Soit le titre suivant, dans la Presse+ du 18 mai 2022 : «Un tarif pour les grosses cabanes ?»
Selon le Petit Robert (édition numérique de 2018), la cabane est une «Petite habitation grossièrement construite».
Le dictionnaire numérique Usito complète la définition, d’un point de vue québécois : «par antiphrase Q/C fam. (Grosse) cabane : habitation luxueuse, de dimensions imposantes.»
Croyez-le ou non, pareille maison peut même s’appeler «Le Voltaire». L’Oreille tendue en cause ici.
Connaissez-vous l’expression être sur le balan ? En Suisse, elle signifie hésiter ! Quelle expression utilisez-vous lorsque vous êtes indécis ? #PetitRobertpic.twitter.com/prIrjJaZT8
Tweet récent des Éditions Le Robert : «Connaissez-vous l’expression être sur le balan ? En Suisse, elle signifie hésiter !»
Cette expression ne paraît pas avoir cours au Québec. En revanche, le mot balan et son homonyme ballant y sont parfois utilisés pour désigner l’équilibre.
D’où ceci, tiré de la célèbre chanson «Lindberg» (paroles de Claude Péloquin, musique de Robert Charlebois, interprétation de Robert Charlebois et Louise Forestier, 1968) :
Y avait même une compagnie qui engageait des pigeons qui volaient en-dedans
Et qui faisaient le balan pour la tenir dans le vent
C’était absolument, absolument, absolument très salissant
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Comment faire pour s’y retrouver dans les mesures sanitaires en temps de pandémie ? Plusieurs réponses ont été offertes récemment à cette question. En voici trois, deux pour le Québec, l’autre pour la France.
Prenons une situation imaginaire. Vous faites partie d’un gouvernement appelé à gérer une pandémie. Vous présentez une série de mesures. Vous êtes obligé de changer d’avis. Comment désigner cela ?
Au Québec, il existe une autre possibilité : marcher sur la peinture. Exemple tiré de la Presse+ du 19 décembre 2021 : «On pourrait même dire [que François Legault] a maîtrisé l’art de marcher sur la peinture avec élégance. […] Cette semaine, voyant la dégradation de la situation sanitaire et la montée fulgurante du variant Omicron, M. Legault a été obligé de faire marche arrière.»
Pourquoi marcher sur la peinture ? Parce qu’on s’est peinturé dans le coin, bien sûr. Un ancien premier ministre du Canada ne s’en cachait nullement : «Quand on s’est peinturé dans le coin, on peut toujours marcher sur la peinture, disait Jean Chrétien» (le Devoir, 8-9 mai 2004, p. B3). Bref, il n’y a plus de choix : il faut revenir sur ses pas, au risque de se salir.
Il existe toutes sortes de façons de se faire bronzer. En France, on distingue, notamment, le bronzage intégral du bronzage agricole. L’agricole est caractérisé par la démarcation entre ce qui a vu le soleil et ce qui ne l’a pas vu. Lu sur un forum de WordReference.com : «C’est une expression familière qui veut dire que l’on est bronzé que sur les bras (jusqu’à l’épaule) et la nuque, mais pas sur le corps, à force de porter des débardeurs.»
Pour ce second type, on parle plus volontiers, dans le français populaire du Québec, d’avoir des manches d’habitant, l’habitant renvoyant au cultivateur, donc au domaine agricole.