Fil de presse 015

Logo, Charles Malo Melançon, mars 2021

Pas de vacances pour les linguistes et autres langagiers, surtout pour Alain Rey. La preuve ?

Bange, Pierre, la Philosophie du langage de Wilhelm von Humboldt (1767-1835), Paris, L’Harmattan, coll. «Ouverture philosophique», 2014, 252 p.

Bouchard, Emmanuel (édit.), le Rédacto. Ponctuation. Syntaxe. Vocabulaire, Montréal, Fides éducation, 2013, xi/68 p.

Chautard, E., la Vie étrange de l’argot, Genève, Slatkine reprints, 2014, 740 p. Réimpression de l’édition de Paris, 1931.

Condillac, Étienne Bonnot de, Dictionnaire des synonymes, Paris, Vrin, coll. «Bibliothèque des textes philosophiques», 2013, 660 p. Édition critique de Jean-Christophe Abramovici.

Daniel, Jean, Dictionnaire français-périgourdin. Avec supplément, Genève, Slatkine reprints, 2013, 386 p. Réimpression de l’édition de Périgeux, 1914.

Défense et illustration de la langue française aujourd’hui, Paris, Gallimard, 2013, 71 p. Liminaire de Xavier North et Jean-Pierre Siméon. Ouvrage collectif de Marie-Claire Bancquart, Silvia Baron Supervielle, Alain Borer, Michel Butor, François Cheng, Michel Deguy, Tahar Ben Jelloun, Vénus Khoury-Ghata, Marcel Moreau, Jacques Réda et Jacques Roubaud.

Dotoli, Giovanni, Marilia Marchetti, Cettina Rizzo et Celeste Boccuzzi (édit.), l’Espace du dictionnaire. Expressions, impressions, Paris, Hermann, coll. «Vertige de la langue», 2014, 304 p.

Extermann, Blaise, Une langue étrangère et nationale. Histoire de l’enseignement de l’allemand en Suisse romande (1790-1940), Neuchâtel, Éditions Alphil, coll. «Histoire», 2014, 480 p.

Garde, Paul, l’Accent, Limoges, Éditions Lambert-Lucas, 2014, 170 p. Édition corrigée et augmentée. Édition originale : 1968.

Gaudin, François (édit.), la Lexicographie militante. Dictionnaires du XVIIIe au XXe siècle, Paris, Honoré Champion, coll. «Lexica, mots et dictionnaires», 2013, 360 p. Préface d’Alain Rey.

Gaudin, François (édit.), la Rumeur des mots, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2013, 135 p. Ill. Avant-propos de Didier Terrier.

Gaudin, François (édit.), Au bonheur des mots. Hommage à Alain Rey, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2014, 208 p.

Martin, Gabriel, Dictionnaire des onomastismes québécois. Les mots issus de nos noms propres, Sherbrooke, Éditions du Fleurdelysé, coll. «Renardeau arctique», 1, 2013, xxiii/226 p. Préface de Jean-Yves Dugas.

McMillan, Gilles, la Contamination des mots, Montréal, Lux, 2014, 288 p.

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 125 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Autopromotion éhontée.

Minaudier, Jean-Pierre, Poésie du gérondif. Vagabondages linguistiques d’un passionné de peuples et de mots, Le Rayol Canadel, Le Tripode, 2014, 157 p. Ill.

On peut (ré)entendre l’auteur au micro d’Antoine Perraud à Tire ta langue (France Culture) ici.

[L’Oreille tendue a rendu compte du livre à la radio et ici.]

Paveau, Marie-Anne, Langage et morale. Une éthique des vertus discursives, Limoges, Lambert-Lucas, 2013, 300 p. Préface de Sophie Moirand.

Point, Viviane, Article et détermination dans les grammaires françaises du XVIIe au XIXe siècle, Paris, Classiques Garnier, coll. «Domaines linguistiques», 2, série «Grammaires et représentations de la langue», 1, 2014, 366 p.

Rey, Alain, Des pensées et des mots, Paris, Hermann, coll. «Vertige de la langue», 2013, 272 p.

Ricalens-Pourchot, Nicole, les Facéties des expressions françaises, Montréal, Bayard Canada, 2013, 248 p.

Spitzer, Leo, Traque des mots étrangers, haines des peuples étrangers. Polémique contre le nettoyage de la langue, Limoges, Lambert-Lucas, coll. «La lexicothèque», 2013, 100 p. Traduction de Jean-Jacques Briu. Présentation d’Agnès Steuckardt. Préface de Jacques François.

Saint-Onge, Claire, l’Orthographe : toute une histoire, Scriptée, 2013, 136 p.

Szendy, Peter, À coups de points. La ponctuation comme expérience, Paris, Éditions de Minuit, coll. «Paradoxe», 2013, 160 p.

Tran-Gervat, Yen-Maï, Traduire en français à l’âge classique. Génie national et génie des langues, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2013, 216 p.

Zanola, Maria Teresa, Arts et métiers au XVIIIe siècle. Études de terminologie diachronique, Paris, L’Harmattan, coll. «Rose des vents», 2014, 216 p. Préface d’Alain Rey. Postface de Bénédicte Madinier.

Avant la Révolution tranquille et Les Cowboys fringants

«Et pis toué ma p’tite sœur
Es-tu toujours aussi perdue
C’est-i encore la grande noirceur
Ou ben si t’as r’pris l’dessus»
Les Cowboys fringants, «Toune d’automne», 2002

Au Québec, il y a un avant et un après Révolution tranquille.

