«J’essaie d’écouter, mais on nous apprend si mal à tendre l’oreille à ce qui murmure.»
Mélissa Verreault, la Nébuleuse de la Tarentule, Montréal, XYZ, coll. «Devenirs», 2024, 392 p. (citée dans le Devoir, 3-4 février 2024, p. 20).
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«J’essaie d’écouter, mais on nous apprend si mal à tendre l’oreille à ce qui murmure.»
Mélissa Verreault, la Nébuleuse de la Tarentule, Montréal, XYZ, coll. «Devenirs», 2024, 392 p. (citée dans le Devoir, 3-4 février 2024, p. 20).
«Oui, mais tu te plains toujours qu’il y a jamais personne pour écouter tes idées, et là, il y a tout le cosmos qui va tendre l’oreille !»
Robert Lepage, la Face cachée de la lune, Longueuil, L’instant même, coll. «L’instant scène», 2007, 84 p., p. 76.
«La porte du coffre émet un cliquetis. Svala reste immobile et tend l’oreille. La maison est toujours silencieuse. Tant pis si quelqu’un arrive. Après tout, elle n’est qu’une gamine de treize ans en pleine effraction. Au pire on l’enverra quelque part, ailleurs. Ce qui ne serait pas forcément une mauvaise chose.»
«Elle est sur le point de sortir de la pièce lorsqu’elle entend un bruit. Elle s’arrête et tend l’oreille. Merde. Ce sont des pas qui montent. Elle rebrousse chemin, retourne au plus vite à la ménagerie, referme la porte de la penderie, se glisse derrière les costumes et halète contre la manche d’une veste le temps que son pouls s’apaise.»
«Elle se cache derrière un tronc d’arbre et s’octroie quelques secondes pour souffler. Tend l’oreille, à l’affût de bruits de pas, mais la forêt est silencieuse.»
«Une porte claque. Puis une autre. Lukas s’agite dans son sommeil. Mikael tend l’oreille. Quand il n’y a plus un bruit dans la maison, il recouvre le petit et descend. Salo est assis seul en bout de table, tel un roi délaissé.»
«Lisbeth prend appui et force de tout son poids. Soudain, la porte cède dans un fracas qui se propage dans toute la zone. Elle se glisse rapidement à l’intérieur et referme derrière elle. Reste immobile et tend l’oreille.»
Karin Smirnoff, Millénium 7. La fille dans les serres de l’aigle, Arles, Actes Sud, coll. «Actes noirs», 2023, 432 p. Traduction de Hege Roel Rousson. Édition numérique.
«Et dans une demi-conscience il a l’impression que le train s’arrête à moins d’un kilomètre de là, reste arrêté longtemps, longtemps, tandis que Maigret tend l’oreille, angoissé.»
Georges Simenon, le Fou de Bergerac, dans Maigret et l’au-delà, Paris, Presses de la Cité, coll. «Le livre de poche», 33372, 2014, p. 159-309, p. 168. Édition originale : 1932.
«De nouveau le train. Roulis monotone, cliquètements cycliques, essieux qui chauffent, criailleries du métal et, si l’on tend l’oreille, comme une infime piste sonore tissée dans ce boucan d’enfer, on captera aussi le tourment du cœur d’Aliocha, là, de retour dans le dernier compartiment du Transsibérien, à sa place devant la lucarne, et de nouveau hypnotisé par les rails, courte portion de voie que les feux arrière du train éclairent une fraction de seconde et traînée blanchâtre qui referme aussitôt l’espace sur son passage, le reléguant derrière elle, informe et pulsatile, livré au noir amniotique des origines.»
Maylis de Kerangal, Tangente vers l’est, Paris, Verticales, coll. «Minimales / Verticales», 2012, 136 p. Édition numérique.