Autopromotion 006

Benoît Melançon, Bangkok, 2009, couverture

L’Oreille tendue ne fait pas que tenir blogue; il lui arrive aussi de publier des livres. C’est dans le menu de droite, sous «Lire en numérique» et sous «Lire sur papier».

En matière de numérique, il y a du nouveau.

Bangkok. Notes de voyage a été publié, sur papier, par Del Busso éditeur en 2009, puis repris, en numérique, par Del Busso éditeur et Numerik:)ivres en 2011. Il s’agit d’un de ces livres dont on dit parfois que la version numérique est «homothétique» (voir, sur ce mot et ce qu’il cache, le commentaire de François Bon ici).

Ces jours-ci, un projet d’une autre nature : une réédition numérique augmentée de Sevigne@Internet. Remarques sur le courrier électronique et la lettre. D’abord paru, sur papier, en 1996 dans la collection des «Grandes conférences» des Éditions Fides, le texte ressort chez Del Busso éditeur et Numerik:)ivres, accompagné d’une postface inédite, «Quinze ans plus tard». Sa particularité ? Pas de papier : que du numérique. Le pas est franchi.

 

[Complément du 17 septembre 2011]

On peut entendre un passage de la postface inédite, lu par l’auteur, en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Sound Icon / Icône du son

L’Oreille tendue : sa vie, son œuvre

Sous ce (modeste) titre, l’Oreille tendue ira tout à l’heure causer blogue devant les étudiants de Mauricio Segura à l’Université de Montréal, dans le cadre de son cours FRA 2710 Exploration des genres (description, en Word, ici).

(Ces étudiants ont d’ailleurs leurs propres blogues — .)

Il sera question de cette ligne du temps, (modestement) inspirée des manuels d’histoire littéraire de Castex et Surer.

Histoire de l’Oreille tendue, à la manière de Castex et Surer

Il sera itou question de quelques blogues / sites amis :

les Notules dominicales de culture domestique (et de villégiature exotique) de Philippe Didion;

C’était bien mieux dans le temps de Jean Dion;

l’Employée aux écritures de Martine Sonnet;

le Tiers livre de François Bon.

(Et de Dooce.com.)

Il sera enfin question de quelques lectures / écoutes / écritures.

Alang, Navneet, «Why The Future of Blogging Starts Now», site Techni, 2 février 2011. http://www.techi.com/2011/02/why-the-future-of-blogging-starts-now/

Allard, Caroline, les Chroniques d’une mère indigne. Une vie sale parsemée de couches bien remplies. À moins que ce ne soit l’inverse, Sillery (Québec), Septentrion, coll. «Hamac-carnets», 2007, 245 p. Ill.

Belkin, Lisa, «Queen of the Mommy Bloggers», The New York Times, 23 février 2011. http://www.nytimes.com/2011/02/27/magazine/27armstrong-t.html?_r=3&pagewanted=all

«Blogs extimes», dans Sur les docks, émission de Stéphane Bonnefoi, France Culture, 18 février 2011. http://www.franceculture.com/emission-sur-les-docks.html-0

Castex, Pierre-Georges et Paul Surer, Manuel des études littéraires françaises V. XIXe siècle, Paris, Hachette, 1950, viii/312 p. Ill.

Berners-Lee, Tim, with Mark Fischetti, Weaving the Web. The Original Design and Ultimate Destiny of the World Wide Web by its Inventor, New York, HarperCollins, coll. «HarperBusiness», 2000, ix/246 p. Ill. Édition originale : 1999.

Clément, Jean, «Hypertexte et fiction : une affaire de liens», dans Jean-Michel Salaün et Christian Vandendorpe (édit.), les Défis de la publication sur le Web : hyperlectures, cybertextes et méta-éditions, Lyon, Presses de l’ENSSIB (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques), coll. «Référence», 2004, p. 69-86 et 281-282.

Dacos, Marin et Pierre Mounier, l’Édition électronique, Paris, La Découverte, coll. «Repères», 549, 2010, 126 p.

Gervais, Bertrand, «Richard Powers et les technologies de la représentation. Des vices littéraires et de quelques frontières», Alliage. Culture, science, technique, 57-58, 2006, p. 226-237. http://www.archipel.uqam.ca/571/

Gladwell, Malcolm, The Tipping Point. How Little Things Can Make a Big Difference, Boston, New York et Londres, Little, Brown and Company, 2000, 279 p.

Melançon, Benoît, Sevigne@Internet. Remarques sur le courrier électronique et la lettre, Montréal, Fides, coll. «Les grandes conférences», 1996, 57 p. Réimpression numérique : Sevigne@Internet. Remarques sur le courrier électronique et la lettre, Paris, Éditions 00h00.com, 1999, 54 p. Réédition augmentée à paraître en 2011 chez Del Dusso éditeur en format numérique. https://benoitmelancon.quebec/livres/sevigne.html

Melançon, Benoît, «Épistol@rités, d’aujourd’hui à hier», Lumen. Travaux choisis de la Société canadienne d’étude du dix-huitième siècle. Selected Proceedings from the Canadian Society for Eighteenth-Century Studies, texte à paraître en 2010, 40 p. https://doi.org/10.7202/1012023ar

Ricard, François, «Jean-Paul Petit, écrivain québécois. Extrait de Sexcat et Serur, volume VIIII (recueilli par François Ricard)», Liberté, 134 (23, 2), mars-avril 1981, p. 62-65. https://id.erudit.org/iderudit/60254ac

Vignola, Éric, «Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue», Montréal, Université de Montréal, mémoire de maîtrise, juillet 2009, x/114 p. https://doi.org/1866/3754

Allons-y.