Après, ce serait bien. Avant, ce serait la Grande Noirceur.

L’Oreille tendue, depuis toujours, avait l’impression que cette désignation de Grande Noirceur datait des années 1960. Elle se trompait. On la trouve notamment dans une caricature d’Albéric Bourgeois parue dans la Presse du 9 juin 1945 et reproduite dans l’ouvrage Albéric Bourgeois, caricaturiste (p. 270).

L’Oreille se couchera moins niaiseuse.

 

[Complément du 3 mars 2016]

En une formule, chez Gilles Marcotte, en 1996 : «Il n’y avait pas grand-chose de grand dans cette noirceur…» (p. 58).

 

[Complément du 19 août 2017]

Éclipse (à venir) oblige, @LeDevoir, sur Twitter :

Celle-là est attendue.

 

[Complément du 29 septembre 2017]

Référendum catalan oblige, l’expression voyage.

 

[Complément du 1er août 2023]

Elle continue son voyage autour du monde, dans le Devoir du jour.

Grande noirceur israëlienne, selon le Devoir du 1er août 2023

 

Références

Popovic, Pierre, Entretiens avec Gilles Marcotte. De la littérature avant toute chose, Montréal, Liber, coll. «De vive voix», 1996, 192 p. Ill.

Robidoux, Léon-A., Albéric Bourgeois, caricaturiste, Montréal, VLB éditeur et Médiabec, 1978, 290 p. Ill. Préfaces de Normand Hudon et de Robert LaPalme.

Cheap mais vieux

Corédigeant le Dictionnaire québécois instantané (2004), l’Oreille tendue proposait la définition suivante du mot cheapo (substantif et, surtout, adjectif) :

Variante ostensiblement pauvre du quétaine. «[Inévitables] relents de culture cheapo canal 10» (le Devoir, 19 octobre 2000). «Par moments, j’entendais — et savourais — des grooves à la manière groupes de garage des années 60, avec l’orgue cheapo et les trois accords qui revenaient tout le temps» (le Devoir, 1er février 2001) (p. 38-39).

Nous croyions, l’Oreille et son complice, que le mot était d’usage récent. Nous nous trompions.

En effet, à la lecture de BDQ. Répertoire des publications de bandes dessinées au Québec des origines à nos jours. Édition 2000 (p. 40), on découvre que paraissait en 1989 une bande dessinée signée Oncle Graat (pseudonyme de Martin Dupras) et intitulée Cheapo.

Le cheapo est plus âgé qu’on aurait pu le croire.

Cheapo, bande dessinée, 1989, couverture

 

 

[Complément du 2 mai 2022]

Remontons encore le temps et changeons de langue.

Branch Rickey a été un des administrateurs les plus importants du baseball états-unien au XXe siècle; c’est lui qui a recruté, entre autres faits d’armes, Jackie Robinson.

Kostya Kennedy, dans sa récente biographie de Robinson, rappelle qu’un des surnoms de Rickey était «el Cheapo» (p. 143). Il n’aimait manifestement pas délier les cordons de sa bourse.

 

Références

Kennedy, Kostya, True. The Four Seasons of Jackie Robinson, New York, St. Martin’s Press, 2022, viii/278 p. Ill.

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Oncle Graat, Cheapo, Montréal, Éditions du Phylactère, coll. «Album Tchiize», 6, 1989, 59 p.

Viau, Michel, BDQ. Répertoire des publications de bandes dessinées au Québec des origines à nos jours. Édition 2000, Laval, Mille-Îles, coll. «Argus», 1999, 342 p. Ill.

Benoît Melançon, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, 2004, couverture

Déploration (révolue ?) du samedi matin

«user sans raison du néologisme et de tous ces mots nouveaux, étranges, qu’inventent là-bas ceux qui n’ayant rien à dire cherchent à suppléer à l’idée par l’inattendu de l’expression; employer tous ces vocables mièvres, ou prétentieux et miroitants comme de faux bijoux, qui tirent l’œil plus qu’ils n’éveillent la pensée; […] faire des livres, en un mot, où la langue est corrompue par l’argot des écrivains malades de France […], où la matière, pétrie de lectures plus que d’idées personnelles, est imprégnée de toutes les sauces piquantes avec lesquelles on relève, là-bas, le ragoût de certains ouvrages : voilà ce qui n’est pas canadien, et voilà ce qu’il faut condamner.»

Camille Roy, Essais sur la littérature canadienne, Québec, Librairie Garneau, 1907, p. 356, cité dans Dominique Garand, la Griffe du polémique. Le conflit entre les régionalistes et les exotiques, Montréal, l’Hexagone, coll. «Essais littéraires», 1989, 235 p., p. 102.

Autopromotion 082

Magazine, Lion, 662, 2013, dossier «Canada»

Pour des raisons familiales anciennes, l’Oreille tendue a ses entrées dans les clubs philanthropiques Lions.

Cela explique pourquoi elle publie aujourd’hui un texte dans l’édition française de la revue de l’organisation. Ça s’appelle «Parler français au Québec» et ça se trouve ici.

 

Référence

Melançon, Benoît, «Parler français au Québec», Lion, édition française, 662, décembre 2013, p. 65-67. https://doi.org/1866/31983

 

[Complément du 11 novembre 2015]

On retrouvera des éléments de cet article dans le plus récent ouvrage de l’Oreille tendue :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture