choisir de le dégager. On peut lui refuser ce dégagement.

Éric Bélanger est devenu cette semaine l’entraîneur des Lions de Trois-Rivières de la East Coast Hockey League. En entrevue à la Presse+, Marc-André Bergeron, qui l’a recuté, déclare ceci : «C’est un gars qui dégage, qui a du leadership, qui fait sentir sa présence et je pense que ce sont tous des éléments importants pour un entraîneur-chef.»

On aura compris que le mot dégager peut avoir plusieurs sens. Bergeron n’a pas engagé Bélanger parce qu’il lui est déjà arrivé, à titre de joueur, de dégager la rondelle, mais parce qu’il a une aura particulière — si particulière qu’il n’est pas nécessaire de définir sa nature.

Pour résumer : dégager, ce n’est pas bien; dégager, c’est bien.

P.-S.—Oui, c’est de la langue de puck.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Jeux de mains…

Mathias Brunet, «La force de la jeunesse», la Presse+, 29 mai 2017, premières lignes

Sauf rarissime exception, les joueurs de hockey ont tous leurs membres.

Comment expliquer alors ceci, tiré de la Presse+ du 29 mai 2021 ? «Qu’il était rafraîchissant de voir un jeune homme de 20 ans avec des mains repasser la rondelle à un autre jeune homme de 21 ans avec des mains pour le but gagnant en prolongation.» Pourquoi noter que Cole Caufield et Nick Suzuki, tous les deux des Canadiens de Montréal, ont «des mains» ?

C’est qu’il fallait entendre autre chose que le simple mot «mains». Certains athlètes ont beaucoup de dextérité manuelle, que ce soit au hockey (pour tirer) ou au football (pour attraper); ils ont «de bonnes mains». D’autres sont nuls, sur la glace ou sur le terrain; ils n’ont «pas de mains». Ceux-là sont à plaindre.

Oui, c’est de la langue de puck.

P.-S.—Citation, de mémoire, de John Irving : «I had great hands», se souvient Roberta Muldoon, un ancien joueur de football ayant changé de sexe (The World According to Garp, 1978).

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Onomastique de puck

Contrairement à la plupart des professeurs d’université, les sportifs ont très souvent droit à un surnom. Au hockey, Maurice Richard était Le Rocket; Jean Béliveau, Le Gros Bill; Georges Vézina, Le Concombre de Chicoutimi.

Une publicité lancée il y a deux jours évoque deux de ces surnoms.

 

Patrick Roy parle d’un petit contenant de frites ? Bien sûr : Casseau est son surnom. Mario Tremblay se délecte par avance d’une tarte aux bleuets ? Qu’attendre de plus du Bleuet bionique ?

P.-S.—Pourquoi rassembler ces deux joueurs ? Parce que.

 

[Complément du 25 décembre 2021]

Version romanesque, chez Maxime Raymond Bock : «Morel a perdu son intérêt pour le hockey l’an dernier quand Peanut a échangé Casseau contre une caisse de pucks, lequel Casseau s’est empressé d’aller gagner la coupe dans les Rocheuses, avec feu les Nordiques par-dessus le marché. Un beau duo de perdants, Peanut et son Bleuet de coach» (2021, p. 281). Peanut est, bien sûr, Réjean Houle.

 

Référence

Raymond Bock, Maxime, Morel. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2021, 325 p.