Traduire Shakespeare au XVIIIe siècle

Portrait de Shakespeare attribué à John Taylor

À compter de ce soir, le Théâtre du Nouveau Monde présente à Montréal sa production de Hamlet. L’occasion est belle de se rappeler combien il a été difficile, au XVIIIe siècle, de traduire la pièce en français.

L’original (~1601)

To be, or not to be—that is the question :
Whether ‘tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune
Or to take arms against a sea of troubles,
And by opposing end them
(éd. de 1980, p. 57).

Chez le Voltaire des Lettres philosophiques (1734)

Demeure; il faut choisir, et passer à l’instant
De la vie à la mort, ou de l’être au néant
(lettre XVIII, éd. de 1964, p. 122).

Pour Pierre-Antoine de La Place (1745)

Être, ou n’être plus ? arrête, il faut choisir !… Est-il plus digne d’une grande âme, de supporter l’inconstance, & les outrages de la fortune, que de se révolter contre les coups ?… Mourir… Dormir… Voilà tout (vol. II, p. 333).

Selon Jean-François Ducis (1769)

Je ne sais que résoudre… immobile et troublé…
C’est rester trop longtemps de mon doute accablé;
C’est trop souffrir la vie et le poids qui me tue.
Hé ! qu’offre donc la mort à mon âme abattue ?
(cité par Michel Delon et Pierre Malandain, p. 422).

Enfin, Pierre Le Tourneur (1776-1783)

Être ou ne pas être ! c’est là la question….. S’il est plus noble à l’âme de souffrir les traits poignants de l’injuste fortune, ou, se révoltant contre cette multitude de maux, de s’opposer au torrent, et les finir ? (éd. de 1881, p. 154-155)

Tant d’années pour arriver à se sortir du carcan classique.

 

Illustration : Portrait de William Shakespeare, dit «Portrait de Chandos», attribué à John Taylor, photo déposée sur Wikimedia Commons

 

Références

Delon, Michel et Pierre Malandain, Littérature française du XVIIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, coll. «Premier cycle», 1996, x/521 p.

Shakespeare, William, le Théâtre anglois, Paris [Londres], 1745-1746, 4 vol. in-12. Vol. II : Richard III. Hamlet. Macbeth, 1745.

Shakespeare, William, Œuvres choisies de Shakespeare traduites par M. Le Tourneur et augmentées d’une préface par M. Dupontacq, prof. Jules César, Hamlet et Macbeth, Paris, Berche et Tralin, éditeurs, coll. «Bibliothèque des chefs-d’œuvre», 1881, 304 p.

Shakespeare, William, Shakespeare. Seven Plays. The Songs. The Sonnets. Selections from the Other Plays, Penguin Books, coll. «The Viking Portable Library», 1980, viii/792 p.

Voltaire, Lettres philosophiques, Paris, GF-Flammarion, coll. «GF», 15, 1964, 188 p. Chronologie et préface par René Pomeau. Édition originale : 1734.

Sujet de devoir

Corpus principal

Tandis que je passais un coup de balai, Hope avait empilé la vaisselle dans l’eau savonneuse. Quelques bulles flottaient dans l’Animalerie [c’est là où habite Hope], réfléchissaient tout ce qui les entourait — des copies de secours miniatures de notre univers (p. 38).

En digne Randall, Hope n’abandonnait jamais une idée fixe. Elle la tournait et retournait dans tous les sens, comme un cube Rubik — un exercice qui pouvait se poursuivre en tâche de fond pendant des heures, parfois des jours (p. 62).

À force de la bombarder d’informations, nous avions réussi à redémarrer le système d’exploitation [rendre à la conscience la mère de Hope] — mais au lieu d’un simple retour à la normale, nous avions vu s’activer une toute nouvelle Ann Randall (p. 104).

En fait, Hope commençait à soupçonner une forme d’amnésie à long terme, comme si sa mère avait formaté de vastes zones de sa mémoire (p. 107).

Sujet

Expliquer comment la prose de Nicolas Dickner est nourrie par le vocabulaire de l’informatique.

Consignes

Ne pas tenir compte des mentions du courriel (p. 247) et des «télécondoléances» (p. 248), de Google (p. 255) et d’Internet (p. 268), des «COBOL coders» (p. 169).

«Viser 250 mots, prière [de ne pas] éviter les verbes être et avoir» (p. 53).

 

Référence

Dickner, Nicolas, Tarmac, Québec, Alto, 2009, 271 p. Ill.