«Dans l’escalier aux marches usées, l’ombre était plus fraîche et Tony, ses vêtements sur le bras, montait un étage, trouvait, au fond du couloir, une porte entrouverte, Françoise, en robe noire et tablier blanc, qui changeait les draps d’un lit. Elle le regarda de la tête aux pieds et commença par rire.
“Vous, alors, monsieur Tony !… Vous vous êtes disputés ?…
— Chut…
— Que se passe-t-il ?…
— Son mari…
— Il vous a surpris ?
— Pas encore… Il se dirige vers l’hôtel…”
Il se rhabillait fébrilement, l’oreille tendue, s’attendant à reconnaître le pas mou de Nicolas dans l’escalier.»
Georges Simenon, la Chambre bleue, dans Pedigree et autres romans, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 553, 2009, p. 1329-1438 et 1664-1674, p. 1337. Édition originale : 1964. Édition établie par Jacques Dubois et Benoît Denis.